revue de presse
14 septembre
AEF
PLF 2018 : globalement satisfaite de la hausse de 700 M€, la communauté universitaire attend de connaître la ventilation
Pour Franck Loureiro, secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT en charge de l’enseignement supérieur, cette annonce est un « bon début à confirmer ». Il attend de savoir « comment se répartit cette hausse » et « quel [sera le] montant pour les universités », écrit-il sur Twitter.
L’ETUDIANT
repris par les echos
Budget 2018 : une hausse de 700 millions d’euros pour l’Enseignement supérieur et la Recherche
« un bon début à confirmer » pour le Sgen-CFDT
AEF
Contrats aidés : le Snuipp-FSU, le Snudi-FO, la CGT-Educ’action, le Sgen-CFDT et le SE-Unsa interpellent J.-M. Blanquer
La « suppression massive » des contrats aidés à l’Éducation nationale « laisse sans emploi des milliers de personnes engagées dans la vie des écoles et des établissements », dénoncent le Snuipp-FSU, le Snudi-FO, la CGT-Educ’action, le Sgen-CFDT et le SE-Unsa dans une lettre à Jean-Michel Blanquer, publiée mercredi 13 septembre 2017. Les organisations syndicales estiment que le gel des contrats aidés va « mettre à mal le fonctionnement de l’École », évoquant l’accompagnement des élèves en situation de handicap et l’assistance administrative aux directeurs d’école pour lesquels « il faut construire des solutions pérennes ». Elles « exigent le maintien et le retour de ces personnels sur leurs emplois et demandent qu’ils bénéficient d’une formation qualifiante dans la perspective d’un emploi statutaire » et sollicitent une entrevue avec le ministre de l’Éducation nationale.
Par ailleurs, le Snalc-FGAF lance une pétition pour dire « non à la suppression des EVS de direction », dont la « disparition programmée va entraîner de graves dysfonctionnements quant au fonctionnement de l’école et nuire aux relations avec les partenaires ».
13 septembre
VOUSNOUSILS
De son côté, Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, s’interroge sur BFMTV : “Jean-Michel Blanquer avait dit qu’il ne toucherait pas aux programmes. Qu’est-ce que cela signifie? Les enfants devront-ils savoir poser une division en sortant du CE1 ? Avec ou sans retenue ? Avec ou sans reste ?” La syndicaliste craint notamment le risque d’une accentuation du phénomène d’échec scolaire, à cause d’une “densification des temps et de l’apprentissage”, qui ne serait “jamais favorable au plus grand nombre”.
BFMTV
Division et multiplication dès le CP: le projet de Blanquer divise les experts
Une proposition qui ne fait pas l’unanimité. Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT jointe par BFMTV.com, s’étonne de cette annonce et estime qu’elle nécessite une clarification.
« On apprend par voie de presse que les programmes vont changer. Or, Jean-Michel Blanquer avait dit qu’il ne toucherait pas aux programmes. Qu’est-ce que cela signifie? Les enfants devront-ils savoir poser une division en sortant du CE1? Avec ou sans retenue? Avec ou sans reste? »
Autre crainte: Catherine Nave-Bekhti, la représentante du Syndicat général de l’Éducation nationale, évoque également le risque que cet enseignement précoce accentue le phénomène d’échec scolaire.
« Cela va densifier encore les temps et l’apprentissage scolaires. Or, la densification n’est jamais favorable au plus grand nombre. Il serait préférable de respecter les apprentissages préconisés par les programmes afin d’éviter de mettre trop tôt des enfants en situation d’échec. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas aborder ces notions, mais les préparer progressivement à ces concepts abstraits. Les apprentissages les mieux ancrés sont ceux qui sont distribués dans le temps. »
SUD RADIO
Catherine Nave-Bekhti : « L’interdiction du téléphone portable est déjà en vigueur »
Une annonce qui ne surprend pas plus que cela Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du SGEN-CFDT.
