Les 26 et 27 janvier 2017 se sont tenues les journées organisées par la CFDT et le Sgen-CFDT autour des thèmes de la gouvernance, de la démocratie sociale et du travail dans l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR).
Quelques photos de temps forts de ces deux journées, et des extraits du discours de clôture de Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT.
Revoir l’enregistrement vidéo des deux journées : matinée du premier jour – après-midi du premier jour – deuxième jour, première partie – deuxième jour, deuxième partie (attention : lors de la deuxième journée, pour des raisons indépendantes de notre volonté, l’enregistrement a été interrompu à plusieurs reprises, et nous nous en excusons).
aborder les enjeux de la gouvernance, du dialogue social et du travail dans leur complexité
Au cours de ces deux journées sur la gouvernance, le dialogue social et le travail dans l’ESR, les intervenants et intervenantes venu·es d’horizons divers, occupant des positions différentes dans le système ou en dehors de l’ESR, nous ont permis d’aborder ces enjeux dans leur complexité. Cela va nourrir notre réflexion en tant que professionnel·les mais surtout ici et ensemble en tant que militants et militantes syndicaux.
Revenons d’abord sur la méthode : au Sgen-CFDT et à la CFDT, nous cherchons à penser et à construire nos revendications à partir de regards croisés et non d’une vision biaisée parce qu’elle ne retiendrait qu’un seul angle. Non pas pour devenir un corps mou. Mais bien pour que notre discours de corps intermédiaire ne devienne pas corporatiste en n’envisageant que le point de vue et les intérêts d’un métier, d’un corps statutaire ou d’un (grand) corps d’État. Nous voulons porter de manière cohérente les intérêts de toutes et tous, sans oublier l’intérêt général. […]
porter de manière cohérente les intérêts de toutes et tous, sans oublier l’intérêt général
Quelques lignes fortes, quelques moments de ces deux journées, que la fédération et ses syndicats devraient reprendre en poursuivant ensemble et avec la CFDT Fonctions Publiques et toute la CFDT :
Pas de gouvernance démocratique sans méthodes réfléchies et explicitées de délibération et de prise de décision. […] Nous devons pouvoir identifier les caractéristiques des modèles qui permettent le plus et le mieux aux acteur·trices de participer, de ne pas se sentir dominé·es par l’un des acteurs.
Pas de projet qui arrive ficelé par un comité restreint de décideurs et décideuses : qu’il s’agisse de projets de regroupement d’établissements, de projets de transformation de leur structure, de projets de sites, l’ensemble des parties prenantes doit pouvoir participer à l’élaboration du projet si on souhaite mener un projet auxquels toutes et tous (ou la majorité) adhèrent, dans lequel ils et elles s’engageront, s’impliqueront. […]
Il ne suffit pas que l’Etat légifère et réglemente pour qu’il soit stratège en matière de politique publique. Il faut aussi qu’il rassemble les acteurs et les actrices autour d’une stratégie partagée de développement et d’amélioration de l’ESR, et qu’il accompagne les établissements dans sa mise en œuvre par des financements, de l’expertise et des conseils. […]
L’autonomie des établissements à laquelle le Sgen et la CFDT sont attachés n’est pas leur indépendance, n’est pas non plus l’autonomie des présidents et présidentes d’université, ce n’est pas leur donner tout pouvoir. C’est permettre aux acteurs et actrices d’élaborer ensemble par des méthodes de dialogue social et de prise de décision démocratiques des projets de formation, de recherche. […]
penser et concevoir un projet de recherches, de formations sur un territoire en relation avec les acteurs locaux
La quasi-totalité des intervenants et intervenantes, et pourtant nous n’avions pas programmé une conférence de consensus, semble considérer que les regroupements (COMUE, fusion ou association), s’ils sont construits autour d’un réel projet de formation et de recherche et dans le cadre d’un réel dialogue social sont une direction pertinente pour l’ESR. […] Pertinente parce que cela permet la coopération entre les établissements et le support de services partagés. Pertinente pour toutes et tous surtout si c’est bien la coopération, la complémentarité et la diversité qui guide les regroupements pour sortir de la concurrence entre établissements sur un territoire. […] Penser les regroupements, c’est d’abord penser et concevoir un projet de recherches, de formations sur un territoire en relation avec les acteurs locaux, en intégrant les bibliothèques universitaires, les CROUS et en associant les étudiants et étudiantes au projet. […] Le Sgen et la CFDT revendiquent l’émancipation et une dynamique autogestionnaire, oui nous revendiquons la co-construction des projets de site, des projet de regroupement avec les personnels et les étudiants et étudiantes. La question première n’est donc pas la forme du regroupement ni qui le dirigera, mais bien : se regrouper pour faire quoi, ce doit donc être le projet de formation et de recherche et sa construction dans le respect d’un véritable dialogue social.
La vie démocratique que nous appelons de nos voeux suppose un engagement des personnels, étudiants et étudiantes. […]Il faut réfléchir à la prise en compte de l’engagement des personnels et étudiantes non seulement dans le fonctionnement mais dans la construction du projet, et à la formation des dirigeant·es et des cadres au dialogue social.
Voilà de nombreuses questions, qui doivent aussi nourrir notre réflexion générale sur la gouvernance et l’autonomie, au sens où nous l’entendons et loin de certaines visions caricaturales, réflexion qui concerne donc aussi les écoles, les collèges et lycées, les services, et l’organisation des régions académiques… […]
Retrouvez le programme des deux journées. – Retrouvez les biographies des intervenant·es.
Photos (C) Isabelle Lacaton