Organisation des services des professeurs des écoles : un projet régressif qui manque d’ambition

Un projet de décret sur les obligations de service des professeurs des écoles est soumis au dialogue social. Il reprend les éléments présents dans la circulaire de 2013 et, en partie, les conclusions du groupe métier ministériel, notamment en ce qui concerne les enseignants en milieu pénitentiaire et les enseignants exerçant des missions particulières.

Le Sgen-CFDT considère que ce texte n’est pas à même de répondre à la problématique actuelle de l’organisation de service et du temps de travail des enseignants du premier degré, ni d’établir la confiance indispensable à l’exercice du métier de professeur des écoles.

Alors que de plus en plus de tâches accompagnées d’un contrôle souvent très tatillon de la hiérarchie intermédiaire sont imposées aux enseignants des écoles, le projet ministériel ne traduit toujours pas dans la loi, la confiance et la bienveillance qu’il prône. L’infantilisation exercée par l’institution envers ces professionnels de l’éducation n’est plus supportable, ni pour le système éducatif, ni surtout pour ses personnels. De surcroît, ce projet de décret, qui ne reprend pas la notion de « forfait », risque de renforcer cette infantilisation exercée par la hiérarchie. En ce sens, il est totalement régressif.

Pour le Sgen-CFDT, dans la continuité de la réforme des décrets de 1950 du second degré, il est indispensable de définir maintenant un service organisé en trois blocs :

• 24 h de face à face élève hebdomadaire,
• 108 h correspondant aux tâches obligatoires clairement définies liées à l’enseignement dont les activités pédagogiques complémentaires,
• un bloc de tâches complémentaires dépassant les obligations de service et engendrant une rémunération supplémentaire.

Une telle organisation aurait le mérite de rendre visibles les tâches réalisées actuellement par les enseignants au-delà des obligations de service, d’obliger la hiérarchie à se poser la question de l’utilité et de l’efficience des tâches demandées et de rémunérer et reconnaître justement des salariés qui travaillent bien au-delà de leurs obligations.

Le Sgen-CFDT demande donc instamment au ministère de prendre le temps de revoir son projet et de se donner les moyens réglementaires d’identifier et de reconnaître l’ensemble des missions des personnels enseignants du premier degré. Par ailleurs, il se doit de saisir l’occasion de la rédaction de ce texte pour éradiquer l’infantilisation que subissent ces personnels.