Lors du conseil social d'administration ministérielle du 15 mai 2023, la CFDT a interpellé fortement le ministre et a porté les revendications des agents. La CFDT était représentée par Stéphanie CLARENC, Fredric LALOY, Béatrice LAUGRAUD, Jean François LE CLANCHE, Laure REVEL.
Parlons retraites, parlons conditions de travail au MASA !
Le déséquilibre supposé des régimes de retraites s’expliquerait en partie par l’amélioration de l’espérance de vie. Le mode de financement de cette dépense pensé par ce gouvernement est désapprouvé par les Français, par la CFDT et l’ensemble des organisations syndicales du MASA.
Ce problème des retraites, toujours aussi injuste et d’actualité, en cache également un autre : la qualité de vie au travail. Car si nombre d’agents veulent partir le plus tôt possible en retraite, c’est qu’ils vivent mal leur travail. Si le sujet des retraites ne relève pas directement du CSAM, celui des conditions de travail l’est et nous pouvons agir ensemble au sein de ce ministère.
Le travail est vécu, pour l’essentiel comme une souffrance qu’il faut fuir, ou en tout cas, comme n’étant pas suffisamment valorisant pour ne pas avoir envie d’y mettre fin le plus vite possible. Il faut aussi voir dans le mécontentement actuel, l’échec de tentatives d’amélioration des conditions de travail, y compris au sein de ce ministère. Les faits montrent que de toute évidence, on a mis trop peu de moyens pour faire en sorte que la vie au bureau ou dans les établissements d’enseignement par ex. soit la plus valorisante et épanouissante possible. Il faut donc lancer ce chantier au MASA. Il faudrait passer d’un cadre où le travail rime avec routine, fatigue, dépression, voire démission à un cadre rimant avec la création, l’innovation, l’émancipation.
La nouvelle secrétaire générale du MASA (Mme Cécile BIGOT-DEKEYZER) n’a pas répondu directement à ce premier point. La CFDT continuera d’interpeller l’administration sur cet enjeux, essentiels pour l’ensemble des agents.
Dialogue social au MASA: vers un mieux ?
Après des élections professionnelles qui ont été éprouvantes pour toutes les équipes comme pour les représentants du personnel, le climat social national s’est tendu. Et c’est un euphémisme !
Toutes les organisations syndicales, de façon solidaire, se sont retrouvées face à un gouvernement qui n’entend pas la colère sociale, même après plusieurs mois de contestation, du jamais vu depuis 30 ans. Cette surdité se constate également au sein de notre Ministère. On a en effet pu constater que des engagements pris lors de concertations antérieures ont été balayés. Le parfait exemple est la NS relative à la reconnaissance de l’engagement des agents via le CIA qui vient d’être publiée… heureusement pour les agents que la CFDT a été vigilante ! La CFDT tient à un dialogue social de qualité qui entend nos accords, nos désaccords ou nos propositions.
La secrétaire générale du MASA a affirmé vouloir conduire un dialogue social de qualité avec les représentants du personnel. La CFDT continuera d’être force de propositions tout en exigeant un dialogue social de qualité, transparent.
Respecter l’indépendance de l’ANSES
Sur un autre sujet qui impacte la santé, nos collègues de l’ANSES ont été particulièrement choqués, par la position de notre ministre sur le sujet du S-métolachlore, demandant à l’agence de revoir son avis. Comment les agents peuvent-ils entendre que leur analyse soit remise en cause par leur ministère de tutelle, qui a lui-même commandé cette étude ?
La directrice générale de l’alimentation a assuré que la presse avait mal relayé les propos du ministre. La CFDT restera vigilante sur ce dossier sensible et n’admettra pas la remise en cause de l’indépendance des experts de l’ANSES.
SNUM, DRH, SRH: l’urgence va vers plus de moyens et d’écoute !
Pour revenir aux services du MASA, voilà plusieurs mois que la CFDT, et toutes les organisations syndicales du MASA, alertent sur la situation dégradée des directions d’administration centrale, qui mettent les agents en grande difficulté, voire en souffrance. Au SNUM (service du numérique) mais également au SRH, avec un turn-over important et des difficultés de recrutement. Ce n’est pas l’engagement des agents qui est remis en cause mais bien un problème systémique qui induit ces dysfonctionnements. Pour la CFDT, il y a urgence absolue, à remettre à plat le fonctionnement de ces services, à redonner des moyens et du sens aux missions, et ainsi restaurer une qualité de vie au travail particulièrement dégradée.