« L’interdiction du téléphone portable est déjà en vigueur, notamment dans les couloirs, les cours de récréation et les salles de classes, sauf dans les cas où les enseignants souhaitent en faire un usage pédagogique avec leurs élèves. (…) Les personnels font tout pour faire respecter le fait que ces élèves soient au travail quand ils sont en classe. On fait un rappel à l’ordre aux élèves et on contacte les parents le cas échéant pour les mettre en garde et en appeler à la co-éducation par l’école et les familles pour faire en sorte que ces perturbations cessent en classe », assure-t-elle au micro de Sud Radio ce mercredi.
Quant à la mise en place de « casiers » en-dehors des salles de classes pour y déposer son téléphone portable, Catherine Nave-Bekhti se montre plutôt sceptique. « C’est aspect-là suppose une mise en œuvre pratique assez complexe. Il faut équiper les établissements de tels casiers, et cela pose ensuite beaucoup de questions en termes de responsabilités et d’assurances en cas de dégradations ou de vols des téléphones portables », explique-t-elle.
D’une manière générale, la syndicaliste se veut prudente quant à l’interprétation des propos tenus par Jean-Michel Blanquer. « Nous avons déjà rencontré le ministre au moment de son arrivée au gouvernement. Nous n’avions pas discuté de cette mesure-là, qui ne semblait pas être une priorité, mais nous avions évoqué le fait qu’il existe aussi des usages pédagogiques intéressants d’appareils numériques (y compris les téléphones portables). Pour le moment, il a juste répondu à une interview, nous n’avons pas eu d’annonce du cabinet du ministre d’une quelconque volonté de travailler sur ce sujet« , déclare-t-elle.
BFMTV
L’interdiction du téléphone portable au collège ne fait pas l’unanimité
« Il y aura toujours des troubles à l’ordre scolaire »
Pour certains, Jean-Michel Blanquer semble oublier que les enseignants, les conseillers et assistants d’éducation veillent déjà à la non utilisation des téléphones portables dans l’espace de vie scolaire, comme le rappelle Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT. « Ce travail est fait au quotidien, les élèves sont rappelés à l’ordre, sanctionnés et les parents convoqués », indique-t-elle à BFMTV.com, tout en pointant la responsabilité des familles, qui équipent leurs enfants de téléphones portables de plus en plus jeunes. Une polémique relancée inutilement, juge-t-elle.
« Ajouter de l’interdiction à l’interdiction ne dit pas comment on règle le problème », ajoute la syndicaliste. « C’est comme les stylos utilisés comme des sarbacanes, il y aura toujours des troubles à l’ordre scolaire. »
Selon Catherine Nave-Bekhti, s’inspirer des casiers du conseil des ministres semble difficilement applicable, ne serait-ce que d’un point de vue matériel.
« Tous les collèges ne sont pas équipés de casiers, dans d’autres établissements deux élèves s’en partagent un. Cela nécessite des équipements, une organisation particulière et du temps. Les élèves devront-ils les déposer en début de journée? Ou avant chaque heure de cours? Et quelle responsabilité en cas de dégradation? »
Le risque de se priver d’outils numériques
Sans compter que se priver des téléphones portables pourrait également entraver les méthodes scolaires les plus innovantes. « Certains enseignants développent un usage pédagogique des outils numériques », ajoute la représentante du Sgen-CFDT. « Comme des applications qui permettent à l’élève de synthétiser ce qu’il a fait pendant l’heure de cours. » Autre inconvénient, selon Catherine Nave-Bekhti: priver les adolescents d’un apprentissage sur l’utilisation raisonnée d’Internet et des réseaux sociaux.
« Les enseignants font réfléchir leurs élèves quant à leur trace numérique, à la question de la diffamation, au droit à l’image et au respect d’autrui. Les outils numériques contribuent à la formation des élèves. On aurait préféré une réflexion collective sur la place du numérique à l’école plutôt que de découvrir que le sujet serait à nouveau relancé, sans concertation. »
12 septembre
AEF
Annie Catelas, secrétaire fédérale du Sgen–CFDT depuis 2012, est devenue le 1er septembre 2017 secrétaire nationale chargée du 1er degré. Née le 19 novembre 1959 à Amiens et titulaire d’un Deug en sciences de l’éducation en 1982, cette ancienne institutrice a obtenu le concours des professeurs des écoles en 2005. Elle est adhérente et militante au Sgen depuis 1998. Annie Catelas est directrice d’école en REP + à Amiens (école Schweitzer) depuis 2006.
