EDS en mars, projet (ou objet d’étude) non évalué, grand oral calqué sur la voie générale mais inadapté à l’architecture des spécialités de la voie technologique… Les retours critiques de nos adhérent.es sur la session 2023 sont aussi nombreux pour le bac technologique que pour le bac général.
Les nombreux retours de nos adhérent.es sur les nouvelles modalités du Bac technologique pointent des modalités d’examen inadaptées aux spécificités pédagogiques de la voie technologique :
Un calendrier des épreuves de spécialité du Bac technologique avec des effets très négatifs
Comme dans la voie générale, le découpage du programme avec une évaluation écrite en mars a bouleversé les pratiques et fait augmenter la pression pour toutes et tous sur un nombre restreint de semaines : apprentissages bâclés, stress des épreuves à cause du fort coefficient des épreuves, démotivation après les passations…
Le changement de date des épreuves n’a pas eu seulement un effet sur le calendrier de l’année scolaire, mais aussi sur les pratiques pédagogiques et sur le comportement des élèves en classe : les spécificités des filières technologiques ont été gommées au profit d’un décalque sur les modes opératoires de la voie générale. Certains effets sont les mêmes (par exemple la désorganisation massive des enseignements), certains effets sont plus spécifiques, et démontrent l’impréparation de cette réforme.
Une perte de sens pour les enseignant.es comme pour les élèves
Ce qui faisait le cœur des apprentissages (en terme de pratiques pédagogiques et d’engagement des élèves) a été remisé en 2ème partie d’année, souvent après les EDS.
Les méthodes et contenus travaillés dans les objets d’études (projets et autres) n’ont pas pu servir à assoir les apprentissages puisque décorrélés des attendus des épreuves écrites de mars. Nombreux sont les retours qui regrettent un temps trop contraint, une marche forcée, et un déséquilibre de l’évaluation au profit de compétences écrites. Cela obère la réussite aux épreuves (d’ailleurs la moyenne des EDS des voies technologiques est plus faible que la moyenne des EDS de la voie générale).
Faire entrer au chausse pied le bac technologique dans l’architecture et les modalités du bac général ne fait pas sens et provoque des effets en cascade : démotivation des élèves, baisse des résultats, absentéisme… La grande désorganisation du mois de mars a eu des effets encore plus importants sur les élèves des voies technologiques que sur ceux des voies générales, non seulement dans les spécialités mais aussi sur les cours du tronc commun.
Des apprentissages tronqués
Cette perte de sens explique en partie la démotivation des élèves au 3ème trimestre et induit une cascade d’effets négatifs : les apprentissages ne sont plus réellement considérés comme importants par les élèves qui font preuve d’une présence physique en classe, mais ne s’engagent pas réellement dans les contenus et méthodes. Certains considèrent que le bac est acquis (et les dés jetés sur leur orientation puisque les dossiers Parcoursup sont validés), d’autres projettent un échec au bac et donc une année supplémentaire au lycée ou récupèrent d’une séquence intense et pénible. Pourtant ces apprentissages sont nécessaires pour la poursuite d’étude, et constituent la spécificité des voies technologiques. Ne pas s’y investir risque de pénaliser très fortement les élèves en BTS ou en BUT. Par ailleurs la préparation du grand oral (avec là encore des règles pensées pour la voie générale) percute cette dernière partie de l’année, en rajoutant une nouvelle modalité d’évaluation, qui prélève aussi du temps sur les apprentissages spécifiques.
La voie technologique doit retrouver son identité pédagogique, il est urgent d’en faire un bilan et de remettre la réforme sur la table.
Pour les élèves, on peut craindre une baisse de l’attractivité du Bac technologique. La moindre réussite aux EDS doit nous alerter car elle ne met pas en valeur les compétences qui ont contribuer à choisir cette voie.