Le Ministère a réuni les organisations syndicales pour échanger et lancer la réflexion sur l'accompagnement professionnel prévu par le protocole PPCR.
Qu’est ce que l’accompagnement professionnel ?
Lors des discussions dans le cadre de PPCR, le Sgen-CFDT a beaucoup insisté sur la mise en place d’un véritable parcours professionnel de l’ensemble des personnels enseignants, CPE ou Psy-EN, affirmant que la carrière ne se résume pas à la seule promotion ou à l’évaluation et que les personnels devaient bénéficier d’un accompagnement professionnel tout au long de leur carrière, seule façon d’éviter les situations humainement difficiles ou les impasses qui entraînent souffrance et découragement.
Dans ce cadre, le Ministère a inscrit dans tous les décrets statutaires en mai 2017 la phrase suivante : « Tout professeur bénéficie d’un accompagnement continu dans son parcours professionnel. Individuel ou collectif, cet accompagnement répond à une demande des personnels ou à une initiative de l’administration. »
Depuis, le Ministère s’est focalisé sur les rendez-vous de carrière et sur la mise en place de la classe exceptionnelle, et l’accompagnement n’a pas bénéficié de toute l’attention requise, malgré toutes les relances du Sgen-CFDT.
Concrètement, c’est quoi l’accompagnement ?
Avant de dessiner les contours de l’accompagnement, il est utile d’affirmer ce qu’il n’est pas : l’accompagnement professionnel est à distinguer radicalement de la prise en charge de la difficulté pédagogique. Celle-ci relève d’un autre dispositif qui relève d’abord de la formation des personnels. L’accompagnement doit se dérouler dans un climat de bienveillance vis-à-vis des personnels afin de susciter la confiance des collègues.
Volontariat ou pas ?
Cet accompagnement doit avant tout être basé sur le volontariat. Celui-ci peut émaner d’un ou d’une collègue ou d’une équipe pédagogique voire d’un établissement. Il peut être ponctuel ou se décliner dans le temps. Ce qui pose la question de la pérennité des informations le concernant et de son suivi. Car un ou une collègue peut être muté·e et un·e IEN ou IPR peut aussi changer d’affectation. Le Sgen-CFDT a proposé d’utiliser un onglet spécifique d’Iprof pour éviter d’élaborer un énième outil.
Quels acteurs et quels interlocuteurs ?
Les chefs d’établissements, les IEN/IPR, l’Espé, la future DRH de proximité, les conseillers mobilité carrière, les membres de CHSCT peuvent être des interlocuteurs pour le recueil des demandes. Le Sgen-CFDT a demandé qu’une formation à l’écoute active soit dispensée à ces différents acteurs, pour que les demandes puissent être correctement identifiées.
L’accompagnement, cela consistera en quoi ?
Il peut être multiforme : actions de formations, conseils en mobilité, entretiens, visite d’inspection…Tout ce qui peut contribuer à permettre aux collègues de mieux vivre leur métier, de faire face à de nouvelles situations ou de nouveaux publics, d’acquérir de nouvelles qualifications ou compétences.
Ce sera aussi à l’enseignant·e de définir et de formaliser ses attentes.
Et la mise en place est prévue pour quand ?
Dans un premier temps, un document de référence va être élaboré d’ici l’été. Il servira de cadre et de support pour l’élaboration d’un document de cadrage national. Un séminaire national sera organisé à l’automne prochain qui réunira acteurs académiques et nationaux pour lancer le processus.
Quel sera le lien accompagnement / formation continue ?
L’accompagnement peut nourrir la formation continue des agents, ou s’en servir. Mais celle-ci ne constitue pas nécessairement un préalable.
Quels moyens sont prévus pour l’accompagnement ?
Pour l’instant, rien n’est budgété. Le Sgen-CFDT a averti que des moyens budgétaires insuffisants entraîneront une grande frustration des agents. Car l’accompagnement est un acquis important que les agents attendent avec impatience.