Un CSA de l'enseignement agricole (EA) suivi d'une formation spécialisée santé et sécurité au travail a eu lieu le 11 juin 2024. La CFDT a exprimé ses inquiétudes suite à la dissolution et a proposé des actions pour que l'EA s'empare pleinement des enjeux santé, sécurité et conditions de travail (SST)
Un mois de juin qui restera dans les mémoires
En ces temps riches d’incertitudes et de questionnements, des progrès que l’on croyaient définitivement acquis vacillent. Nous vivons une période de transitions qui n’est pas qu’agroécologique mais aussi sociétale et politique. Un fait pour le moment semble établi, l’enseignement agricole est considéré comme étant une pépite. Pour la CFDT Education Formation Recherche Publiques, il l’est. Il doit le rester.
Le Directeur général de l’enseignement et de la recherche (DGER) en propos liminaire a fait le point sur l’impact que peut avoir la dissolution de l’Assemblée Nationale (AN) sur les dossiers en cours notamment ceux conduits dans le cadre de la loi d’orientation agricole (Pacte). Pour rappel, la loi a été adoptée en première lecture à l’AN. Les sénateurs devaient l’examiner dans les jours à venir. Benoit BONAIME a précisé que les travaux du Sénat ont été suspendus lundi 10 à 14h. La DGER venait de finir de traiter les amendements le samedi 8 au matin.
« Il y avait des trajectoires construites, ce travail n’a pas été fait en vain. La transition agroécologique, la laïcité, le maintien des classes à faibles effectifs, l’idée d’un bac+3 (bachelor agro) spécifique et lisible et de qualité emportent l’adhésion dans les débats parlementaires. Le rôle pédagogique des exploitations agricoles, l’orientation, la politique de l’offre aussi. Ces objectifs sont législatifs. La DGER continuera de travailler dessus« .
Pour le choc des savoirs/ groupes de besoins en 4eme/ 3eme, la DGER attend le retour des arbitrages coté Education nationale. Pour la DGER, l’enseignement agricole propose déjà une voie singulière sur le plan pédagogique. Le choc des savoirs ne répond pas à nos spécificités. La CFDT Education Formation Recherche Publiques partage pleinement cette analyse.
La SST, un enjeu pour l’enseignement agricole
Ce 11 juin, la formation spécialisée du CSA de l’EA a été installée pour la 1ere dans l’histoire de l’EA. Pour la CFDT Education Formation Recherche Publiques, c’est une belle avancée. Les enjeux sont de taille et nos représentant.es participeront pleinement pour que la « culture » de la santé et sécurité au travail infuse et se diffuse plus encore dans notre maison.
L’EA se doit d’être exemplaire non seulement pour le service qu’il rend à la République mais aussi pour les milliers d’agents qui y travaillent. Aussi nous exprimons notre inquiétude concernant le climat social dégradé dans certains services ou établissements de l’enseignement agricole, qu’ils soient techniques ou supérieurs, tout en soulignant l’importance cruciale du dialogue social en ces temps de changement.
La CFDT Education Formation Recherche Publiques prône un management éthique et un dialogue social basé sur l’intégrité, la transparence et la confiance mutuelle. Notre vision est celle d’un EA innovant, symbole d’émancipation, de solidarité, d’égalité et de démocratie, et exemplaire dans des domaines variés tels que la recherche, le développement durable, l’égalité professionnelle, le dialogue social et bien sur, la santé sécurité et les conditions de travail.
En réponse, la DGER propose d’organiser un temps d’échange au mois de juillet avec les organisations syndicales afin d’établir un plan d’actions doté d’un calendrier.
Ce que propose la CFDT
La CFDT Education Formation Recherche Publiques est prête à s’engager pour construire un enseignement agricole plus fort et plus attractif, en accord avec notre vision du syndicalisme dans notre démocratie. La poursuite de cinq axes, qui ne sont pas exhaustifs, peut guider nos travaux pour les mois à venir:
- Le développement de l’expérimentation d’espaces de dialogue au sein de services ou d’établissements volontaires dans notre périmètre. Cet outil proposé par l’ANACT a déjà montré toute sa pertinence pour prévenir la dégradation des conditions de travail et la rupture du dialogue social.
- Le développement d’un support informant les agents du développement de nouveaux parasites : la tique du genre hyalloma et au moustique tigre. Leur piqûre peut altérer durablement la santé des victimes. Évoluant dans certains milieux, ils peuvent toucher lors de sorties ou dans l’exercice de leurs activités professionnelles ou scolaires nos collègues ou les apprenants. Prévenir ce risque nouveau est nécessaire. La communication et l’action sont essentielles et c’est maintenant que cela se joue.
pour l’enseignement agricole, la suite…
- L’accompagnement de collègues, atteints de pathologies devenues invalidantes, déclarés RQTH et devant ou souhaitant le reclassement. Des dispositifs existent mais l’accompagnement humain de proximité et de qualité, dans le temps, forme un maillon faible. Nous pensons ici notamment aux enseignants (mais pas que) qui se voient contraint de ne plus enseigner. Ils doivent changer de métier à cause d’une pathologie devenue hélas, invalidante. Pour la CFDT, il manque un conseiller RH de proximité comme à l’Éducation Nationale. Nous souhaiterions approfondir ce sujet et expertiser la possibilité de décliner cette mesure au sein de l’enseignement agricole.
- Le risque bactériologique et viral. Les écoles de l’enseignement supérieur l’ont identifié notamment dans les DUERP. Autonomes, ces établissements préviennent ce risque ou pas, en fonction de leurs activités. La DGER pourrait impulser la rédaction d’un guide sur ce sujet transversal.
- La création d’un groupe de travail portant sur le DUERP de l’inspection de l’EA.
Sur ce dernier point, la CFDT Education Formation Recherche Publiques a obtenu gain de cause. Un autre groupe de travail en juillet permettra d’affiner ces propositions avec celles des autres syndicats.
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