11 septembre
LE MONDE
Quels critères pour rentrer à l’université ?
CAFE PEDAGOGIQUE
Sgen : Clarifier les propos ministériels sur le bac pro
» Les propos tenus par le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, lors sa visite du lycée hôtelier G. Tirel de Paris au sujet de la poursuite d’études des bacheliers professionnels sont pour le moins ambigus », déclare le Sgen Cfdt. « Le Sgen-CFDT souhaite une clarification quant au nombre de places supplémentaires ouvertes en BTS pour les titulaires d’un baccalauréat professionnel. À l’heure où l’Université peine à accueillir les effectifs supplémentaires d’étudiants, il est nécessaire de créer des places en BTS et d’en garantir l’accès pour les bacheliers professionnels. Les projections montrent le besoin de créer 13 000 places de BTS à l’horizon 2019 ».
LE MONDE
Pour les deux principales organisations étudiantes – la FAGE et l’UNEF –, mais également plusieurs syndicats d’enseignants du supérieur, tel le SGEN-CFDT, il n’est pas question que les futurs critères constituent une condition d’entrée à l’université, qui s’ajouterait à l’obtention du bac. C’est une ligne à ne pas franchir, sous peine de mobilisations, préviennent les syndicats étudiants, qui y verraient l’introduction d’une « sélection déguisée ». Ces prérequis ne peuvent être qu’informatifs, le dernier mot devant toujours revenir au bachelier.
7 septembre
TOUTEDUC
Le Sgen-CFDT s’oppose à « l’instrumentalisation de la recherche »
« Plus que déçus, nous sommes mécontents », insiste Catherine Nave-Bekhti, la secrétaire générale du SGEN-CFDT, ce jeudi 7 septembre, lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat. « Tout a été annoncé dans la précipitation, brutalement, et sans la moindre concertation, alors que le candidat Emmanuel Macron avait dit qu’il n’était pas question d’aller vite. »
« La semaine de quatre jours, les CP à 12, les évaluations en CP et en 6e, les devoirs faits, les aménagements de la réforme des collèges… Tout a été décidé rue de Grenelle sans la moindre évaluation ! », souligne la secrétaire générale. « Notre ministre dit s’appuyer sur la recherche et les comparaisons internationales. Oui, mais certaines d’entre elles et pas d’autres. »
« Les relations entre la recherche et le système éducatif sont anciennes », précise Alexis Torchet, secrétaire national chargé de la politique d’éducation et de formation des 1er et 2nd degrés. « Ce qui est nouveau, c’est que la science soit en elle-même légitime. Pourquoi opposer les neurosciences aux sciences sociales ? La recherche n’a pas à conduire la politique de l’éducation. C’est de l’instrumentalisation ! ».
Pas de réformes sans moyens
A propos des « devoirs faits », Catherine Nave-Bekhti s’interroge sur « l’absence de moyens fléchés », sur « le recours aux volontaires du service civique » et sur « les 10 000 volontaires à recruter dont les missions ne sont pas clairement définies ». De même, elle souligne que « les CP à 12, supprimeront des moyens pour les remplacements, indispensables pour organiser une véritable formation continue des enseignants ».
