Depuis plusieurs mois, le Sgen-CFDT alerte sur le manque de cohérence et de lisibilité des annonces relatives à l’EPS. Mi-décembre 2020, nous demandions à être associés à une réflexion pour l’organisation de l’EPS les mois suivants... Mais les annonces précipitées et non concertées continuent...
Adaptation en EPS : jusqu’où a-t-elle encore un sens ?
EPS : Des annonces encore une fois précipitées et non concertées
Il y a tout juste un mois, avant les vacances, nous écrivions « On fait quoi à la rentrée« … Nous demandions à pouvoir «communiquer, réfléchir ensemble, à chaque étape, pour permettre à tous de s’adapter au mieux à cette période si singulière ».
Et bien, après une semaine de flou, sans consignes particulières, les dernières annonces nationales ont encore une fois, contraint les équipes d’EPS à se réadapter sur le temps d’un week-end.
Adaptation en EPS : la profession et les élèves doivent à nouveau faire face à des incohérences
Le Sgen-CFDT dénonce à nouveau les incohérences auxquelles la profession, et donc les élèves doivent faire face.
Encourager ou limiter l’activité physique ?
D’un côté, l’activité physique est promue comme une nécessité pour la santé, notamment celle des jeunes. (toute la communication sur les JO 2024 porte d’ailleurs sur cet enjeu). De l’autre côté, l’annonce d’un protocole sanitaire qui limite voire suspend la pratique des Activités physiques, sportives et artistiques – APSA.
Par ailleurs, le couvre-feu dès 18h limite la pratique sportive, même en extérieur, pour l’ensemble de la population.
S’attacher au respect du protocole, ou trancher entre pratique intérieure et extérieure ?
D’un côté, des enseignants qui ont reconstruit des séquences, des programmations… dans le respect des règles sanitaires (distanciation, port du masque, absence de contact directs). De l’autre côté, sans analyse de ce qui a été proposé, la demande de tout réorganiser en extérieur au risque de dégrader la faisabilité de l’application du protocole.
La pratique en extérieur permet certes une aération, c’est évident et important, mais elle pose aussi bien d’autres difficultés : masques mouillés, et/ou non changés. Absence de vestiaire et risque d’être mouillé toute la journée. Regroupement sous des préaux avec promiscuité obligée, voire en salle de classe avec beaucoup moins de distanciation que dans un gymnase. Pratiques sans contact qui ne permettent pas toujours une activation physique assez intense pour se réchauffer sur deux heures etc. Espaces extérieurs par ailleurs pas toujours accessibles ou praticables en cette période hivernale…
Plan de formation cohérent ou adaptation récréative ?
D’un côté des exigences répétées de projets, de programmations cohérentes, de plans de formation… De l’autre côté, une politique faîtes d’à -coup et de changements permanents qui ne permettent aucun visibilité à plus de 15 jours.
Confiance aux équipes pour s’adapter ou consignes univoques imposées ?
D’un côté une demande de travail collectif, au plus près de nos contraintes, pour nous adapter au mieux à chacun de nos élèves. Et de l’autre côté, l’absence totale de prise en compte de ces adaptations et des retours des équipes, pour imaginer les nouvelles directives.
Par exemple, le fonctionnement précédent, lorsqu’il pouvait s’organiser en 1/2 groupe (notamment en lycée) avec le choix des APSA et des formes de pratique permettait de garantir la distanciation et le port du masque dans une pratique intérieure.
Adaptation en EPS : besoin d’explications et de réflexion partagée
« Nous ne sommes pas médecins, et ne prétendons pas poser nous-mêmes les règles sanitaires propres à limiter cette épidémie. Pour autant, les enseignants comme les élèves aimeraient comprendre le sens des décisions prises… »
Nous sommes tous soucieux de la santé de leurs élèves, et prêts à réinventer certaines formes de pratiques. Pour autant nos élèves et nous, ne sommes pas malléables au point de changer d’activités chaque week-end !
Si les chefs d’établissement ont le plus souvent accordé des temps de concertation en début de semaine aux équipes. Si certains permettent la suspension de certains cours en cas de météo trop mauvaise. Il n’en reste pas moins que l’EPS ne peut actuellement se dérouler convenablement dans les établissements. Ni des cours uniquement théoriques, ou de réflexion ; ni l’annulation des cours, (au delà d’une ou deux semaines pour se réadapter), ne peuvent être une solution pour les jeunes.
Il est donc important de se se donner le temps de la réflexion, pour penser les prochains mois et garantir aux enfants une activité physique régulière et riche d’enseignements, même adaptée.