La secrétaire générale prend en main ce dossier. La semaine prochaine, elle rencontrera les agents des services concernés. Pour la CFDT, il faut absolument que l’organisation et les moyens de ses services évoluent en urgence.
Transformation de la voie pro
Concernant l’enseignement agricole, il est impératif de rappeler que la réforme de la voie professionnelle au sein du ministère en charge de l’agriculture ne saurait souffrir de celle mise en place par l’Éducation nationale. Le séquencement des stages professionnels devient donc un point de vigilance pour la CFDT. Il est important que ces périodes soient sacralisées et restent comme elles le sont aujourd’hui, réparties sur l’ensemble du cursus.
Le ministère a affirmé que l’enseignement agricole, un système de formation ayant fait ses preuves, sera peu concerné par la réforme de la voie pro. Il a confirmé que nous étions pédagogiquement en avance de phase. Les élèves (période de stage) bénéficieront des gratifications comme ceux de l’Éducation nationale. La CFDT retrouve sur ce point l’engagement pris par le ministre en septembre 2022 et prend acte des décisions prises.
Plus de moyens pour le SUP
La CFDT insiste sur le besoin crucial de renforcer les écoles publiques vétérinaires. Ces établissements jouent un rôle essentiel dans la formation de vétérinaires. Nous demandons des investissements pour améliorer les infrastructures, les équipements et les programmes de recherche de ces écoles, afin de garantir une formation de qualité et une expertise vétérinaire de pointe. Il va de soi que les besoins des autres écoles de l’enseignement supérieur agricole ne doivent pas être oubliées, notamment en moyens humains, qui n’ont pas ou peu augmenté contrairement au nombre d’étudiant.es inscrit.es en forte progression.
Le DGER confirme que sa priorité va vers le renforcement des moyens de nos écoles du sup (dans une logique pluriannuelle). La CFDT se félicité d’avoir de nouveau été entendue sur ce point.
Bachelor 3 ans : le chantier s’ouvre enfin
En ce qui concerne les ressources financières, nous exigeons une attention particulière dans la prochaine loi de finances. Il est crucial d’allouer des fonds suffisants pour soutenir l’enseignement agricole, sup et technique. Les 15 ETP dégagés dans le supérieur sont à saluer mais ne sauraient être suffisants pour consolider notre enseignement dans son ensemble. D’autre part, il faudra financer les gratifications des élèves en stage, dont on a pu découvrir les montants dans la presse. Financements également pour envisager l’instauration d’un système de bachelor en trois ans dans l’enseignement agricole. Cette mesure permettrait d’offrir une formation de l’enseignement supérieur court, capable de concurrencer les BUT. Un tel système faciliterait l’insertion professionnelle des étudiants et renforcerait notre attractivité.
La réflexion autour de la création d’un BACHELOR 3 ans dans l’enseignement agricole débute. Cela fait plus de deux ans que la CFDT demande l’ouverture de cette réflexion. On y est, enfin. Nous avons été là aussi, entendus.
Ce que porte la CFDT pour l’enseignement agricole et le MASA
Enseigner à produire autrement est une des grandes forces de notre enseignement. En acquérant des compétences dans les pratiques agricoles durables, nos apprenants peuvent se positionner sur un marché en plein essor. Marché axé sur la demande croissante de produits respectueux de l’environnement. Cela favorise l’entrepreneuriat agricole, l’installation de nouvelles exploitations innovantes et la création d’emplois dans des secteurs émergents tels que l’agroécologie et la transformation alimentaire artisanale. Nous devons agir maintenant pour soutenir et promouvoir l’enseignement agricole en tant que pilier fondamental de notre économie. Nous exhortons le gouvernement à investir massivement dans l’enseignement agricole. Il faut fournir les ressources nécessaires. En défendant l’enseignement agricole, nous investissons dans l’avenir de notre pays.
L’administration du MASA a validé ce point. Une partie des fonds « d’avenir compétences » serait dédiée à l’investissement dans les exploitations agricoles des établissement d’enseignement agricole. Pour la CFDT, ces exploitations sont une « pépite » a valoriser.
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