Les personnels de direction Sgen-CFDT dans leur propos liminaire comme tout au long de l'entretien ont tenu à rappeler au ministre que leurs conditions de travail ne pouvaient trouver d'amélioration dans des déclarations mais bien dans des actes forts de gouvernance...
Nous ne pouvons aborder cette année scolaire 2021/2022 sans faire l’économie d’un bilan sur celle, très éprouvante, que les personnels de direction viennent de vivre.
Une année bien particulière pour les personnels de direction
L’année scolaire qui vient de s’écouler a été atypique à plus d’un titre et la crise sanitaire a fortement impacté l’ensemble des personnels œuvrant dans les établissements scolaires et plus particulièrement les personnels de direction.
Nombre de nos collègues se sont retrouvés en difficulté importante face aux contraintes diverses rencontrées au sein de leurs territoires et ont dû faire face, parfois avec un sentiment de solitude avéré, à des situations complexes et anxiogènes.
Cette souffrance au travail laissera des traces dont il ne faudra pas oublier de tenir compte.
Les conditions sanitaires que notre pays traverse révèlent les fragilités de notre système éducatif, pèsent sur nos organisations scolaires et impactent au-delà du raisonnable les conditions de travail des personnels de direction et de leurs équipes.
Aussi, le Sgen-CFDT appelle plus que jamais à une plus grande cohésion de l’ensemble des acteurs de nos académies et l’absolue nécessité de travailler de concert pour accompagner aux mieux les établissements scolaires et garantir davantage de sérénité.
Ces mêmes conditions sanitaires fracturent la société et les nombreuses manifestations à travers le pays en témoignent et peuvent venir percuter nos organisations scolaires.
Là encore c’est du soutien de notre hiérarchie et de consignes claires et adaptées dont nous aurons besoin pour faire face aux inquiétudes des élèves et des familles.
Un protocole incomplet
Le nouveau protocole sanitaire rendu public sans échanges avec les syndicats représentatifs des personnels sur le sujet, laisse encore beaucoup de questions sans réponses après cette communication médiatique.
- Le niveau 2 doit-il être appliqué partout alors que dans certains territoires le virus est très actif, dans le grand arc sud du pays par exemple.
- Les travaux et équipements pour mieux ventiler/aérer et contrôler la qualité de l’air sont-ils programmés partout où c’est nécessaire ? Quel travail conduit entre l’État et les collectivités locales pour y parvenir ? Où en sommes-nous de la mobilisation du plan de relance à cet effet ?
Par ailleurs, seuls les élèves non vaccinés seront considérés comme cas contacts et donc ne pouvant venir en classe en présentiel s’il y a un cas de Covid dans une classe en collège et lycée. Les écarts sociaux risquent d’être importants compte-tenu des différences territoriales de vaccination. Enfin, qu’en est-il des élèves vaccinés qui sont contaminés et remettent en cause la robustesse du protocole?
La continuité pédagogique annoncée ne peut se traduire par le fait de suivre en visio les cours dispensés en présentiel, par conséquent, quelle organisation concrète pour les équipes dans les établissements ? quelle reconnaissance du travail ? Les personnels ne pourront pas faire double journée, d’autant que nombreuses heures supplémentaires sont déjà assurées.
Le Sgen- CFDT affirme que la réussite d’une rentrée scolaire ne dépend pas de la publication d’une circulaire, mais de l’efficience que celle-ci pourra avoir grâce à la confiance accordée aux équipes éducatives dans leur pouvoir d’agir et de faire réussir les élèves.
Encore une année de transition pour le baccalauréat
S’agissant des aménagements du baccalauréat, nous vous réitérons nos demandes de juillet. Si les modifications prises pour le bac 2022, attendues et voulues par le Sgen-CFDT sont une bonne nouvelle, il est nécessaire qu’elles soient véritablement accompagnées en amont par les corps d’inspection pour ne pas laisser seules les équipes de direction sur ces questions.
L’évaluation des élèves devient le chantier majeur et doit être travaillé au long cours pour pallier toutes difficultés des équipes.
Tous les experts pédagogiques de la maison commune doivent pouvoir faire alliance dans la sérénité.
Les réformes se décrètent dans des textes mais pour se réaliser doivent s’accompagner d’un management bienveillant et respectueux des enjeux pour nos élèves.
Par ailleurs, le Sgen-CFDT demande que les indemnités de la session 2021 soient effectivement versées aux personnels concernés.
Personnels de direction : un agenda social qui se poursuit
Enfin, s’agissant des travaux de l’agenda social, nous tenons à remercier nos interlocuteurs de la DGRH comme de la nouvelle direction de l’encadrement qui nous ont permis d’aboutir pour les uns à une revalorisation du régime indemnitaire, même s’il nous faudra aller plus loin pour les collègues adjoints et réduire à terme les écarts de la part fonctionnelle et pour les autres à cette nouvelle charte de pilotage qui prend davantage la mesure de nos nombreuses missions et de leur contexte d’exercice.
Reste une revendication forte à garantir, celle de voir le taux de passage à la hors-classe augmenter significativement.
En effet, nombre de collègues se retrouvent bloqués depuis plusieurs années au dernier échelon de la classe normale sans autre perspective que d’obtenir une mutation sur un établissement de catégorie supérieure afin de voir leur rémunération augmenter.
Si notre loyauté est acquise et que notre détermination à servir l’intérêt général n’a jamais fait défaut quelle que soient les circonstances, nous avons tenu à redire à M. le Ministre solennellement lors de cette rencontre que les personnels de direction, membres et sympathisants du Sgen-CFDT n’accepteront pas de revivre une nouvelle année dans les mêmes conditions que celle que nous avons traversée.
Nous ne reculerons pas face aux décisions à prendre pour protéger les intérêts, l’intégrité, la santé physique et morale des personnels de direction.