Fini les longues périodes de classe de 10 à 11 semaines en fin d'année scolaire qui épuisent les personnels et les élèves ? C'est en tout cas le message très consensuel qui a été transmis au pouvoir politique. La solution passe par un calendrier scolaire sur 2 zones.
Calendrier scolaire à deux zones, c’est oui pour le Conseil Supérieur de l’Éducation
Le Conseil supérieur de l’éducation du 4 juillet 2024 a rendu un avis unanimement favorable sur les conclusions du rapport de la commission spécialisée calendrier scolaire. Celle-ci a été créée par arrêté le 30 décembre 2022. Depuis cette date, 11 réunions se sont succédé au ministère de l’Éducation nationale. Elles ont permis d’auditionner des organisations couvrant les trois dimensions : sociétales, éducatives et économiques. Tous ces travaux ont permis de forger un consensus entre les membres, issus de l’ensemble de la communauté éducative et de la société.
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques a pris toute sa part dans ce travail, en collaboration avec la CFDT Formation et Enseignement Privés. Nous avons formulé de nombreuses propositions, des alternatives de calendrier, ouvert des perspectives, proposé des voies d’amélioration.
Une commission avait déjà travaillé sur le même sujet de 2015 à 2017. Les conclusions sont proches. Cependant, la situation a changé et les obstacles pour faire évoluer la situation semble moins insurmontables.
Le dernier obstacle est le courage politique d’agir.
La CFDT mettra tout en œuvre pour faire avancer ce dossier.
Quelles évolutions envisagées ?
Trois mesures globales ont fait l’unanimité au sein de la commission
- passage de trois à deux zones de congés scolaires,
- respect de l’alternance entre sept semaines de travail, suivies de deux semaines de repos,
- maintien de huit semaines de vacances pleines en juillet et août.
Deux mesures susceptibles d’aménagements
- Une semaine de chevauchement entre les deux zones lors de chaque période de repos. Cette mesure permet de faciliter les rencontres entre les familles scolarisées dans deux zones différentes. Toutefois, pour prendre en compte les intérêts économiques mis en avant par des collectivités territoriales et des représentants des loisirs blancs, il serait possible d’envisager à titre dérogatoire un non-chevauchement au moment des vacances d’hiver ou de printemps.
- Les périodes de vacances construites sur des semaines pleines. Des assouplissements exceptionnels de cette modalité pourraient être pertinents lorsque le 1er janvier est trop proche de la reprise des cours.
Prendre en compte les évènements liés au dérèglement climatique dans l’élaboration du prochain calendrier scolaire
La commission a considéré que le caractère assez largement imprévisible de ces phénomènes ainsi que sa distribution géographique et spatiale assez aléatoire rendent difficile d’en traiter par des mesures s’appliquant de façon homogène à l’ensemble du territoire. On se heurte ici au cadre national et triennal qu’impose la loi (article L521-1 du Code de l’éducation) malgré les possibilités d’adaptation offertes par les articles D521.1 et D521.2.
Il faut pourtant proposer des solutions limitant la dégradation des conditions de l’enseignement résultant de ces perturbations climatiques. Le travail sur le bâti scolaire peu jouer un rôle, même si les porteurs de projet nationaux ont indiqué que les évolutions possibles en ce domaine n’apporteraient pas une réponse suffisante.
Il reste encore beaucoup à faire…
La CFDT a insisté sur la nécessité de prendre en compte les rythmes journaliers et hebdomadaires des élèves. Cela ne fait toutefois pas consensus et ne figure donc pas dans les conclusions.
Nous avons aussi souligné la nécessité de prendre en compte de manière bien plus importante la transformation écologique. Cela renvoie à la question des examens, de la volonté de certains de mettre en place des stages pendant les congés… L’essentiel du travail d’adaptation reste à faire en la matière.