Le ministère présente au CSE du 9 juin 2022 des textes pour valoriser la mobilité internationale des élèves. L’idée de reconnaître l’investissement des élèves qui partent pour une "longue période" à l’étranger est intéressante. Le Sgen-CFDT se réjouit de l’abandon du projet d’option.
Le Sgen-CFDT se réjouit de l’abandon du projet d’option au profit d’une mention « mobilité européenne et internationale » en supplément au diplôme.
Valoriser, inciter, reconnaitre une mobilité internationale : oui !
La reconnaissance de l’investissement des élèves qui partent pour une « longue période à l’étranger » comble un manque du système actuel : cet épisode de la vie d’un élève est aujourd’hui considéré comme une démarche personnelle, indépendante de son cursus « institutionnel ». Certes, cela valorise globalement le profil de ces élèves, notamment via Parcoursup. Mais, cela n’est pas pris en compte ni dans son baccalauréat, ni dans sa scolarité en France.
Les textes proposés tentent de cadrer (par la création d’un « contrat d’études ») et d’intégrer les apprentissages reçus à l’étranger dans le bulletin voire dans le baccalauréat de l’élève.
Pour le Sgen-CFDT c’est une intention louable d’explicitation de ces compétences. Par ailleurs ces textes sécurisent aussi les élèves qui partent à l’étranger durant des périodes longues. Ils peuvent ainsi accéder aux épreuves de récupération ponctuelles pour le contrôle continu, ou à un centre d’examen étranger pour les épreuves terminales. Le ministère propose des modèles de contrat et des pistes pour l’évaluation.
Pour le Sgen-CFDT, après deux années de crise sanitaire, où les mobilités internationales ont été complètement impossibles, il est en effet souhaitable de pouvoir les réactiver. Le choix de privilégier la mobilité européenne se comprend aussi dans le contexte international actuel. Enrichir les textes existants pour sécuriser les parcours et les rendre plus attractifs est un objectif que nous partageons.
S’appuyer sur une mention au bac, plutôt que sur une option inadaptée
La création d’une option de plus, comme le prévoyaient les textes à l’origine, a été finalement abandonnée. Il s’agit maintenant d’une mention « mobilité européenne et internationale ».
Le Sgen-CFDT avait porté cette demande qui rejoint les modalités de valorisation des dispositifs SELO et DNL.
Le Sgen-CFDT approuve l’objectif d’inciter un plus grand nombre d’élèves à s’engager dans une mobilité internationale. Pour ce faire il propose de laisser ouvertes diverses possibilités, et notamment celle d’être adossée à des partenariats permettant à un groupe d’élèves de partir. Dans le cas de mobilité individuelle, le diplôme ne pourra comporter la mention qu’aux conditions suivantes :
- La mobilité s’effectue en classe de première sur au moins 4 semaines de cours de l’établissement d’accueil
- L’établissement d’origine, l’établissement d’accueil, l’élève et sa famille signent un contrat d’études.
- L’élève rédige un rapport d’observation sur un aspect de la mobilité qu’il remet à son retour dans l’établissement d’origine
- Une note d’au moins 10/20 à la présentation orale du rapport est nécessaire.
- La mobilité s’effectue avec un pays relevant du dispositif ERASMUS+ ou OFAJ
Pour le Sgen-CFDT, les options comme les dispositifs particuliers d’apprentissage ou de découverte (DNL, SELO, mobilité internationale ou certains projets artistiques ou culturels), ne doivent pas relever de notes comptant pour l’obtention du baccalauréat. Ils constituent des suppléments aux diplômes, qui décomptent le temps consacré par l’élève aux dispositifs, valorisent son engagement et donnent à voir l’originalité des parcours. L’abandon de l’option mobilité au profit de la mention mobilité est un signal de bon augure. Cependant, l’articulation plus fine avec les dispositifs DNL et SELO est nécessaire. De même, il est souhaitable d’élargir le vivier d’élèves potentiellement concernés.
Donner les moyens nécessaires aux équipes
Pour le Sgen-CFDT, il faut concrétiser rapidement les moyens concrets d’encadrement et d’accompagnement de cette mobilité. Les modalités d’accompagnement des élèves restent, pour l’instant encore floues. Qui seront les adultes chargés d’encadrer et de suivre l’élève, aussi bien au niveau administratif que pédagogique ? Qui sera l’adulte en charge de lui faire passer sa soutenance ? Et surtout, comment l’institution reconnaitra-t-elle l’engagement de ces adultes ? La note de service actuelle propose de rendre « possible » l’octroi d’une IMP, ce qui est un minimum. Mais cela reste encore trop flou pour que l’on puisse s’en satisfaire. La reconnaissance de l’ingénierie pédagogique nécessaire à la conduite de projets au service des élèves se pose de nouveau. Il est urgent de dépasser l’empilement d’incitations plus ou moins concrètes pour intégrer l’ensemble des missions au temps et à la charge de travail des personnels.