Les déclarations liminaires conjointes des deux fédérations CFDT de l'éducation lors du conseil supérieur de l'éducation du 12 septembre 2024 abordent les problématiques de rentrée : les mesures du mal-nommé choc des savoirs qui dégradent les conditions de travail et la nécessité d'un budget ambitieux.
La rentrée 2024 que nous vivons est très particulière puisqu’elle s’est effectuée sans ministre de plein exercice, mais avec une ministre démissionnaire en charge des affaires courantes. Cela provoque un certain flou sur la pérennité des mesures en cours ou en suspens.
Ce vide ministériel est accentué d’un vide gouvernemental faisant peser le flou aussi sur l’avenir budgétaire. Pourtant la réussite de tous les élèves demande un budget ambitieux. Cette déclaration s’adresse donc à la ou le futur⋅e Ministre de l’Éducation Nationale.
La CFDT demande un budget ambitieux
Déjà la pression budgétaire se fait ressentir à cette rentrée. Des contractuels n’ont pas été renouvelés, des lauréats des listes complémentaires n’ont pas été appelés par des rectorats repoussant ces embauches dans l’attente d’une confirmation du plafond budgétaire. C’est assez incompréhensible en période de crise d’attractivité.
La grosse part du budget de l’Éducation Nationale, c’est la masse salariale. Elle est constituée du nombre de personnels et de leur rémunération.
Concernant le nombre de personnels, le plus gros défi est que tous les postes existants soient occupés par des professionnels titulaires correctement formés.
Le chantier de la formation initiale, stoppée depuis juillet doit donc être reposé car la solution actuelle qui ne prévoit pas la rémunération des deux années du master n’est pas satisfaisante. Les étudiants ont besoin de visibilité et de stabilité pour s’engager dans une formation.
Ensuite dans un contexte de baisse démographique scolaire, maintenir le nombre d’emploi permettra de réfléchir à des améliorations qualitatives du service public d’éducation :
- Diminuer le nombre d’élèves dans les classes, là où c’est nécessaire ;
- Augmenter le nombre de remplaçants. Cela permettra d’assurer tous les remplacements dans le premier degré pour éviter l’impact sur les apprentissages et les conditions de travail de l’accueil dans les autres classes et d’assurer tous les remplacements longs dans le second degré, ceux qui ont le plus d’impact sur les apprentissages ;
- Augmenter les possibilités de départs en formation continue ou de spécialisations.
On ne fera pas non plus l’économie de réfléchir à l’utilisation des moyens déjà déployés.
Quelle efficacité réelle des 12 000 postes de classes dédoublées sur la réussite des élèves ? Ne serait-il pas plus efficace de laisser la liberté d’organisation aux équipes enseignantes qui connaissent le mieux les élèves, de choisir entre co-intervention et diminution des effectifs sur tels ou tels niveaux ? Quid des écoles orphelines qui ne sont pas en éducation prioritaire ?
Concernant le second levier, celui de la rémunération, elle est l’une des clés pour restaurer l’attractivité de nos métiers.
Les AESH ne peuvent pas rester avec une rémunération sous le seuil de pauvreté. La proposition d’accompagnement sur la pause méridienne ne concernera que peu d’agents et.ne résout pas à elle seule cette situation. D’autres part nous vous alertons sur le fait que dans la réalité, pour des AESH, elle ne s’est pas accompagnée d’un temps supplémentaire mais d’une diminution du temps d’accompagnement scolaire.
Du coté des enseignants, CPE, PSYEN, nous continuons de revendiquer la mise en œuvre d’un plan pluriannuel de revalorisation des rémunérations constitué à la fois d’un travail sur le point d’indice, sur les grilles de rémunérations et sur l’indemnitaire qui aboutisse à ce que la rémunération des enseignants atteignent rapidement le niveau de rémunération des autres corps de fonctionnaires de catégorie A.
La CFDT s’inquiète des conditions de travail des personnels en cette rentrée
Ainsi, pour cette rentrée 2024, le deux fédérations CFDT de l’Éducation réclament un dialogue social constructif, qui se soucie réellement de la qualité du service public d’éducation, tout en respectant les personnels et leurs conditions de travail.
La Fep-CFDT, premier syndicat de l’enseignement privé sous contrat, fait part aujourd’hui des inquiétudes des enseignants en cette rentrée 2024 dues à la mise en œuvre des réformes. La situation de rentrée inédite, avec une ministre démissionnaire qui ne peut donner un nouveau cap, et encore moins rassurer, aggrave le ressenti des collègues. Ceci est accentué par le flou en matière budgétaire évoqué par la CFDT Éducation, Formation, recherche Publiques.
Concernant les évaluations nationales
Elles commencent cette semaine, elles sont subies, généralisées du CP à la 3e, avec des exercices et des calendriers imposés.
Comment trouver de l’utilité dans ces obligations ?
Comment y trouver du sens ?
Comment ne pas avoir un sentiment d’infantilisation, qui pousse même à suspecter que le ministère surveille notre travail ?
La CFDT demande, en contre partie de cette nouvelle charge de travail, une indemnité financière suffisante, de vraies mesures pour alléger la charge de travail des enseignants et une adaptation des évaluations aux réalités du terrain.
Concernant le « chaos des savoirs ».
Que dire des groupes de niveaux mis en place de manière aléatoire selon les établissements, n’engendrant que stress et travail supplémentaire ?
Cela en dit long sur la sonnette d’alarme que nous avions tirée en son temps.
Si on peut se réjouir que les nouveaux programmes de mathématiques et de français des cycles 1 et 2, la labellisation des manuels et le nouveau DNB ne soient pas effectifs en cette entrée, les incertitudes que font planer la ministre démissionnaire ne peuvent qu’inquiéter davantage les collègues.
Concernant la réforme du lycée professionnel.
Quel bilan peut-on tirer de la réforme précipitée de la Terminale de l’année dernière ?
Peut-on espérer être entendu sur ce sujet pour une réforme plus ambitieuse ?
Quel accompagnement des équipes pour la mise en place du Y ?
Concernant la réforme de la formation initiale.
Sa suspension est certes un soulagement, mais on s’inquiète de son devenir avec ce nouveau gouvernement.
La CFDT réclame une formation initiale de qualité, répondant aux enjeux du métier et attirant de nouveaux collègues. Elle demande toujours qu’elle soit revue avec des concertations dès le départ des travaux.
Ainsi, pour cette rentrée 2024, le deux fédérations CFDT de l’Éducation réclament un dialogue social constructif, qui se soucie réellement de la qualité du service public d’éducation, tout en respectant les personnels et leurs conditions de travail.