La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques a rencontré Maryse Monfort (conseillère enseignement professionnel et milieux économiques auprès de la ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale) pour évoquer la voie professionnelle.
Cette rencontre auprès de la Conseillère enseignement professionnel a permis à notre organisation syndicale de communiquer à la ministre nos alertes et de formuler à nouveau nos revendications, sur la voie professionnelle, la MLDS, les GRETA, les RBDE…
La réforme du bac
Nous avions porté largement nos revendications dans le cadre des « GT Grandjean ». Nous avons rappelé que la CFDT ne s’oppose pas à la modularité des parcours. Cependant, la mise en place du parcours différencié en terminale – dit parcours en « y » – soulève des problèmes de calendrier au regard des autres activités :
- Corrections des examens
- Mobilisation des personnels pour les candidats libres
- Poursuite des activités pédagogiques avec les classes de seconde et de première et de CAP.
Pour la CFDT Éducation formation recherche publiques, la mise en œuvre précipitée déstabilise les établissements.
Le moratoire revendiqué par la CFDT était une bonne idée !
Nous avons réaffirmé que l’insertion ne se construit pas en 6 semaines et que la réflexion doit se faire sur les 3 ans. Nous avons réaffirmé que les 6 semaines en entreprise sont des PFMP. Même si elles ne sont pas certificatives, elles demeurent formatives. Elles entrent dans un processus d’alternance qui nécessite le suivi pédagogique des collègues. D’autre part, nous avons demandé une clarification sur leurs gratifications.
La Conseillère enseignement professionnel nous assure qu’il est bien question de PFMP et d’alternance, ce qui sera redit. Pour les 6 semaines d’insertion, la souplesse s’imposera : les élèves pourront faire des PFMP dans plusieurs lieux d’accueil et l’insertion ne s’arrêtera pas à ces 6 semaines.
Pour la poursuite d’études, qui ne peut pas se résumer au seul BTS, il est nécessaire de clarifier les attendus et les moyens. À notre avis il est plus facile de s’organiser quand des BTS sont déjà implantés dans l’établissement. Nous souhaitons d’ailleurs que l’on permette et favorise ce que le statut prévoit, à savoir l’intervention des PLP dans ces BTS.
La CFDT EFRP avait porté, dans les GT précédent la réforme, la mise en œuvre systématique d’une formation d’une année supplémentaire pour les jeunes sans solutions d’emploi ni suite de parcours à l’issue de leur certification au LP.
Nous revendiquons encore au regard de la charge de travail que cette réforme implique une pondération de 1,1 identique à celle de nos collègues de LEGT.
Que sont devenues les heures complémentaires ?
Nous faisons part ensuite de nos inquiétudes en ce qui concerne la ventilation des heures complémentaires que la CFDT a obtenu et qui ne se traduisent pas partout en dédoublement. Elles sont parfois détournées vers d’autres dispositifs. Si nous n’avons pas une vue comptable des heures d’enseignement, nous considérons que « le mieux d’enseignement » est essentiel.
Quelle politique d’inclusion et quelles évolution des CAP ?
Enfin nous abordons les CAP, oubliés des réformes : nous devions et nous devons avoir des cap 1, 2 et 3 ans au fonction du profil et du parcours adapté à ces élèves. Nous ne connaissons pas à ce jour de véritables cap 3 ans. Ce que nous observons, ce sont des redoublants qui accèdent à une troisième année de CAP ! Ces conditions actuelles ne permettent pas de faire réussir les élèves en difficulté.
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques obtient la création d’un groupe de travail.
L’apprentissage
Notre questionnement est direct : Comment envisagez vous l’encadrement du développement de l’apprentissage dans les lycées ? La ministre Grandjean s’était engagée sur la réalisation d’un état des lieux en réponse à notre proposition d’un GT sur le sujet. Nous Renouvelons de notre demande d’un GT sur l’apprentissage et en particulier sur les reversements des coûts contrat par les GIP. Le besoin d’harmonisation et d’échanges des bonnes pratiques ainsi qu’un bilan financier des structures qui développent l’apprentissage nous semble nécessaire.
Nous ne sommes pas opposés à la Mixité des publics mais sous certaines conditions. Le projet pédagogique doit être adapté et construit avec les équipes. Nous connaissons les limites d’un tel exercice ! Nous pensons que des classes dédiées sont préférables et que les apprentis doivent être comptabilises dans la DHG.