Sur le baccalauréat qui, résume Alexis Torchet, « n’est plus un passeport mais une barrière », il faut « mettre en place une orientation active en lycée et dans l’enseignement supérieur et s’en donner les moyens. Nous sommes opposés à des prérequis qui s’appuieraient sur les notes ou sur les mentions ». Et Franck Loureiro, le secrétaire général adjoint du Sgen rappelle que le SGEN a signé le protocole de Bologne en 1999. « Il prévoyait une capitalisation de crédits sur la durée des études supérieures alors qu’en France, on procède toujours année par année. Obtenir des crédits, arrêter un moment ses études puis revenir pour obtenir d’autres crédits. C’est sûrement un moyen de lutter contre l’échec en cours d’études, notamment pour les bacheliers pro et techno ». Des bacheliers qui devraient « prioritairement accéder aux sections préparant au BTS et au DUT ».
Le sgen-CFDT entend participer activement à la concertation annoncée par le ministre sur « le temps et l’espace de l’enfant au XXIe siècle » et prévoit un colloque en janvier prochain sur « bac-3/bac+3 ».
8 septembre
CAFE PEDAGOGIQUE
Blanquer déçoit aussi le Sgen-CFDT
» Certaines mesures ne nous paraissent pas aller dans le bon sens « , a expliqué Catherine Nave-Bekhti, la secrétaire générale du Sgen-CFDT lors de sa conférence de presse de rentrée. » L’équipe de campagne du candidat Macron nous avait assuré, lorsque nous l’avions rencontrée, qu’il était hors de question d’aller vite. Or on est allé très vite, cela a même été brutal, sur les rythmes scolaires et le retour aux quatre jours, ou encore sur la réforme du collège. »
Bachotage
Parmi les signaux négatifs renvoyés par le ministre, Catherine Nave-Bekhti a aussi évoqué les évaluations qui vont avoir lieu en début de CP et en début de 6ème. » Cela risque d’encourager le bachotage, a-t-elle regretté, on est très loin de l’objectif de construire la confiance en soi » chez les élèves, vantée par le ministre.
Sur la mesure phare de la première rentrée de l’ère Macron – les CP à 12 en REP+ (les réseaux d’éducation prioritaire renforcés) – , la responsable du Sgen-CFDT a repris ce qui est désormais un leitmotiv : » personne ne peut être contre « .
» Mais nous avons des questions sur la mise en oeuvre « , a -t-elle ajouté. Le Sgen-CFDT s’inquiète notamment de » l’affaiblissement du remplacement « , une partie des postes nécessaires pour le dédoublement des CP ayant été pris sur des effectifs promis au remplacement.
Inégalités
Même réserve sur le dispositif Devoirs faits, pourtant jugé intéressant : » les études montrent que les devoirs sont source de profondes inégalités « . Le problème, là encore, est celui des moyens et la volonté du ministère de reposer massivement sur des volontaires en service civique. L’Agence nationale du service civique a prévu de faire appel à 10 000 volontaires pour animer ce dispositif. Quid de leur formation, en si peu de temps ?
Sur la suppression des contrats aidés, le Sgen-CFDT se joint à la dénonciation quasi unanime. » On ne défend pas ces contrats précaires, souligne Catherine Nave-Bekhti, mais on ne peut pas ainsi les supprimer sans dire ce que l’on met à sa place. »
Le syndicat s’inquiète de la disparition des aides administratives aux directions d’école. Alors que Jean-Michel Blanquer avait promis que les emplois aidés réservés aux enfants en situation de handicap seraient maintenus, et même augmentés, des remontées font état d’un manque d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) à certains endroits.
Temps et espace
Le Sgen-CFDT s’inquiète aussi du peu de place faite aux questions de mixité sociale et d’inégalités. La politique ministérielle semble se résumer aux CP à 12 et aux internats d’excellence, ce qui est un peu court aux yeux du syndicat.
Une note positive enfin : le Sgen-CFDT est prêt à s’impliquer dans la concertation sur le temps et l’espace de l’enfant au 21è siècle, annoncée par Jean-Michel Blanquer. Il espère que ce sera, cette fois, un vrai dialogue : » Jusqu’ici, résume Catherine Nave-Bekhti, soit on nous reçoit pour nous écouter sans discussions ensuite, soit on nous reçoit pour nous annoncer des décisions avec une possibilité d’influer à le marge « .
