Les résultats de l'enquête présentée en formation spécialisée ministérielle confirment les multiples alertes syndicales.
L’amiante est massivement présent dans les établissements et les écoles.
Il peut constituer un grave danger pour la santé au travail des personnels et des élèves.
Premier des deux articles consacrés à l’analyse CFDT de l’enquête nationale « amiante dans l’éducation nationale »
Selon l’ANSES, en France, sur l’ensemble de la population active « Les maladies liées à l’amiante représentent aujourd’hui la deuxième cause de maladies professionnelles et la première cause de décès liés au travail (hors accidents du travail).
Selon un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, d’ici 2050, le nombre de décès par cancer du poumon dus à l’amiante serait de 50 000 à 75 000, auxquels s’ajoutent de 18 000 à 25 000 décès par mésothéliome. Mais, la non prise en compte des décès par cancer du larynx ou de l’ovaire liés à l’exposition à l’amiante sous estime ces chiffres. »
Amiante dans l’Éducation nationale : La 2ème enquête en 25 ans
Dans l’Éducation nationale, cela fait 25 ans que la CFDT et les organisation syndicales alertent sur les dangers de l’amiante dans les établissements de l’éducation nationale, notamment les écoles. L’impact médiatique de la diffusion du documentaire « vert de rage » en 2023 a conduit le ministère à mener une enquête confiée à la cellule « bâti scolaire » du ministère .
La seule enquête existante jusqu’alors avait été menée par l’Observatoire national de la sécurité des établissements scolaires en 2016. Cet organisme, où siégeait activement la CFDT, jouissait d’une certaine autonomie. Il a été dissout par le gouvernement d’Edouard Philippe en 2021.
Les résultats étaient déjà alarmants. Ils avaient entraîné un renforcement des obligations réglementaire pour les propriétaires de locaux.
Des résultats fiables, qui confirment l’importance et la gravité du risque.
Plus de 32 562 établissements sur les 58 000 existants ont répondu à cette enquête.
Ce sont les directrices et directeurs d’école et les chef.fe.s d’établissement qui sont directement sollicités pour répondre.
Avec un taux de réponses deux fois supérieur à celui de 2016, le ministère considère les résultats comme « particulièrement fiables ».
Premier constat, seul la moitié d’entre eux ont répondu. Pour l’autre moitié (50,8%), l’employeur ne dispose toujours pas des informations réglementaire permettant d’assurer la protection des agents.
Plusieurs centaines de milliers d’agents sont concernés.
Pour la CFDT, le nombre important de non réponses laisse craindre une l’absence de documents réglementaires ou d’information dans l’établissement.
La majorité des établissements et des agents potentiellement concernés
Pour 26 751 écoles et établissements ayant répondu, l’année de construction est antérieure à 1997, date d’interdiction de l’amiante dans la construction (1 460 ne savent pas).
Et pour près de la moitié (44%), entre 1961 et 1980, période où l’amiante a été massivement utilisée.
Pour le ministère, 82,2 % des établissements et écoles sont potentiellement concernés (construction, rénovation, extension).
Absence de DTA (Document technique Amiante) dans la moitié des établissements
Parmi eux , seuls 50 % (13 610) indiquent la présence d’un DTA.
Établi par la collectivité propriétaire des locaux, LE REPÉRAGE AMIANTE EST POURTANT OBLIGATOIRE dans tous les établissements construits avant 1997.
Il recense, catégorise (A, B, C) et localise l’amiante ou atteste de son absence.
Il permet de prendre les mesures de prévention et de protection, notamment lorsque des travaux sont prévus.
Notre employeur est donc sans information dans des milliers d’établissements et d’écoles où travaillent des agents.
Leur santé au travail est pourtant de sa responsabilité.
Mais de nombreux personnels ne doivent compter que sur eux-mêmes et l’accompagnement de leur syndicat pour savoir s’ils sont exposés à ce risque.
La CFDT invite les agents à demander à consulter leur DTA pour savoir s’ils sont exposés à l’amiante.
C’est un droit pour tout agent ou usager.
Enfin, l’absence d’amiante attestée dans le DTA ou un autre document n’est pas fiable à 100 %.
La procédure de repérage est visuelle. Le matériau amianté peut se dissimuler derrière des cloisons et ce n’est qu’à l’occasion de travaux que l’on le découvre (matériau de catégorie C).
C’est la raison pour laquelle le « repérage amiante avant travaux » (RAAT ou RAT) est devenu obligatoire.
Le second article sur notre site consacré à cette enquête met en avant la problématique spécifique des écoles du 1er degré quant au danger amiante pour les agents.