Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCTM) du ministère de l'Agriculture s'est réuni le 26 janvier 2022. Patrick SOLER a assuré la présidence. La CFDT était représentée par Martine GIRARD, Jean François LE CLANCHE et Stéphanie CLARENC.
Une nouvelle année marquée par la 5ème vague.
Le CHSCT-M du ministère de l’Agriculture est devenue un lieu de dialogue social indispensable du fait de l’évolution de la pandémie qui met à mal l’organisation du travail.
Les inquiétudes sont nombreuses, à commencer dans le secteur de l’enseignement où l’on constate :
- des protocoles peu rodés et peu anticipés,
- des injonctions parfois peu cohérentes,
- un certain manque de pragmatisme et de bon sens,
- le retard à l’allumage de la mise en place du télétravail à cause d’idées préconçues de certaines directions,
- la superposition et l’ajout permanent de tâches rendent les conditions de travail très dégradées pénibles,
- et enfin l’isolement des agents avec perte du collectif ne vient pas arranger les choses.
Ces inquiétudes mettent à mal les enseignantes, enseignants, formatrices, formateurs, les apprenants et les familles.
La CFDT le répète, les équipes des EPL du MAA sont à bout de souffle. Elles sont en attente d’un climat de travail plus sécurisé pour permettre d’exercer leurs nombreuses missions avec plus de sérénité.
L’administration a écouté avec attention ces doléances présentées par la CFDT. Elle reconnait la singularité de ce début d’année qui met sous pression les agents, les usagers, les familles.
La perte d’attractivité des métiers de l’enseignement et de l’éducation.
Pour la CFDT, ce contexte a créé une rupture, de nombreux enseignant.es souhaitent se reconvertir. La perte d’attractivité pour les métiers de l’éducation, de la formation et de direction est réelle. Face à la pénurie croissante d’enseignant.es, notamment pour remplacer ceux absents, cas contacts ou cas positifs, certains établissements n’hésitent plus à publier des annonces sur les réseaux sociaux. Il est intéressant de consulter sur Facebook le groupe « agri prof and co » pour se faire une idée.
L’administration a présenté la mobilisation de moyens supplémentaires, pour faire face à cette crise sur le court-terme -voir infra. Au delà, la question de l’attractivité reste posée.
Le point sur les dernières mesures Covid-19.
Les dernières mesures annoncées par le MAA vont dans le bon sens.
La CFDT a donné ses positions sur ces annonces lors d’un groupe de travail du Comité technique de l’enseignement agricole (CTEA) du lundi 10 janvier 2022 et auprès du cabinet du ministre.
- L’envoi de 2 millions de masques est pour la CFDT une bonne chose, modulo l’absence de critères de durabilité et de recyclage. Ces critères doivent sous-tendre toutes les actions portées par notre Ministère. Il en va de notre crédibilité.
- Les demandes faites par la CFDT, telle que l’augmentation de l’enveloppe d’heures supplémentaires exceptionnelles ou la mise en place d’assistants d’éducation supplémentaires, ont été entendues par l’administration.
- Nous restons défavorables à la généralisation des purificateurs d’air, baisser la température ambiante, mettre un gros pull et ouvrir les fenêtres à chaque inter cours résout le problème dans 95 % des cas.
- En revanche nous ré insistons sur l’absence de réunions des CoHS et CHSCT-REA dans certaines Régions et pour certains EPL, pour la CFDT c’est inadmissible.
L’urgence est maintenant à l’organisation des examens comme en 2020 et 2021. La CFDT est favorable aux contrôles continus (CC) et aux CCF.
L’administration sur la question de l’organisation prochaine des examens est restée muette en CHSCT-M. Elle attend les décisions de l’Éducation nationale.
Pour clore le sujet de l’enseignement agricole, les proviseurs-adjoints sont épuisés face à la complexité des missions. Ils/elles n’arrivent plus à se projeter. La CFDT insiste sur l’existence de cette souffrance au travail. Des collègues aux qualités professionnelles indéniables et reconnues décident de quitter ces postes, quel gâchis !
Les autres secteurs du MAA ne sont pas épargnés.
Dans les secteurs hors enseignement du ministère, les tensions sur les effectifs sont également très présentes.
Dans les structures déconcentrées, Les effectifs ne cessent de baisser d’année en année. A contrario les missions sont en augmentation (plan de relance, présidence européenne, gestion des crises sanitaires, nouvelle PAC, FEADER, …). Les contrôles sanitaires doivent se poursuivre à effectifs constants alors que les crises liées à la santé animale se multiplient.
Les tensions sur les effectifs en abattoir et en postes frontaliers sont importantes, en lien avec la crise covid (cas contact, positifs au covid, clusters…). Ceci conduit des structures à réduire la pression de contrôle mais pourrait remettre en cause la qualité des contrôles, les agents faisant face à une pression importante. Réduire les contrôles, un artifice qui pourrait conduire à alourdir le bilan d’une éventuelle crise alimentaire, et ce malgré les annonces répétées de notre Ministre qui affirme que tout est sous contrôle.
L’administration a reconnu en CHSCT-M le bien fondé de l’analyse portée par la CFDT. Elle reconnaît le travail des agents qui affrontent cette crise. Elle les remercie. La CFDT voudrait, au delà de ces paroles, une reconnaissance monétaire pour ces agents. L’urgence est de renforcer les moyens humains.
Ce que veux la CFDT.
La CFDT demande la mise en place de nouveaux dispositifs clairs visant à aider et à encourager les structures à déployer les effectifs nécessaires sur les missions prioritaires de l’État et plus particulièrement celles définies dans le plan de continuité d’activité. En cette période de crise sanitaire aiguë, il est important pour les agents de pouvoir bénéficier de conditions de travail satisfaisantes et adaptées au contexte. C’est une condition incontournable pour faire face à la charge mentale générée par cette crise si imprévisible et si anxiogène. La CFDT se mobilise dans l’ensemble des instances du MAA. Elle lance des alertes, notamment dans les EPL et chez les opérateurs. Les instances locales sont en ce début d’année insuffisamment réunies.