AEF
Le Sgen-CFDT souhaite que Jean-Michel Blanquer clarifie le « nombre de places supplémentaires ouvertes en BTS pour les titulaires d’un baccalauréat professionnel », affirme-t-il dans un communiqué, vendredi 8 septembre 2017. Il réagit aux propos « ambigus » du ministre de l’Éducation tenus la veille dans un lycée hôtelier à Paris . Lors de ce déplacement, le ministre n’a en effet pas confirmé que les 10 000 créations de places en BTS décidées sous le précédent quinquennat seraient maintenues . « Il est nécessaire de créer des places en BTS et d’en garantir l’accès pour les bacheliers professionnels », estime le Sgen. Le syndicat estime qu’il faut créer 13 000 places de BTS d’ici 2019. Jean-Michel Blanquer annonce à AEF qu’un travail sera conduit « prochainement » avec la Dgesco pour estimer le nombre de places nécessaires.Le syndicat prévient que la réflexion sur l’entrée à l’université, qui débute le 11 septembre, « ne doit pas déboucher sur une vision malthusienne de l’accès à l’enseignement supérieur et à une interdiction formelle pour un.e bachelier.ère profesionnel.le de pouvoir s’inscrire dans le cursus universitaire de son choix ».
20 minutes
Mais comment Jean-Michel Blanquer veut-il «revitaliser» les internats?
« Certains internats ne sont pas pleins car ils ne sont pas bien localisés. D’autres parce qu’ils accueillent principalement des élèves en difficulté, ce qui rebute les parents des élèves ayant un meilleur niveau scolaire », explique Alexis Torchet, secrétaire nationale du Sgen-Cfdt.
Mais le concept n’avait pas fait ses preuves : « Via ce système, on décapitait les établissements situés en éducation prioritaire de leurs bons élèves, ce qui était fortement discutable. Et le budget de ces internats était énorme au vu des résultats obtenus », affirme Alexis Torchet.
VOUSNOUSILS
« Il faut s’intéresser à l’école telle qu’elle est, et non à ce que l’on a connu enfant » (SGEN)
Lors de sa conférence de rentrée, le SGEN est revenu sur les mesures prises « à la va-vite » par Jean-Michel Blanquer. Le syndicat critique la façon dont le ministre s’appuie sur les recherches pour légitimer ses décisions, ainsi que sa « politique du zigzag ».
Pour débuter sa conférence de rentrée, le 7 septembre 2017, le Sgen-CFDT a choisi d’analyser, avec l’appui d’une équipe de chercheurs, les trois premiers mois de Jean-Michel Blanquer, rue de Grenelle. Le syndicat, qui dénonce une “surexposition médiatique et des controverses qui n’éclairent pas le débat public sur les enjeux de l’éducation d’aujourd’hui”, critique surtout “la façon dont le ministre s’appuie systématiquement” sur la recherche et sur les comparaisons internationales pour “justifier ses mesures”.
Or, remarque Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du SGEN, “la preuve scientifique revient à faire des choix, et à négliger des approches pour d’autres, avec le risque d’une instrumentalisation des résultats de la recherche – ce qui est inacceptable”. Le syndicat, qui ne se déclare pas “hostile à la démarche” du ministre, s’oppose plutôt à “la manière de la conduire”, Jean-Michel Blanquer utilisant la science “comme l’un des piliers de sa légitimité”.
Associer profs et chercheurs : « la voie la plus intéressante »
Qu’il s’agisse des classes à 12, ou des évaluations en CP, le ministre de l’Education nationale se repose ainsi sur des études qui prouvent que la réduction du nombre d’élèves serait profitable à l’apprentissage, ou que des “évaluations diagnostiques” peuvent être “un levier pour tous”. Dans ce dernier cas, il indique que des expériences ont “prouvé leur efficacité” dans “d’autres pays européens”. Mais, estime Catherine Nave-Bekhti, la situation est loin d’être aussi simple : “d’autres études prouvent que la culture scolaire joue et qu’un tel modèle d’évaluations n’est pas forcément transférable d’un pays à l’autre”. La porte-parole évoque en outre, en 6e, le risque d’un “bachotage” en classe, ainsi que d’un “fort stress pour les enfants et les familles – bien loin de l’École de la confiance”.
