Assistante ingénieure à Paris VIII, Fatima Zénati témoigne de ses conditions de travail et de ses engagements militants Sgen-CFDT en ces temps de confinement.
ESR#2. Assistante ingénieure,
Elle est également chargée de mission à l’égalité femmes-hommes auprès de la présidente de l’université, et responsable de la section Sgen-CFDT.
Un grand merci à Sylvie Muller, agente au Crous d’Aix-Marseille-Avignon ; Anne, bibliothécaire assistante spécialisée ; Ferroudja Allouache, maîtresse de conférences à Paris VIII ; Pierre-Antoine Dessaux, maître de conférences à l’université de Tour
pour cet entretien qui poursuit la série ESR… Lire aussi :
Pouvez-vous, Fatima Zénati, présenter votre activité en tant qu’assistante ingénieure à Paris VIII ?
Ma fonction consiste à fournir aux enseignant·e·s une aide à l’organisation de colloques et de journées d’études. Dans ce cadre, je suis amenée à mettre en place une coordination et un suivi de toute la logistique nécessaire, ainsi que de toutes les actions de communication indispensables à leur diffusion.
Et concernant vos autres missions et responsabilités ?
Par ailleurs, je suis chargée de mission à l’égalité femmes-hommes auprès de la présidente. À ce titre, je suis en charge de la mise en œuvre de dispositifs contre les violences sexistes et sexuelles ; de la mise au point d’un système de recrutements de personnels paritaire et de la recherche de solutions pour la garde d’enfants.
Parallèlement à cela, je suis responsable de la section Sgen-CFDT de Paris VIII. J’essaie de l’animer au travers de réunions autour de thématiques importantes pour les personnels enseignants et administratifs, et d’actions concertées auprès de la direction de l’université.
Comment exercez-vous actuellement votre métier d’assistante ingénieure ?
Ma tâche principale consiste, aujourd’hui, à relever le courrier électronique pour répondre aux demandes d’organisation de colloques. Étant donné la crise sanitaire et le confinement, ceux-ci auront lieu, au plus tôt, en septembre. En effet, toutes les activités de mars à juin ont été reportées, voire annulées.
Donc, j’essaie de continuer mon activité. Mais c’est très difficile, car mes collègues sont confinés sans matériel à disposition. Habituellement, je travaille avec les infographistes, les personnels gérant l’audiovisuel, le planning et la logistique inhérente à l’organisation de colloques. Beaucoup utilisent un matériel sophistiqué dont ils ne peuvent se servir à distance. Sans eux, je ne peux pas exercer entièrement ma mission.
J’essaie de continuer mon activité. Mais c’est très difficile, car mes collègues sont confinés sans matériel à disposition.
Qu’en est-il du travail en équipe ? Et de la survie des collectifs ?
La communauté universitaire me semble devenue virtuelle, et parfois inexistante. J’ai des contacts avec certain·e·s collègues, pour des raisons syndicales, et pour prendre des nouvelles de celles et ceux avec qui j’ai des affinités.
Quant à ma charge de mission égalité femmes-hommes, je peux l’exercer sans inconvénient à distance, par rendez-vous téléphonique ou par mail. Même si, avec le confinement, les activités sont ralenties.
La communauté universitaire me semble devenue virtuelle.
Je continue, via le forum de la section Sgen-CFDT de Paris VIII, d’échanger avec les camarades autour des questions de continuité d’activité, de validation des enseignements, etc. Et j’envoie les infos émanant de nos camarades qui sont en lien avec la tutelle. Je sens les camarades moyennement motivé·e·s , sans trop de réaction concernant le confinement ou la suite des événements, à l’exception d’une personne qui ne se sent pas assez encadrée pour la validation des cours.
En tant qu’élu.e.s dans les conseils, nous avons participé à des séances en visioconférence. Ainsi, deux de nos camarades, qui ont participé à la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU), ont pu en faire un compte-rendu, et pour ma part, j’ai eu une séance de la commission recherche (CR) le 9 avril. Donc, même s’ils sont en nombre réduit, les différents conseils se déroulent. Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) a pu aussi se tenir, et un comité technique (CT) devrait avoir lieu dans peu de temps.
Même s’ils sont en nombre réduit, les différents conseils se déroulent.
Qu’est-ce qui vous a paru difficile en tant qu’assistante ingénieure ?
Concrètement, j’essaie de travailler en respectant des horaires fixes tous les jours afin d’éviter la dispersion, synonyme d’inefficacité. Je n’y arrive pas tout le temps, car les tentations de faire autre chose à la maison sont nombreuses.
J’essaie de travailler en respectant des horaires fixes tous les jours afin d’éviter la dispersion.
Qu’est-ce qui est important à vos yeux dans cette période ?
L’organisation du temps de travail est primordiale dans des cas de confinement, ainsi que l’appropriation d’outils électroniques dont nous n’avions pas l’habitude. La visioconférence est devenue indispensable pour continuer à entretenir la vie démocratique à l’université. Une autodiscipline est nécessaire pour établir un agenda et s’y tenir.
La visioconférence est devenue indispensable pour continuer à entretenir la vie démocratique à l’université.
Qu’avez-vous appris ? Quelles modifications à long terme envisagez-vous ?
La visioconférence est un outil qui permet de gagner du temps et peut être efficace quel que soit l’endroit où les collègues se trouvent, car souvent des réunions ne peuvent se tenir à cause de l’absence d’une personne restée chez elle, par exemple parce qu’il y a une grève dans les transports en commun… Je crois que ça peut faire avancer certains dossiers.
Quel peut être le rôle des syndicats dans ce contexte ?
Informer les personnels sur ce qui est préconisé au niveau du ministère, mais aussi sur ce qui a lieu dans l’ensemble des campus de France. L’entraide peut se faire si les informations (textes de loi, préconisations, retours de personnels de la France entière) circulent au sein des communautés universitaires, et je dois dire que le Sgen-CFDT a bien fait son boulot (merci à Franck Loureiro, Philippe Antoine, Élisabeth Sioudan et tous les autres…) pour toutes ces infos que nous avons, donc, pu relayer auprès des collègues.
Informer les personnels sur ce qui est préconisé au niveau du ministère, mais aussi sur ce qui a lieu dans l’ensemble des campus de France.
Crédits visuels
visuel ESR série : lumière(s) © ElisaRiva / Pixabay
photo portrait © Fatima Zénati
réalisations graphiques © Pixabay