Marc FESNEAU a présenté le PLF 2024 aux représentant.es du personnel, le 27/09/23. le Sgen-CFDT était représenté par Béatrice LAUGRAUD et Jean François LE CLANCHE. A cette occasion, le Sgen-CFDT a interpellé le ministre sur de nombreux points saillants.
PLF 2024, des moyens en progression
Marc FESNEAU a présenté le projet de loi de finances (PLF) 2024 aux représentant.es du personnel, le 27/09/23. Le budget augmente de 27%, soit plus 1,67 milliards d’euros. Le plafond d’emplois fixé dans le PLF 2024 s’établit à 30.458 ETPT pour notre ministère. Soit une augmentation de 570 ETPT. Plus précisément on note :
- La création de 180 ETPT en 2024.
- + 360 ETPT couvrant les nouveaux contrats en CDI pour les AESH et AED.
- Pour l’enseignement supérieur agricole : +8 ETP (+13 ETPT), à destination des écoles vétérinaires.
- Pour l’enseignement technique, + 20 ETP (+30 ETPT) en plus de ceux pour les AESH-AED. Ces postes iront vers la médecine scolaire et l’ouverture de nouvelles classes.
Pour le ministre, « c’est un des budgets qui va augmenter le plus en 2024 pour mettre en œuvre les politiques publiques. Ce budget est au service de la transition écologique ». « Il vise à préparer l’avenir par l’innovation et la formations des jeunes ». « En 2023 j’ai obtenu un schéma d’emploi positif, même chose en 2024 ». En réponse à certaines organisations syndicales, le ministre stipule qu’« on ne peut pas considérer que ce PLF soit des miettes ».
Le Sgen-CFDT remercie le ministre pour avoir présenté lui-même le budget. Il remercie également l’engagement des directions générales, du cabinet, du SRH pour le travail accomplis. Pour le Sgen-CFDT, Ce PLF 2024 prévoit une nouvelle augmentation des effectifs du MASA qui se situe dans la droite file du PLF de 2023 et espérons le, de 2025 ce que semble penser le ministre qui a souligné les engagements pluriannuel qu’il porte. Les années noires qui se caractérisaient par une réduction drastique du nombre d’ETP sont derrière nous. C’est une bonne nouvelle qui tombe dans un contexte, hélas dégradé depuis trop longtemps.
Déclin d’attractivité non enrayé
Pour le Sgen-CFDT, l’attractivité de nos métiers, que ce soit dans le secteur de l’enseignement, dans les abattoirs, en administration centrale et même en services déconcentrés décline. Les conditions de travail et de rémunération découragent les candidats qui sont de moins en moins nombreux à se présenter aux concours. Cette tendance s’aggrave. Devenir fonctionnaire, y compris dans ce ministère, ne fait plus rêver.
En réponse à ce point Marc FESNEAU reconnait « qu’il y a un problème d’attractivité ». « Il y a un besoin en compétences nouvelles : eau-foret-transition. Il faut les attirer dans ce ministère ». « Il n’aurait pas été cohérent de parler de transition sans y mettre les moyens. On a aussi besoin de travailler notre image et dire « ici se passe la transition » ».
Décrochage persistant du pouvoir d’achat
En matière de rémunération, pour le Sgen-CFDT, l’augmentation du point d’indice de 1,5% en 2023 dans un contexte de forte inflation s’avère insuffisante. Le pouvoir d’achat des fonctionnaires et des contractuels décroche significativement depuis deux ans, est érodé depuis plus de dix ans. Certes, certaines primes ont été récemment revalorisées. Pour le Sgen-CFDT, le compte n’y est pas et c’est l’image de la fonction publique qui est atteinte. Pour les fonctionnaires, nous revendiquons la tenue de négociations salariales chaque année. Ce n’est actuellement pas le cas. Les contractuels doivent eux aussi voir leurs salaires augmenter et être déprécarisés.
Le ministre en réponse a déclaré partager « ces points de vigilances ». « On veut déprécariser, c’est en cours (au niveau interministériel), c’est une priorité ».
Conditions de travail dégradées
Concernant les conditions de travail, le Sgen-CFDT plaide pour une politique GRH plus ambitieuse. Il faudrait que ce ministère engage la rédaction d’un accord-cadre « qualité de vie au travail ». Ce serait un signal positif fort qui serait adressé à notre communauté de travail. Il faudrait aussi que le service des ressources humaines (SRH) soit renforcé en personnel. Le stock de dossiers en attente de traitement n’est pas résorbé, ce qui irrite les agents à la longue.
La secrétaire générale du ministère a indiqué qu’une enquête portant sur les conditions de travail venait d’être envoyée aux agents. Il y aura aussi création de postes en administration centrale, dont 60 pour l’ensemble des services numériques du ministère car c’est une priorité absolue.
Accompagner la transition, une ambition partagée
Dans le cadre de la planification écologique, le ministre a annoncé plus de moyens pour l’agriculture et la biodiversité. Pour le Sgen-CFDT, les résistances sont nombreuses côté Profession agricole et un message clair s’impose : « la transition écologique est une obligation, pas une option » ! Avoir un document de planification n’est pas la fin du travail, ce n’est que le début.
Sur ce point, le ministre valide l’analyse du Sgen-CFDT : « oui, il y aura des résistances, évidemment » tout en ajoutant « ici, il y a les moyens de la transition. La planification écologique est une chance pour ce ministère ». Marc FESNEAU a aussi indiqué « qu’il faut communiquer sur l’image du MASA ». « Nous portons la transition ».
Pour le Sgen-CFDT, l’enjeu est immense et à l’égal de celui qui a prévalu lors de la modernisation de l’agriculture, notamment sous le ministère d’Edgard Pisani en 1960. Il va falloir rechercher, enseigner, expliquer, conseiller, inciter, superviser, contrôler… et ceci mobilisera l’ensemble des services de ce ministère. Que ce soit dans l’enseignement ou la recherche, les compétences à mobiliser seront de pointe car l’accompagnement d’un changement de paradigme ne va pas de soi. Si l’on veut réussir ce défi, il faut aussi renforcer l’expertise et ceci passe aussi par la formation initiale, continue des agents.
Le mot de la fin : l’enseignement agricole doit être une priorité
Le Sgen-CFDT souhaite le renforcement de l’enseignement agricole et de l’ensemble des services supports, notamment au regard de l’enjeu de renouvellement du nombre de professionnels. Avec plus de moyens, l’enseignement agricole augmentera ses effectifs de 30%, objectif fixé par Marc FESNEAU. Les régions devront prendre leur part en améliorant la qualité des locaux et le nombre de places en internat.
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Article corédigée avec Béatrice LAUGRAUD.