Après avoir dénoncé des modalités initialement prévues pour les évaluations CE2, le Sgen-CFDT a obtenu satisfaction sur l'absence de remontées nationales et sur la mise à disposition d'une banque d'outils. Pour le Sgen-CFDT, il faut avant tout faire confiance aux enseignants.
En mars, le Sgen-CFDT avait dénoncé les évaluations CE2 telles qu’elles étaient envisagées.
Le Sgen-CFDT est intervenu auprès du ministère pour dénoncer les modalités initialement prévues pour les évaluations CE2. Elles étaient déconnectées de la démarche d’apprentissage. Il a obtenu satisfaction sur l’absence de remontées nationales et sur la mise à disposition de banque outils. Il n’en reste pas moins qu’elles ne s’inscrivent ni dans les cycles, ni dans le socle commun. Pour le Sgen-CFDT, l’important est surtout de faire confiance aux enseignants.
En 2009, les évaluations mises en place par Xavier Darcos en CE1 et CM2 avaient le double objectif de contrôle de conformité dans l’application des programmes de 2008 et de mise en concurrence par l’affichage de résultats par école. Le Sgen-CFDT s’y était opposé car ni l’intérêt des élèves, ni l’intérêt des personnels n’avaient été pris en compte.
Même si les objectifs des évaluations CE2 annoncées par la ministre dans les médias au mois de mars, dans un premier temps par QCM, sont différents, les conséquences auraient été les mêmes : elles auraient stigmatisé certains et entraîné une surcharge de travail pour les PE. Elles n’auraient apporté aucune information sur la compréhension fine des difficultés des élèves du fait de leur déconnexion du travail des collègues.
Quelle logique à choisir le CE2 ?
Le CE2 n’est ni la fin du cycle 2 ni le début du cycle 3. Les collègues pratiquent chaque année des évaluations diagnostiques à partir desquelles ils peuvent construire leur progression et adapter leur enseignement à la réalité de leurs élèves. Aussi, la crainte d’une instrumentalisation de l’évaluation des élèves au service d’un objectif purement politique refaisait surface.
Le Sgen-CFDT est donc intervenu auprès du ministère pour protester contre la démarche envisagée et a rappelé ses demandes en matière d’évaluation.
Une évaluation des élèves doit d’abord être utile pédagogiquement et conçue comme un processus qui s’inscrit dans la démarche d’apprentissage. S’il s’agit de vérifier les acquisitions des élèves, la ministre devrait faire confiance aux enseignants. S’il s’agit de mesurer les acquis dans une logique d’évaluation du système éducatif, une méthode d’échantillonnage et de sondage avec l’appui des services de la DEPP est suffisante et beaucoup plus pertinente en terme de pilotage du système éducatif.
A cette rentrée, la ministre a confirmé que les évaluations seraient obligatoires pour tous les élèves de CE2. Mais celles-ci concerneront uniquement le français et les mathématiques, ce qui est un peu étonnant dans le logique du socle commun où les compétences sont plus larges que ces seuls enseignements.
Une remontée par sondage
Par contre, elle a répondu favorablement à notre demande d’une remontée par sondage et non pas pour toutes les écoles. L’idée d’un QCM a aussi été abandonnée au profit d’une banque d’outils d’exercice qui seront mis à disposition des équipes comme nous l’avions demandé, et qui mériteraient d’être proposées pour tous les cycles.
Si certaines équipes de circonscription avaient contesté la démarche retenue dans un premier temps, estimant qu’elle les mettrait en première ligne dans un rôle de père fouettard, on peut espérer que les autres n’auront pas retenu la remontée obligatoire des résultats pour toutes les écoles. Pour le Sgen-CFDT, ceci irait à l’encontre de la reconnaissance du travail des enseignants du 1er degré. La mise en place d’un contrôle tatillon, très loin de la nécessaire autonomie des équipes enseignantes, ne serait pas acceptable. Le Sgen-CFDT appelle les collègues des écoles concernées à contacter les équipes locales pour rappeler les principes fixés.