Améliorer le remplacement des enseignants absents ET les conditions de travail des remplaçants : un pari gagnant-gagnant que le Sgen-CFDT veut porter.
Il n’y aura pas d’extension des zones de remplacement ! C’est la seule annonce faite par le directeur de cabinet de la ministre lors de la rencontre avec les organisations syndicales, le 30 août 2016 : des propos rassurants, après que le Premier Ministre a évoqué cette piste lors des Journées de la Refondation en mai dernier.
Certains secteurs sont plus concernés que d’autres : par exemple l’enseignement professionnel, dans certaines spécialités – ce qui a un impact fort sur les élèves car les volumes horaires hebdomadaires peuvent être importants ; ou bien les départements d’outre-mer, où existe déjà une difficulté à pourvoir les postes de titulaires.
être imaginatif et créatif pour trouver des réponses
La diversité des situations géographiques, entre niveaux d'enseignement, selon le type d'absence et leurs causes… crée de fait une complexité qui va nécessiter d'être imaginatif et créatif pour trouver des réponses.
Pour le Sgen-CFDT, la réflexion ouverte par le ministère doit intégrer de façon parallèle deux dimensions principales : la quantité de remplacements, la qualité des remplacements.
une attente forte, et légitime, des parents d’élèves
La première entrée, c’est arriver à assurer le remplacement d’un maximum d’absences. C’est une attente forte, et légitime, des parents d’élèves.
Pour cela, il faut un nombre suffisant de titulaires affectés à des fonctions de remplacement ; et, si l’appel à des contractuels peut apparaître inévitable, il faut leur garantir des conditions de travail décentes : en leur garantissant des droits, en anticipant leur recrutement, voire – pourquoi pas – en les recrutant à l’année (c’est déjà le cas dans certaines académies).
Dans le 1er degré, la formation continue ainsi que la formation des enseignants spécialisés sont indispensables : il faut garantir le maintien d’un certain nombre de postes pour ce type de remplacements.
garantir la qualité du service public, et donc la qualité du remplacement
La seconde entrée est plus qualitative. Pour garantir la qualité du service public, et donc la qualité du remplacement, certaines conditions doivent être remplies. Au Sgen-CFDT, nous mettons en avant tout particulièrement les points suivants :
- Entre le moment ou un remplaçant est informé du remplacement et sa prise de fonction, il doit y avoir un délai lui permettant de se préparer à sa mission dans le cas de remplacements longs.
- Les enseignants remplaçants doivent être formés : cela vaut bien sur pour les contractuels, mais aussi pour les titulaires. Assurer des remplacements de courte durée nécessite une professionnalité particulière. Le réseau CANOPÉ pourrait mettre des outils numériques à la disposition des remplaçants.
- Le service des remplaçants ne doit pas être morcelé. Par exemple, dans le second degré, pas plus de deux établissements, au moins six heures par établissement. L’intégration des remplaçants aux équipes pédagogiques est essentielle : par exemple, en collège, les enseignements pratiques interdisciplinaires rendent encore plus nécessaire le travail en équipe pédagogique.
- La vie scolaire ne peut compenser les absences des professeurs : elle n'en a ni les moyens, ni les compétences. Mais, avec un vrai travail d'équipe au sein des établissements, elle pourrait participer à une prise en charge plus éducative que ne l'est parfois l'étude surveillée, grâce à un travail en amont avec les enseignants.
- Un travail de prévention, en lien avec la gestion des ressources humaines, contribuera à faciliter le remplacement. La médecine du travail pourrait aider à repérer des situations ou des lieux où les absences, et en particulier les absences perlées, révèlent un climat anxiogène ou pathogène.
- Enfin, les aspects réglementaires ne sont pas à négliger : ainsi, dans le 1er degré, une définition réglementaire des limites d’intervention des remplaçants s’impose ; de façon plus globale, une révision du régime indemnitaire, en particulier l’ISSR, est indispensable.
