La ministre a relancé le 23 octobre les discussions visant à reconnaître l'investissement de TOUS les agents dans les activités de formation, discussions ouvertes à la demande du Sgen-CFDT en mars 2018.
Reconnaissance de l’engagement dans les activités de formation : la ministre répond positivement aux demandes du Sgen-CFDT.
Le Sgen-CFDT obtient un arbitrage positif sur :
CRCT, primes, reconnaissance
- le doublement des CRCT pour les enseignants-chercheurs,
- la création d’une prime pour TOUS les agents investis dans les activités de formation (BIATSS compris),
- leur reconnaissance dans le déroulé de carrière.
Les discussions devront aboutir pour décembre 2018 pour les deux premiers points. Elles continueront sur le premier semestre 2019 pour le troisième point.
Petit rappel historique :
Le 23 octobre, une réunion de travail consacrée à la reconnaissance de l’engagement dans les activités de formation des personnels dans l’enseignement supérieur s’est tenue au ministère sous la présidence de Frédérique Vidal.
Cette réunion fait suite à celle du 29 mars à l’occasion de laquelle la ministre avait affirmé sa volonté d’avancer sur l’épineuse question des formes de reconnaissance possibles : CRCT, primes, avancement de carrière. Dans l’intervalle, il ne s’était rien passé de concret ; différentes déclarations laissaient même planer l’idée d’un renoncement discret, en particulier concernant la problématique de la valorisation des missions au service de l’accompagnement des étudiants dans la progression de carrière de tous les collègues. Le Sgen-CFDT avait interpellé la ministre, l’engageant à tenir la promesse faite au Sgen-CFDT, devant le CNESER à l’occasion de la présentation du projet de la loi ORE.
Dans son propos liminaire, la ministre a reconnu qu’il existait une inégalité de considération des tâches relatives à la pédagogie et à la recherche, la première paraissant difficile à documenter alors que la bibliométrie donne une impression de grande objectivité. La ministre souhaite donc construire, avec les acteurs, des cadres de reconnaissance afin de ne plus creuser l’écart entre ces deux activités.
Des annonces ont été faites sur trois sujets :
Des emplois, du temps, de l’indemnitaire
-
Créer des emplois dans l’ESRI : le gouvernement dit en faire une priorité pour améliorer l’accueil des étudiants dans un contexte de forte augmentation démographique. Il annonce le financement de 1000 postes (enseignants, agents des services de scolarité, d’information et d’orientation…) ;
-
Rendre du temps aux personnels pour assurer leurs missions : il s’agit de permettre par exemple aux enseignants-chercheurs de s’investir dans différentes tâches et d’avoir des temps de respirations sous la forme de CRCT. Donnant ainsi satisfaction à la revendication du Sgen-CFDT, la ministre annonce le doublement du nombre de CRCT (1200 semestres) dès le début 2019, avec constitution de deux enveloppes de volume égal pour soutenir tant les projets de recherche que d’innovation pédagogique. Certains de ces CRCT pourront être environnés pour permettre aux collègues de passer ce semestre dans une université étrangère, y compris pour un intérêt d’ordre pédagogique.
-
rééquilibrer les dispositions indemnitaires en créant une prime de reconnaissance de l’investissement pédagogique dont le montant serait calqué sur celui de la PEDR – comme certaines universités ont pu l’expérimenter (par exemple à Strasbourg) – et qui concernera tous les agents, BIATSS compris.
Le Sgen-CFDT n’a cessé de porter la nécessité de reconnaître l’ensemble des activités de formation, en précisant que celles-ci recouvraient bien plus que le seul enseignement.
Ces annonces correspondent à certaines de nos revendications : création d’emplois, doublement des CRCT, instauration d’une prime valorisante pour tous les personnels concernés (Biatss, PRAG/PRCE, mais aussi PREC).
Cependant, ces dispositifs doivent être complétés pour qu’ils répondent complètement aux enjeux et à nos attentes.
Les revendications du Sgen-CFDT :
Budget, perspectives de carrière, reconnaissance de toutes et de tous
Le Sgen-CFDT a rappelé à la ministre que l’effort budgétaire devait être porté à 1 Md € par an pour financer décemment l’ESR.
Concernant le volet indemnitaire, il ne nous paraît pas judicieux de dupliquer en pédagogie tout ce qui est détestable en recherche ! Le modèle de la PEDR est à éviter. Le Sgen-CFDT a fait remarquer à la ministre que l’exemple de Strasbourg était à cet égard intéressant puisque sur les 100 candidats qui ont constitué un dossier pour prétendre à la Prime de Reconnaissance de l’Investissement Pédagogique, seulement 12 avaient été lauréats, soit un taux de succès qui n’est guère plus réjouissant que celui des appels à projet de l’ANR !
Par ailleurs, le déséquilibre entre activités de formation et activités de recherche est tel qu’il occasionne des retards de carrière considérables pour les collègues qui sont particulièrement investis dans l’accompagnement des étudiants sous toutes ses formes. Cela ne peut pas être compensé par un semestre de CRCT ou une prime. C’est bien la question des perspectives de carrière qui reste centrale. Le Sgen-CFDT réaffirme en particulier qu’il défend l’idée de la fusion des corps de MCF et PR afin de permettre un déroulé de carrière complet pour les enseignants chercheurs.
Les bouleversements induits par la généralisation progressive de la science ouverte ouvrent de nouvelles perspectives, puisque les sacro-saints critères de mesure bibliométrique vont s’en trouver modifiés. C’est peut-être le moment d’avancer enfin vers une valorisation de l’ensemble des missions assumées par les enseignants-chercheurs, et ce, à égale dignité de reconnaissance pour leur progression de carrière.
Tous les personnels investis dans les activités de formation doivent être reconnus
Enfin, le Sgen-CFDT a rappelé ce qu’il demande depuis le début des discussions sur ce dossier ouvert en mars 2018 : que l’ensemble des personnels investis dans les activités de formation soient reconnus. C’est l’engagement qu’a pris la ministre devant les acteurs de l’ESR réunis. Les discussions, coordonnées par Alain Abecassis de la DGESIP, devront définir avant décembre 2018 les modalités d’attribution des CRCT pour les enseignants-chercheurs et de la prime pédagogique pour l’ensemble des agents.
Le Sgen-CFDT demande qu’un travail soit réalisé pour permettre le passage en catégorie B des agents des services de scolarité. Avec la mise en œuvre de la loi ORE, leurs missions demandent aujourd’hui une plus grande expertise.
Il a aussi demandé des créations d’emplois d’agents dans les services de scolarité et dans les SCUIO ainsi que la mise en œuvre d’ un plan de titularisation des agents contractuels, très nombreux dans ces services.
Voir le tract « Des revendications pour tous les agents de l’ESR ! » ici
Voir l’article sur le lancement des discussions ici