L’annonce de la décision de la fin de l’obligation du port du masque par les élèves à l’école élémentaire à partir du 4 octobre dans certains départements appelle plusieurs remarques.
Pour le Sgen-CFDT, cette décision d’abandon du port du masque obligatoire dans les écoles nécessite certaines précautions.
Prendre en compte la santé des personnels
Nous ne refusons pas de tirer les conséquences d’une amélioration de la situation sanitaire pour adapter le niveau du protocole d’accueil à « Éducation nationale’’.
Mais nous souhaitons que les décisions tiennent compte de la protection des personnels et d’éléments statistiques tangibles.
L’enjeu n’est pas de satisfaire tel ou tel mais bien de veiller à la santé des personnels et des élèves et par extension de leurs familles.
Dans cet objectif, il est impératif de mettre en œuvre une prévention combinée avec maintien des gestes barrière, une stratégie de dépistage et surtout veiller à la qualité de l’air et à la ventilation des lieux d’enseignement et de restauration.
Ceci d’abord pour protéger les personnels ainsi que les élèves et leur famille mais aussi pour anticiper une éventuelle reprise de l’épidémie.
Le ministère a indiqué vouloir mener des expérimentations de dépistage réactif, ce que préconise le conseil scientifique.
Le Sgen-CFDT y est favorable et espère que cette stratégie pourra être généralisée afin de limiter les fermetures de classe et les absences d’élèves.
Par ailleurs, l’École doit contribuer aux objectifs de santé publique de réduction de la circulation virale afin d’éviter les chaînes de contamination jusqu’à des personnes vulnérables, et éviter l’apparition de variants et ce, tant que la vaccination plafonne et que l’on n’a pas de traitement efficace.
Des décisions qui doivent s’accompagner de mesures adaptées
La stratégie de mesures différenciées selon les territoires avec une adaptation du niveau de protocole en fonction de la situation épidémiologique est pertinente mais pour le Sgen-CFDT, il est important de prendre en compte d’autres indicateurs, comme le taux d’incidence des tranches d’âge des élèves, ou le taux de pression concernant les hospitalisations, pour envisager des allègements du protocole.
Ainsi la levée de l’obligation du port du masque dans les écoles élémentaires concerne des enfants non éligibles à la vaccination et il nous paraît alors indispensable d’ajuster la stratégie de tests afin de pouvoir rétablir le port du masque en cas de reprise de l’épidémie.
Rappelons que l’enseignement en présentiel est une activité propice à la circulation du virus du fait de sa transmission par aérosols.
Cela implique de rassembler des personnes, enfants et adulte, dans un espace clos, souvent réduit, sans jauge, sans passe sanitaire, avec usage de la parole à voix haute, en interaction…
Si le port du masque n’est plus obligatoire, il est impératif :
- d’en tenir compte pour la mise en œuvre de la réglementation concernant les personnels vulnérables car le risque sera plus élevé.
- d’équiper les agents de masques plus protecteurs :
chirurgicaux voire FFP2 quand les agents travaillent au contact d’élèves ne portant pas le masque.
Le Sgen-CFDT exprime cette demande depuis le début de la pandémie comme celle d’indemniser les personnels de leur achat personnel de masques. - de programmer et de réaliser des travaux pour améliorer la qualité de l’air dans les lieux d’enseignement.
Cet objectif doit être poursuivi au-delà de la crise sanitaire qui aura au moins permis de mettre en évidence ce problème d’aération qui perdure dans bon nombre d’écoles et d’établissements du second degré.
Les réponses des collectivités ne sont pas à la hauteur des besoins.
Ce sont les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves qui sont en jeu.