Dans le cadre des discussions budgétaires pour 2025, le gouvernement propose deux mesures visant à réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies sur les dépenses liées aux absences des fonctionnaires. La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques rejette fermement les mesures envisagées !
Allonger la période de carence, c’est non !
La première mesure envisagée vise la période de carence pour les arrêts maladie. La carence, c’est la période pendant laquelle la rémunération n’est pas versée. Le gouvernement pense faire des économies en augmentant la période de carence des arrêts maladie des agent.e.s publics, en la passant de 1 jour à 3 jours.
L’argument porte sur l’harmonisation avec le privé, sauf que pour la majorité des salarié.e.s, cette carence est prise en charge par l’employeur, via les contrats de complémentaire santé ou prévoyance.
Cette comparaison avec le secteur privé ignore les réalités du service public et les protections d’entreprise dont bénéficient les salariés du secteur privé.
Baisser le taux de rémunération, c’est non !
Une seconde mesure consisterait à abaisser le taux de rémunération du CMO à 90 % (actuellement 100 %) au-delà de cette période de 3 jours .
L’État doit respecter les accords négociés avec les représentants des personnels !
Lors des négociations sur la protection sociale complémentaire qui ont eu lieu de 2022 à 2024, malgré les demandes répétées de la CFDT, l’employeur public a exclu des discussions, d’entrée de jeu, la question de la prise en charge de la carence.
En échange, les garanties statutaires devaient être améliorées et des garanties complémentaires et additionnelles négociées.
Les accords doivent être respectés et les règles d’indemnisation des arrêts maladie ne sauraient évoluer au détriment des agentes et agents de la Fonction Publique et donc de nos ministères Éducation Nationale, Jeunesse et Sports, Enseignement supérieur et Recherche.
C’est aussi pour cette raison que nous demandons le doublement de la participation forfaitaire à la complémentaire santé. Prévue pour le 1er janvier 2025, la mise en place de la complémentaire santé est reportée à avril 2026.
Nous revendiquons une compensation de ce report pour les agentes et agents de nos trois ministères. Vous êtes invité.e.s à signer la pétition en ligne.
Des employeurs qui ne respectent pas l’obligation de préserver la santé des agentes et agents…
Non, les agentes et agents ne sont pas absentéistes ! La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques dénonce l’emploi du terme ‘’absentéisme’’ pour caractériser les absences des agentes et agents publics de nos ministères.
Les absences pour raison de santé devraient davantage interroger les employeurs sur les conditions de travail dont la dégradation continue entraîne ces absences.
Successions de réformes et mise en œuvre de politiques éducatives, évolutions des outils RH, sans accompagnement des personnels au regard des conséquences sur l’organisation du travail, déficit d’attractivité des métiers de nos ministères qui entraîne une intensification du travail, manque de reconnaissance du travail effectué et des efforts fournis pour que ça tienne… C’est tout cela qui entraîne des arrêts de travail.
Nous rappelons également qu’un arrêt de travail est établi par un médecin. Si notre employeur avait un doute, qu’il sollicite la médecine du travail ! Rappelons qu’une visite médicale du travail devrait être effective tous les 5 ans ! Or la médecine du travail de nos ministères est exsangue ! Aucune des mesures préconisées pour le bien-être des agentes et agents au travail n’est correctement mise en œuvre !
Alors que faire ? Quelles actions possibles ?
- Se mobiliser massivement pour exprimer notre colère face à ces mesures injustes.
Le contexte actuel nous invite à agir sur notre lieu de travail pour améliorer nos conditions de travail. Quelles dispositions permettraient d’améliorer notre quotidien professionnel ? Sur quelles réalités professionnelles pouvons-nous agir ? N’est ce pas une piste pour améliorer notre qualité de vie au travail et respecter son articulation avec la vie personnelle ?
- Réclamer sur nos lieux de travail la mise en œuvre des préconisations pour protéger notre santé. Identifier les risques pour la santé des unes et des autres au niveau du collectif de travail et agir en demandant des dispositions pour améliorer l’organisation du travail et limiter les risques qui pourraient entraîner surcharge et épuisement.