Le Sgen-CFDT édite "un billet d'humeur" suite à la découverte, fortuite, de la présence de nouveaux acteurs, ici des associations, dans le paysage de l'enseignement agricole et de sa promotion. Un embrouillamini ? La vigilance s'impose.
La légitimité d’associations comme « Demain Je Serai Paysan » peut se poser…
Des associations peu représentatives
Voyons-nous apparaître dans le paysage de l’enseignement agricole, une tentative de la part du ministère, parfois même allié à d’autres ministères, de légitimation d’associations ?
Le Sgen-CFDT lance donc un « diagnostic de légitimité » de ces associations, qui ne représentent que les adhérent.es qui les composent ! La pertinence des objectifs poursuivis et le statut associatif «proche du terrain» peut idéalement donner une vraisemblance de « légitimité » à une association.
MAIS contrairement aux organisations syndicales dont les représentant.es sont élu.es par les agents du ministère, ces associations ne sont en rien représentatives de ces derniers.
« Demain Je Serai Paysan »
Prenons un exemple, crée en 2002, l’association « Demain Je Serai Paysan » est un regroupement d’acteurs de l’installation en agriculture souhaitant agir pour le renouvellement des générations d’agriculteur.trices en promouvant le métier.
« Demain Je Serai Paysan » a pour objectif de répondre aux questions du grand public et des porteurs de projet sur les métiers de l’agriculture, l’installation et les formations.
Les partenaires de cette initiative sont :
- les Chambres d’Agriculture,
- le Crédit Agricole,
- différents Gaec & Sociétés,
- le Groupama,
- les Jeunes Agriculteurs,
- les MFR,
- la MSA,
- VIVEA,
- la SAFER,
- les services de remplacement
- PleinChamp.com…
Le Sgen-CFDT constate que l’enseignement agricole public n’est pas partenaire.
C’est la raison pour laquelle le Sgen-CFDT s’interroge. Pourquoi avoir placé cette association sous le haut patronage de Julien DENORMANDIE, ministre de l’Agriculture ? Et de Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Éducation nationale ?
Les publics visés par l’association sont les jeunes en cours d’orientation et les personnes en reconversion professionnelle. L’association lancera en septembre 2022 une revue trimestrielle « Le P’tit agri ». Revue destinée aux enfants de 7 à 11 ans. Elle leur présentera au sein des écoles ce qu’est l’agriculture. N’est pas une mission de la DGER ?
Jean-Michel BLANQUER a aussi annoncé le coup d’envoi de l’opération « J’aime mes agriculteurs ! ». Elle vise à mieux faire connaître au sein de l’Éducation nationale « l’image des agriculteurs ». Les publics visés sont les jeunes des écoles, des collèges et lycées. Une opération menée en concertation avec le ministère de l’Agriculture.
Une stratégie de communication surprenante
Le Sgen-CFDT, s’interroge sur ces « soudaines » stratégies de communication. Les représentant.es des personnels au CNEA (Conseil National de l’Enseignement Agricole) ont pourtant interrogé à plusieurs reprises le ministère sur ce volet communication et promotion de l’enseignement agricole. Ne fut évoqué comme réponse que « le traditionnel camion orange » de l’Aventure du vivant….
La DGER aurait-elle découvert en même temps que le Sgen-CFDT, ces accords interministériels et la mise en place d’une stratégie de légitimation d’une association, qui bien qu’existant depuis 15 ans, a été « lancée » le 1er mars 2022 par les deux ministres ?
L’ heureuse lecture de la « La France Agricole » permet de mieux connaître la stratégie du ministère en matière de communication . « Dans le cadre des Journées nationales de l’agriculture (les 17, 18 et 19 juin 2022), un module d’inscription pour les écoles et collèges sera notamment mis en place pour des visites d’exploitations agricoles a précisé, le 2 mars 2022, un communiqué des ministères de l’ Éducation nationale et de l’Agriculture. Une demi-journée consacrée à l’orientation vers les métiers de l’agriculture et de l’alimentation pour les services académiques d’information doit être aussi programmée. »
Espérons que les établissements d’enseignement agricole publics ainsi que leurs exploitations bénéficient d’une meilleure information que celle prodiguée aux élu.es représentants des personnels.