Le Sgen-CFDT dénonce le recrutement et le suivi des contrats de travail AESH qui peinent à se mettre en place faute de personnels administratifs suffisants dans les services académiques. Il dénonce ainsi l'annonce des 400 suppressions de postes administratifs qui va encore accentuer ces problèmes.
Accompagner les élèves en situation de handicap
Les personnels recrutés sous contrat AESH, accompagnants des élèves en situation de handicap, sont aujourd’hui reconnus au sein de la communauté éducative. C’est une aide précieuse à l’accompagnement quotidien des élèves. L’implication des AESH dans les missions pérennes qui leurs sont attribuées est évidente. Pourtant, les difficultés rencontrées sont multiples, tant au niveau des conditions de travail, des contrats à temps partiels imposés pour 90% d’entre eux , que de la formation continue inexistante. Les nombreuses missions des AESH ne sont pas toujours explicitées, l’accès au projet personnalisé n’allant pas de soi. La mise en place de mutualisations est, elle aussi, inquiétante. De nombreuses notifications MDPH ne sont plus respectées.
Ainsi, le Sgen-CFDT dénonce la détérioration des conditions de travail de tous les personnels composant les équipes éducatives tout comme les conditions d’accueil des élèves en inclusion.
Des avancées encore trop fragiles
Face à la demande toujours croissante d’accompagnement par les MDPH, le décret adopté en mai 2018 facilite le recrutement des AESH. Il consolide la formation d’adaptation à l’emploi en affichant l’obligation d’un volume de 60 heures. Toutefois, les AESH sont malheureusement souvent employés à temps incomplet avec majoritairement un salaire inférieur à 730€, par mois ce qui rend ce métier très peu attractif.
La récente avancée obtenue par le Sgen-CFDT sur le calcul du temps de travail des AED doit également s’appliquer aux AESH. Ceux-ci sont malheureusement souvent employés à temps incomplet, exprimé en pourcentage de la quotité annuelle. Dorénavant cette quotité doit être calculée sur 1593 heures et non 1607. Le Sgen-CFDT invite les personnels concernés, AED et AESH, à faire une demande individuelle afin d’obtenir une réactualisation de leur contrat sur la nouvelle base juridique.
Des dysfonctionnements inadmissibles
Le Sgen-CFDT dénonce de nombreux dysfonctionnements dans l’application de directives pourtant nationales. En effet, comment mettre en oeuvre la formation, le suivi des personnels et celui des notifications sans interlocuteur accessible dans les directions départementales ?
Pénurie d’agents administratifs
Force est de constater que les services administratifs sont dans l’impossibilité de répondre à la demande, de suivre les personnels AESH. Certains départements mettent jusqu’à 9 mois pour répondre aux notifications MDPH. De nombreux AESH recrutés peinent à connaître le poste sur lequel ils sont affectés : pas de réponse aux appels téléphoniques, ni au mails. De nombreux AESH ont pris leur poste sans contrat écrit signé… Le Sgen-CFDT alerte le ministère sur les conséquences, pour l’accompagnement du handicap, des suppressions de postes administratifs annoncées. Il dénonce la multiplication des situations dramatiques des personnels et par conséquent des élèves suivis par la MDPH. C’est bien l’ensemble de la communauté éducative qui est impactée par les suppressions de postes administratifs, la réussite des élèves l’étant également.
Améliorer les conditions de travail des AESH
Pour le Sgen-CFDT, il est urgent d’obtenir des avancées concrètes :
- Les contrats à temps plein doivent être possibles partout pour ces personnels.
- Les contrats de travail doivent intégrer le temps des déplacements entre les établissements, les remboursements de ces déplacements et les temps de travail entre professionnels.
- Les grilles salariales doivent être régulièrement revalorisées : l’entretien professionnel doit être formalisé pour permettre le passage automatique à l’échelon supérieur.
- Les contrats des AESH, comme celui des AED, doivent être établis sur une base référence de 1593 heures et non de 1607 heures, intégrant la hausse de rémunération liée aux 14 heures de fractionnement.
- La suppression de l’indemnité compensatrice de la CSG doit être annulée.
- L’accès à un plan de formation continue, y compris pour les personnels AESH déjà en poste, doit être garanti.
- Les personnels administratifs doivent être recrutés en nombre suffisant et être clairement identifiés pour le suivi des personnels AVS, AESH.