Pour le SGEN, la “voie la plus intéressante à suivre”, c’est l’association des équipes éducatives et des chercheurs, notamment à travers des institutions et des dispositifs déjà existants, comme le réseau des LéA (Lieux d’éducation Associés) de l’Institut Français d’Éducation (IFÉ), les conférences de consensus du CNESCO, ou encore les études du CESE (Conseil économique, social et environnemental) et des “instances de dialogue social” comme le CSE (Conseil supérieur de l’Education) et le CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche).
“Nous disposons déjà d’institutions qui permettent d’évaluer le système éducatif, en prenant appui sur la recherche, mais aussi sur les personnels de l’éducation, et c’est ainsi que nous pourrons avancer d’une façon constructive”, indique Catherine Nave-Bekhti.
Des mesures « mises en place à la va-vite »
Le SGEN dénonce des mesures “mises en place à la va-vite, sans respecter les personnels, avec qui on a été brutal, et qui n’ont pas été consultés”. Parmi les premières actions de Jean-Michel Blanquer dont le syndicat s’estime “mécontent”, la contre-réforme des rythmes scolaires, prise “dans la précipitation”. Selon Catherine Nave-Bekhti, “beaucoup d’enseignants sont aujourd’hui déçus, pour ne pas dire amers… car certaines écoles voulaient rester à 4,5 jours par semaine, mais le retour aux 4 jours leur a été imposé”.
Concernant les études en faveur des 4 jours, la porte-parole du syndicat remarque en outre qu’il existe aussi des rapports et des recherches qui expliquent à contrario que “l’étalement de l’apprentissage, le matin, est bénéfique pour les élèves et leur apprentissage”. Par ailleurs, en regard des comparaisons internationales, “le constat est sans appel”, note Alexis Torchet, secrétaire national du Sgen-CFDT : “selon l’OCDE, la France, en revenant à 144 jours d’école, se détache très largement des autres pays de l’OCDE, puisque la moyenne est de 180 jours ; et ce que souligne l’organisation, c’est le risque d’accentuation des inégalités sociales”.
Revenant ensuite sur la réforme du collège, le SGEN critique le “mépris envers les personnels”, et la “politique du zigzag” de Jean-Michel Blanquer. Catherine Nave-Bekhti remarque notamment que la réintroduction des “filières d’excellence” (classes bilangue dès la 6e, enseignements optionnels de latin et de grec dès la 5e) n’est “pas la meilleure idée, compte tenu des inégalités scolaires”. La secrétaire générale du SGEN défend les EPI, un dispositif “pouvant profiter à tous, et non à quelques uns”, et déplore le refus par le ministère de “mener une étude sur la composition sociale des dispositifs d’excellence”, ainsi que de “regarder vraiment ce qui se passe dans les classes”.
“Pour mieux penser les évolutions, il faut s’intéresser à l’école telle qu’elle est, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, au vécu et à la réalité professionnelle de tous les personnels – et non à ce que l’on a connu enfant à l’école et au collège”, ajoute Catherine Nave-Bekhti.
École inclusive, contrats aidés : « on est très loin du compte »
Le SGEN est aussi revenu sur les conséquences, pour les écoles et les personnels, de la réduction des contrats aidés. Pour Annie Catelas, secrétaire nationale en charge des questions liées à l’inclusion et à la politique des personnels, “on ne peut pas les supprimer sans dire ce que l’on va mettre à la place”. Selon le syndicat, les EVS (employés de vie scolaire) et les AADE (assistants administratifs aux directeurs d’école) sont des emplois “indispensables” pour simplifier les tâches des chefs d’établissements, et qui mériteraient d’être pérennisés.
