Alors que le conflit en Guyane s'installe, le Sgen-CFDT, en collaboration avec les militant.e.s de la Centrale Démocratique des Travailleurs de Guyane (CDTG), rappelle les revendications que l'ensemble de la CFDT porte.
Des besoins criants
Dans tous les domaines, les besoins de la Guyane sont criants, et pas seulement sur le plan financier, mais aussi – surtout – concernant le dialogue social, les besoins humains, les supports techniques ou logistiques. Dans de nombreuses administrations, aussi bien celles relevant des collectivités que celles relevant de l’État, bien des personnels, à bien des niveaux, ont besoin d’être formés, soutenus, encadrés et accompagnés. Au lieu de cela, les interlocuteurs successifs ont, trop longtemps, minimisé les problèmes, ou refusé de les affronter, lors de leurs remontées aux services centraux de l’État.
Dans le champ de l’éducation
Il faut d’urgence :
– une programmation de la construction d’écoles et d’établissements pour accueillir dans de meilleures conditions les élèves dans un contexte démographique très dynamique, et prévoir en conséquence l’implantation de postes dans les différentes catégories de personnels ;
– structurer une politique complète pour améliorer l’attractivité des postes enseignants en Guyane : si cela a partie liée avec la politique globale de développement du territoire, des pistes méritent d’être creusées (pour la Guyane mais aussi pour d’autres territoires), notamment :
- un accueil organisé de manière continue dès la notification de l’affectation académique par le Rectorat, avec prise de contact avec les personnels affectés et des informations utiles en vue de leur installation, puis par l’école ou l’établissement ensuite dès la notification de l’affectation et pas seulement à la pré-rentrée,
- des aides financières et logistiques à la recherche du logement et à l’installation,
- des incitations financières adaptées,
- une aide à la mobilité après une période d’exercice dont il faut déterminer la durée ;
– implanter des postes administratifs à la hauteur des besoins locaux pour en finir avec les personnels « sans support » et les postes enseignants implantés au Rectorat pour donner un support à des personnels administratifs (ce qui rend problématique le versement de certains éléments de rémunération) ;
– mieux structurer un dialogue social local avec les syndicats présents sur le territoire ;
– reconfigurer le Conseil de l’Éducation Nationale (CEN) avec un groupe d’appui opérationnel afin qu’un projet territorial et un projet académique cohérents soient structurés avec une implication des acteur·trice·s aussi bien côté collectivité territoriale que côté Éducation nationale ;
– donner plus de moyens pour le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) et le suivi de l’accord signé avec la MGEN et avec l’Association Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ARACT).
Les modes « classiques » de dialogue social ont échoué
Le Sgen-CDTG-CFDT joue pleinement son rôle revendicatif dans le conflit social actuel, mais force est de constater que les modes « classiques » de dialogue social ont échoué, année après année malgré les alertes des militant·e·s de la CTDG-CFDT. Cela contribue à expliquer la structuration et les modalités d’actions actuels en Guyane. Il est indispensable que les pouvoirs publics, au plus haut niveau, aient une expression à la hauteur de la mobilisation actuelle. Il est aussi nécessaire que l’État, sur la base d’une analyse systémique de la situation économique et sociale en Guyane, fasse des propositions adaptées et inscrive leur mise en œuvre dans la durée. Il faut aussi structurer le dialogue social local sur de nouvelles bases pour permettre un travail serein, transparent, dans la durée, en vue du développement de la Guyane afin que se résorbe le décrochage entre ce département et le reste de la société française.
Lire la lettre adressée par la CDTG au Président la République.