La Conseillère enseignement professionnel s’engage à examiner les situations décrites. Elle indique que l’apprentissage est plus performant pour les post bac mais que néanmoins le coût contrat permet de financer certaines actions des LP. L’apprentissage, la Formation Continue permettent également d’optimiser les investissements des plateaux techniques.
Le ministère est d’accord pour réunir un Groupe de Travail sur l’apprentissage. La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques y portera son expertise.
Responsable du bureau des entreprises (R.B.D.E.)
La CFDT n’était pas porteuse d’une nouvelle fonction sur la relation avec les entreprises. Cette mission était déjà partagée entre DDFPT, CFC, enseignants, formateurs et coordinateurs CFA et Greta. La CFDT souhaitait une meilleure coordination entre les acteurs partie prenante pour une amélioration de la qualité des PFMP.
Les collègues RBDE viennent par des missions attendues renforcer les objectifs d’une meilleure qualité de la PFMP et font la preuve de leur utilité. Il y a pour la CFDT la nécessité de sécuriser ces emplois.
Nous déplorons le manque de clarté et d’équité au niveau de leurs contrats, de leur employeur, du dialogue social les concernant et surtout de l’absence de la sanctuarisation de leurs activités et de leur mission.
Nous éclairons le ministère sur des situations consternantes :
- des changements d’employeurs qui conduisent à une modification du contrat, sans reprise de l’ancienneté pour le calcul du CDI
- des fiches de missions qui ignorent le télétravail
- des disparités sur le nombre de semaines travaillées
- des pertes indemnitaires en devenant RBDE
- …
Le Ministère nous explique que cette mission est récente. Il s’est engagé à regarder attentivement les situations évoquées et pour examiner l’effectivité du droit au télétravail.
Pour autant, la conseillère semble convaincue que cette mission devrait d’abord s’adresser à des personnes issues du privé et qu’un parcours ou qu’un cadre de gestion n’est actuellement pas souhaitable.
Nous ne sommes pas satisfaits de cette réponse. La situation de ces agents nécessite de manière urgente un recadrage national des statuts et un rappel des missions.
La carte des formations
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques constate la grande diversité des pratiques académiques. Nous regrettons le manque d’ambition de la réflexion partenariale avec les acteurs des territoires. La transformation voulue comme injonction communicationnelle se borne à ce que nous avions d’ailleurs demandé, à savoir une évolution modérée. Celle-ci tient plus de l’ajustement, avec la carte de l’apprentissage pour les BTS, que d’une ambition pour les jeunes comme pour les enseignants. Nous serions favorables à l’établissement d’un rapport de l’inspection générale sur le sujet.
Nous pointons aussi le manque de concertation des organisations syndicales comme la CFDT qui peuvent sur les territoires offrir une vision complémentaire à celle des employeurs ou des services de l’état.
Nous regrettons que nos organisations ne soient consultées qu’en fin de parcours et sous forme d’avis général !
Le ministère nous répond que les plans construits dans le cadre du dialogue social en utilisant différents outils comme ORION vont impacter à la marge les collègues. Le ministère nous indique que les objectifs de 6 % de transformation annuelle des formations est un ensemble. Cela comprend les ouvertures et fermetures, et des transformations des filières.
La CFDT rappelle les trop mauvais souvenirs laissés par la gestion du reclassement de nos collègues de la filière Gestion-Administration qui ressemblait moins à une gestion des ressources humaines qu’à une gestion comptable.
Mission de lutte contre le décrochage scolaire (M.L.D.S.)
La mesure 5.3 de la réforme de la voie pro prévoit une prévention de décrochage scolaire. Force est de constater que la place des collègues MLDS ne figure pas dans ce dispositif.
Pour nous, il faut lever l’ambiguïté concernant le périmètre d’intervention : en prévention au collège ou accompagnement des décrocheurs.
La question de gouvernance des MLDS est centrale. Le temps de travail, la rémunération, les primes, la carrière et les entretiens PPCR le sont tout autant. Nous demandons un GT MLDS qui ne s’est pas réuni depuis de nombreuses années.
La conseillère enseignement professionnel nous promet de nous faire une proposition de groupe de travail prochainement.
La CFDT continuera au quotidien d’accompagner l’ensemble des collègues qui exercent en voie professionnelle. Elle veillera à ce que le ministère respecte ses engagements et poursuivra ses actions pour améliorer les conditions d’exercice des personnels.