En outre, concernant l’école inclusive, bien que les 50.000 contrats aidés d’AVS (assistants de vie scolaire) seront maintenus cette année, Annie Catelas estime que leur nombre n’est “pas du tout suffisant”, et qu’il est “urgent de développer ces postes, ainsi que leur formation”. Selon elle, “l’accueil des élèves en situation de handicap est quelque chose d’acquis, mais une politique d’inclusion ne peut reposer durablement sur des emplois précaires (des CUI – contrats uniques d’insertion), car cela limite l’aide possible envers ces enfants”.
Un Bac « modulaire », lié à l’Enseignement supérieur
Enfin, le SGEN a rappelé sa proposition d’un Baccalauréat “modulaire”, qui ne constituerait plus “une barrière servant à filtrer les sorties du secondaire”, mais qui serait une “passerelle vers le supérieur”. La réforme du Bac est l’un des projets de Jean-Michel Blanquer, qui souhaiterait le “remuscler” d’ici 2021, avec des épreuves terminales focalisées sur 4 disciplines, et le contrôle continu pour les autres.
Des concertations et des réflexions (auprès de chercheurs et de la communauté enseignante) sur le Bac seront menées à partir d’octobre 2017. “Ça va aller très vite, puisque des propositions devraient être dessinées dès novembre”, confie Alexis Torchet. Selon lui, attention à ne pas oublier de relier cette réforme avec celle de l’Enseignement supérieur, menée par Frédérique Vidal. La ministre souhaite en effet mettre en place, très rapidement (d’ici à la rentrée universitaire 2018), les prérequis d’entrée à l’université, et la fin de la plateforme APB (admission post-Bac). “On conçoit qu’il faut aller vite, pour éviter le recours au tirage au sort, mais ce travail devra être revisité en aval, une fois que la réforme du Bac et du lycée aura été menée”, explique le secrétaire national du SGEN, qui ajoute que “ces deux chantiers sont inextricablement liés”.
Le syndicat appelle en outre le gouvernement à “ne pas se focaliser que sur les prérequis, qui risquent d’entraîner une sélection malthusienne vers le supérieur”, et à développer l’accès des bacheliers pro et techno aux filières BTS et IUT, afin que ces dernières ne “demeurent pas une sorte de tremplin vers l’université, utilisé par les bacheliers généraux”. Un sujet “politiquement ultrasensible”, pour Franck Loureiro, secrétaire général adjoint du SGEN.
6 septembre
L’ETUDIANT
Deux académies pour un recteur : l’expérimentation normande
« Deux scénarios sont possibles, observe Sylvain Berthaud, responsable local du Sgen-CFDT. Aller localement à terme vers une fusion de ces deux académies qui comptent cinq départements – ce qui ne paraît pas extraordinaire. Ou autre hypothèse : ne garder qu’un seul recteur par région académique sans pour autant décider de fusionner les académies lorsque les effectifs concernés sont trop importants ou que le territoire est trop vaste. »
les habitudes de travail ne sont pas les mêmes dans les académies et le rapport de proximité avec le recteur va être modifié », note Sylvain Berthaud, du Sgen-CFDT.
LES ECHOS
« Soit la ministre ne porte pas la parole du gouvernement, soit Emmanuel Macron a eu un accroc de langage », regrette, comme beaucoup d’autres, Franck Loureiro, du Sgen-CFDT.
Une meilleure orientation pourrait déboucher, pour chaque licence, sur un MOOC – un cours en ligne gratuit – pour que les lycéens vérifient s’ils ont les compétences pour aller dans la licence choisie. Mais l’outil numérique ne suffira pas. «L’orientation active ne peut fonctionner que si on porte un intérêt aux personnels chargés de s’y investir, prévient Franck Loureiro, du Sgen-CFDT. Il faudra peut-être prévoir des décharges d’enseignement ou une accélération de carrière. Car, qu’il s’agisse du Parcours avenir ou de l’accompagnement personnalisé, les dispositifs sur l’orientation existent, mais ils restent souvent lettre morte dans les établissements, faute d’accompagnement suffisant », déplore le syndicaliste.
