Les informations qui proviennent d'Afghanistan sont inquiétantes notamment au regard de l'éducation des filles. Pour le Sgen-CFDT, il convient de peser sur le gouvernement du régime taliban pour qu'il respecte les droits humains. La France ne peut rester passive.
Membre de l’International de l’Education, le Sgen-CFDT a été alerté sur la situation en Afghanistan. Par solidarité internationale, notre organisation syndicale ne pouvait rester de marbre. Elle a donc décidé d’écrire au Président de la République pour lui demander d’agir. La France, qui va prendre la Présidence de l’Union Européenne a le devoir de mettre la pression sur le régime taliban afin que les droits humains soient respectés et plus particulièrement celui des femmes, des filles.
Des déclarations d’intentions qui ne sont pas suivies d’actes
Lors de son premier passage à la tête de l’État, le régime taliban avait posé de nombreuses interdictions pour les femmes au sein du pays : droit à l’éducation, à occuper certains métiers ou encore à voter.
D’après les informations de l’International de l’Éducation, il semblerait que les assurances données ne soient que pure mensonge et que les mesures prises « hier » soient de retour, réduisant petit à petit deux décennies de progrès en matière de droits humains et de droit à l’éducation.
Une histoire qui se répète…
Ainsi, les informations à notre disposition font état d’une très forte détérioration des conditions de travail des enseignants et plus particulièrement des enseignantes et des étudiantes.
Salaires non versés depuis cinq mois, fermetures d’écoles de filles, impossibilité pour les étudiantes d’être acceptées en cours à l’Université, telles sont les pratiques dans le pays depuis le retour des talibans.
Une Loi a même été promulguée interdisant aux filles d’être scolarisée de la 7ème année à la 12ème année de scolarité.
L’histoire se répète pour ce pays.
Cette situation, couplée à l’insécurité liée à la guerre ou à la sécheresse risque d’exposer plus de la moitié de la population afghane à une famine qui serait dévastatrice.
La France doit agir
Devant une telle situation la communauté internationale ne peut rester muette. L’Internationale de l’Éducation demande donc à chaque Etat d’écrire à leur gouvernement pour peser sur ce régime politique afghan.
Le Sgen-CFDT, dont la solidarité est au coeur de son projet, a donc écrit au gouvernement en ce sens.
La France, qui a la Présidence de l’Union Européenne doit pouvoir peser pour une position commune des pays membres. L’union faisant la force, cela doit pouvoir permettre au régime en place de faire machine arrière voire de s’exposer à des sanctions internationales.
Des demandes qu’il convient de porter par une pression internationale
Dans ce courrier le Sgen-CFDT demande :
- que la rémunération des enseignant·e·s soient versées à temps en consultation avec les organisations enseignantes afghanes
- que soient éliminés tous les obstacles pesant sur la participation des filles et des femmes à l’éducation ou à l’université
- que des efforts soient consentis pour apporter l’aide humanitaire à la population
- qu’un appel soit lancé à l’intention de l’ensemble des parties prenantes pour qu’elles permettent l’accès sûr et sans entrave aux agences des Nations Unies
- l’accueil et le soutien actifs des réfugiés afghans fuyant la violence et l’appui au regroupement familial des réfugiés afghans vivant dans leur pays
Respecter les droits humains, un enjeu de notre syndicalisme
Le Sgen-CFDT et la CFDT ont toujours fait de la solidarité internationale et nationale le fondement de leur syndicalisme.
En agissant ainsi pour l’Afghanistan, ils le prouvent une nouvelle fois.
Reste maintenant à ce que le gouvernement agisse.
Un peuple et plus particulièrement des femmes attendent pour simplement avoir le droit d’apprendre et d’aller à l’école.