Cop21 – Développement durable : du catéchisme au débat citoyen

La Cop21 est la 21ème réunion annuelle des pays signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Éduquer au développement durable

Rappelons que le protocole de Kyoto avait imposé une déclinaison opérationnelle 
et contraignante pour réduire les gaz à effets de serre responsables du réchauffement climatique. 
La pression de la population civile est essentielle pour aboutir à un texte qui réponde clairement
 aux enjeux et tienne compte
 des préconisations scientifiques énoncées dans le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
 du climat (Giec). Il est en effet impératif pour la Cop21 de ne pas rééditer le fiasco de la Cop15 qui, en 2009, à Copenhague, n’avait pas permis d’obtenir des engagements juridiquement contraignants. 
Pour encourager le mouvement civil, l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) est en première ligne. Éducation scientifique, bien sûr, nécessaire pour comprendre les enjeux, comme le soulignent les scientifiques du Giec. Pourtant, force est de constater que sur ce plan, en dépit des efforts entrepris pour introduire les notions ad hoc dans les programmes, notre enseignement peine à forger la culture scientifique nécessaire.

Renforcer l’éducation citoyenne

Mais il s’agit également de renforcer l’éducation citoyenne pour développer la capacité à agir individuellement et collectivement, essentielle pour aborder la période de transition écologique qui s’ouvre. Les récents débats 
en France sur les nanoparticules, ou sur la transition énergétique, n’ont pas pu se mener de façon satisfaisante, faute d’avoir su impliquer les citoyens.
 Le Sgen-CFDT, en partenariat avec le réseau École et Nature ainsi que d’autres membres du Collectif français pour l’éducation à l’environnement et au développement durable (CFEEDD), fait toutefois le pari que des débats utiles peuvent se tenir dans toutes les classes, de l’école au lycée.
 Apprendre à échanger, à débattre, à trouver des ressources et des solutions collectivement est une pratique au cœur de l’éducation à l’environnement. 
Le collectif mettra donc en 
ligne, dès la mi-septembre, des ressources pour appréhender le sujet de cette Cop21, mais aussi un ensemble d’outils pédagogiques sur tous les dispositifs qui permettent d’apprendre à penser collectivement.

LES PROBABILITÉS INQUIÉTANTES DU GIEC

Qu’est-ce que le GIEC ?

Le Giec a été créé sous l’égide de l’ONU en 1988. Ce n’est pas un laboratoire, mais un organisme scientifique chargé de dégager ce qui fait consensus dans la communauté scientifique à partir des travaux des laboratoires du monde entier. Il travaille aussi sur l’interprétation des résultats et des projections à partir de plusieurs scénarios d’actions publiques relatives aux émissions de gaz à effet de serre (GES).

Une expression parfois déroutante

Son langage est parfois déroutant. Ainsi, lorsque le GIEC explique que l’impact de l’homme sur le réchauffement de la planète est « extrêmement probable », il entend une probabilité supérieure à 95%. Quand, dans son cinquième rapport, il met en avant des hypothèses « très probables » concernant les effets de ce réchauffement – à savoir une hausse des températures moyennes supérieure à 2°C d’ici 2100, une hausse du niveau des mers plus importante que prévue dans les rapports précédents, des événements climatiques extrêmes (sécheresses, pluies diluviennes, tempêtes…) plus fréquents… – c’est que la probabilité est comprise entre 90 et 95 %.

Bon à savoir Temps politiques, temps écologiques… La convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques, dite 
« CCNUCC », a été adoptée en mai 1992 (il y a plus de 23 ans !) au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, mais la convention n’est entrée en vigueur qu’en mars 1994. Le texte du protocole fut quant à lui adopté
à la Conférence des Parties (Cop) à Kyoto, en décembre 1997. Il a été depuis ratifié par 196 « parties » prenantes à la Convention. La Cop, composée de tous les États « parties », constitue l’organe suprême de la Convention. On parle aussi de « CMP » pour désigner les États de la réunion des « parties » au protocole de Kyoto. Paris sera donc tout à la fois la 21ème réunion de la Cop (Cop21) et la 11ème session de la CMP (CMP11).