L’ETUDIANT
Deux académies pour un recteur : l’expérimentation normande
« On sent du côté des administrateurs des rectorats une certaine tracasserie. Cette expérimentation va mettre un peu de désordre ou peut-être de confusion dans la chaîne hiérarchique. Les habitudes de travail ne sont pas les mêmes dans les académies et le rapport de proximité avec le recteur va être modifié », note Sylvain Berthaud, du Sgen-CFDT.
5 septembre
20 minutes
Rentrée scolaire: Que restera-t-il de la réforme du collège ?
« Dans les établissements les plus réfractaires aux EPI au démarrage, ces enseignements vont tomber en désuétude », prédit Alexis Torchet, secrétaire national du Sgen-CFDT
4 septembre
La voix de l’étudiant
Pour l’instant, l’objectif de ce nouveau système serait de mettre un terme au tirage au sort dans les filières sous tension, un recours ultime décrié par une grande majorité. Selon Franck Loureiro, secrétaire national du Sgen-CFDT, l’évolution d’APB vers une nouvelle plate-forme imposerait de prendre en compte les « priorités géographiques » des futurs bacheliers.
LA CROIX
Jean-Michel Blanquer, les atouts d’un ministre « hors norme »
« En cause : la précipitation avec laquelle le ministère est revenu sur des mesures adoptées par la précédente majorité, sans laisser aux pratiques des collègues le temps d’évoluer », déplore Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT.
L’ETUDIANT
Réforme du bac et entrée à l’université : deux concertations « étanches »
Mais en cette période de rentrée, les syndicats enseignants se montrent inquiets sur la forme que cette dernière prendra, et notamment sur le fait qu’elle sera distincte de celle sur l’entrée à l’université. « La discussion sur le bac doit être connectée à celle sur les prérequis et traitée au niveau interministériel », plaide Alexis Torchet, secrétaire national du Sgen-CFDT.
« Il serait invraisemblable qu’il y ait deux réflexions parallèles et qu’à la fin chacune des parties expose ses propositions ! » lance Jean-Rémi Girard, vice-président du Snalc. Si c’est le cas, « la montagne accouchera d’une souris. Ce n’est pas à l’université de résoudre à elle seule les problématiques de l’orientation », poursuit Franck Loureiro, secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT.
1er septembre
LE FIGARO
Sélection à l’université : la ministre rassure les syndicats
Tout en étant rassuré par l’issue de la réunion, il veut rester prudent: «Après les paroles, nous attendons les actes.» Même son de cloche au Sgen-CFDT, syndicat du personnel de l’Éducation nationale. «Nous avons été surpris et rassurés par la position de la ministre», se réjouit aussi Franck Loreiro, secrétaire général adjoint de Sgen-CFDT. «Pour elle, aucun bachelier ne doit être empêché de s’inscrire dans l’enseignement supérieur».
Pour sa part, le Sgen-CFDT souhaite conditionner l’entrée à l’université par un avis favorable à la fois du lycée et des responsables des filières universitaires. En cas de refus, l’élève serait invité à suivre des cours de remise à niveau.
L’ÉTUDIANT
Entrée à l’université : des formations à plusieurs vitesses au cœur des débats
« Je suis très choqué, si cela signifie que l’on interdit l’accès à ceux qui veulent se diriger vers l’université », réagit Franck Loureiro, secrétaire national du Sgen-CFDT, au sortir de la réunion au ministère. « Le dernier mot doit revenir à l’étudiant.Si, malgré une information éclairée, il manifeste toujours son souhait de se diriger vers telle ou telle formation, il ne faut pas l’en empêcher. » Le syndicat souhaite qu’une contreproposition soit faite à l’étudiant ou qu’un dispositif d’accompagnement lui soit proposé.
L’ETUDIANT
APB : un nouveau nom pour une nouvelle vie ?
« Il faudra nécessairement le faire évoluer, notamment sur les questions de priorités géographiques », renchérit Franck Loureiro, secrétaire national du Sgen-CFDT.