Le comité technique de l'enseignement agricole public (CTEA) s'est réuni le 16 juin 2022 sous la présidence de Luc MAURER, (DGER adjoint). Le Sgen-CFDT a été force de propositions et était représenté par Béatrice LAUGRAUD et Jean François LE CLANCHE.
La communication, nerf de la guerre
Le message a bien été relayé. 100 000 vues sur les réseaux sociaux en vingt-quatre heures! Un record pour l’enseignement agricole. Lors de la dernière cérémonie de remise des diplômes d’AgroParisTech, huit étudiant.es ont dénoncé une « formation qui pousse à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours ». Pas question pour eux de prendre des « jobs destructeurs », notamment dans « l’agro-industrie qui mène une guerre au vivant et à la paysannerie partout sur la Terre ».
Cette déclaration a interpellé les enseignant.es d’AgroParisTech. Une des écoles parmi les plus en pointe dans l’enseignement de l’agroécologie et la sensibilisation aux enjeux environnementaux. Pour le Sgen-CFDT, Il y a une certaine forme d’injustice à stigmatiser une école qui a pris le virage de la transition environnementale dans ses programmes de formation.
Mais, au-delà, le discours des étudiant.es porte un point de vue largement partagé. Soit l’aspiration à un travail et un avenir professionnel qui fait sens. Qui ait du sens. La pandémie a été un révélateur de cet état de fait. Cette recherche de sens est une vague qui traverse le monde de l’éducation et de la recherche. Elle traverse la quasi-totalité du monde professionnel. Les métiers de l’Education enregistrent une perte d’attractivité.es maigres efforts budgétaires de ces dernières années n’ont absolument pas suffi à enrayer.
Luc MAURER a souligné qu’en tant que directeur général adjoint, il ne lui appartenait pas de répondre directement à cette interpellation d’ordre politique.
Recruter dans l’enseignement agricole, une gageure?
Sortir du sous-investissement dans la reconnaissance des personnels implique pour le Sgen-CFDT une loi de programmation pluriannuelle. Elle doit revaloriser les rémunérations des agents, leurs conditions de travail. Il est nécessaire de mieux:
- considérer et former les agents,
- reconnaître leur expertise professionnelle,
- leur reconnaître une autonomie au travail pour construire au plus près des réalités territoriales les solutions adaptées pour mieux faire réussir tous les élèves, apprenti.es, étudiant.es et stagiaires, tels ingénieurs ou informaticiens.
C’est un fait. On y est: la très grande difficulté à recruter assez d’enseignant.es et formateurs.trices compétent.es. Et à les garder! quand ce métier est décrié! sous payé! sous formé et concurrencé par beaucoup d’autres, mieux valorisés.
L’enseignement agricole n’est pas à l’écart de cette tendance de fond qui traverse l’Education nationale. Le Sgen-CFDT lance une alerte face à la dégradation marquée de la situation. Il y a un réel enjeu à:
- revaloriser les rémunérations,
- à rendre attractive et performante la formation des enseignants et des cadres à l’ENSFEA et à l’Institut Agro.
Luc MAURER a indiqué que ce point relève du niveau interministériel.
Communiquer mieux et autrement
Le ministère communique, sur ses formations, ses métiers. Le SIA devient un terrain d’expérimentation de la communication. Celles entre les ministères, qui construit des « Printemps des transitions » en omettant d’informer les organisations syndicales de ce qui est à l’œuvre, avec les associations, et l’Education nationale.
La DGER va revoir » la com » sur le volet « Printemps des transitions ». L’objectif est de mieux valoriser ce que font les EPLEFPA autour de la problématiques des » transitions écologiques « .
Nouveauté, les directeurs seront chefs de centre
Ces difficultés de recrutement des enseignant.e.s, s’accompagne d’une difficulté à recruter des personnels de direction. Que penser de nos directeurs et directrices d’EPLEFPA? convoqué.es comme chef.fe de centre, avec comme précision de la part de la DGER que la mission est non délégable ? Nos personnels de direction sont surmobilisés. Les politiques territoriales sont difficilement pilotables depuis Paris. Il faut reconnaitre et considérer les agent.e.s qui mettent toute leur énergie à faire fonctionner notre bel outil.
Luc MAURER a insisté sur la qualité de l’engagement des personnels de direction.