Le Baromètre social a été présenté au comité technique ministériel du 24-25 mars 2021, outil de diagnostic pour ajuster le plan d’actions de chaque ministère en direction de ses agents, carrière, rémunération... Gisèle BAULAND et JF LE CLANCHE représentaient la CFDT.
Baromètre social, une seconde édition tardive
Ce baromètre social fait suite à une première édition datant de 2017. L’enquête et l’analyse ont été sous-traitées à l’institut BVA. Le questionnaire a été diffusé aux agents par mail d’octobre à novembre 2020. Plusieurs relances ont été faites. Le taux de participation s’élève à 31%. Soit 6235 répondant.es en 2020 contre 7557 en 2017 (stabilité du taux de participation autour).
Nb de réponses | Taux de réponses | |
Administration centrale | 870 | 43% |
DRAAF, DAAF, DTOM | 1268 | 47% |
Enseignement technique | 2326 | 22% |
Enseignement supérieur | 918 | 34% |
Pour la CFDT, cet outil est utile et perfectible…
Il donne une image riche d’enseignements sur le vécu au quotidien des agents. L’utilisation d’indicateurs identiques entre deux éditions faciliterait les comparaisons et l’analyse. Il faudrait créer une rubrique « titulaire » et « contractuel » car les réponses entre ces deux populations peuvent fortement diverger. On note que le taux de participation des agents de l’enseignement technique agricole est en retrait par rapport aux autres agents du ministère. Le fait d’avoir envoyé cette enquête durant les vacances scolaires (Toussaint) pourrait expliquer en partie ce fait.
La CFDT a insisté sur des données insuffisantes : – données genrées – données titulaires et contractuel.les – données par catégorie – données pour les grades sommitaux – données par tranches d’âge.
Baromètre social, quid du confinement de mars à mai 2020 ?
Durant la période du premier confinement :
- 69 % des répondant.es indiquent avoir été en « télétravail » à 100 %.
- 14 % étaient en mode hybride
- et 9 % sur site.
79 % déclarent être satisfait.es de l’information reçue. Par contre, 30 % ont rencontré des difficultés pour mettre en œuvre les mesures de prévention sur leur lieu de travail lors de leur retour en présentiel. Enfin, si pour la majorité, la crise a eu un impact positif ou neutre sur leur efficacité au travail, 49 % déclarent avoir vu leur santé physique ou psychique se dégrader.
Pour la CFDT, durant cette période, les agents ont fait preuve d’une réactivité remarquable et d’un sens accru du service public. Beaucoup se sont épuisés à la tâche et ont souffert vers la fin du confinement d’une forme d’isolement social. La question de l’organisation du télétravail au ministère doit être posée dans un futur proche à la lumière de l’expérience passée, lieu de co-working des services publics par exemple.
Baromètre social, des agents satisfaits et pessimistes
86 % des agents sont globalement satisfaits. Ce chiffre est identique à 2017. 59 % sont satisfaits de leur carrière (+ 4 pts), un chiffre positif et en progression. Les agents notent le MAA en tant qu’employeur de 6,4/10, soit +0,2 pts. Cette note, assez sévère, est pourtant dans la moyenne relevée par l’institut BVA pour d’autres structures similaires. Les agents du MAA, comme en 2017 envisagent l’avenir avec appréhension. Sur ce point, rien n’a évolué et on ne peut que le regretter. 43% considèrent que leur perspective de carrière va se dégrader, 11 % s’améliorer (+2 pts). 49 % rester la même.
Pour la CFDT, le paradoxe de 2017 demeure, les agents du MAA bien que satisfaits de leurs activités envisagent l’avenir avec un réel pessimisme. Il faut offrir des perspectives et les rassurer, en reconnaissant leur travail, en améliorant leur condition de travail (voir infra) et leur rémunération.
Des conditions de travail qui continuent de se dégrader
Comme en 2017, la moitié (48%) des agents considère que les conditions de travail se sont dégradées. 42 % considèrent ne pas avoir assez de temps pour faire leur travail de manière satisfaisante. Cette situation n’est pas nouvelle. Le baromètre 2017 l’évoquait. Pour la CFDT, il est temps de prendre en compte la parole des agents et de réagir. Ce n’est pas la poursuite de la baisse du schéma d’emploi qui rend optimiste. La CFDT a fait de nombreuses alertes sur ce point avec les autres organisations syndicales. Faire mieux avec moins de moyens se traduit par plus de fatigue, d’anxiété, de nervosité et d’irritabilité. On va dans le mur…
Des agents en confiance avec leur hiérarchie
La qualité du management, l’accessibilité et l’écoute du responsable hiérarchique direct sont reconnues en 2021 comme en 2017. 82 % des répondants considèrent que leur responsable hiérarchique direct est facilement accessible. Par contre, plus on monte dans le niveau hiérarchique et plus l’insatisfaction augmente. La CFDT demande la poursuite du plan de formation au management pour les chefs de service et les gestionnaires RH de proximité.
Formation et accompagnement dans la carrière
La formation continue est satisfaisante. 88 % des agents ont la possibilité de s’inscrire et de suivre les formations nécessaires à l’exercice de leurs missions. 79 % sont satisfaits de la qualité des formations suivies et 60 % satisfait de l’offre de formation. On retrouve les chiffres de 2017.
Par contre, 57 % ne sont pas satisfaits de l’accompagnement RH dans l’évolution des carrières et des promotions. Cette situation entre 2017 et 2020 n’a significativement pas évolué (+1%), ce que déplore la CFDT. A ce niveau, un effort particulier de formation des agents gestionnaires RH doit être réalisé.
Agressions et discrimination au travail, une situation inacceptable
A la question, « avez-vous déjà été exposé.e à des actes de violence, à du harcèlement ou a des agissements sexistes au cours des 24 derniers mois? « , 35 % des répondant.es ont répondu « oui ». Très souvent, les relations avec les usagers en sont la cause. Pour la CFDT, il est inconcevable qu’autant d’agents du MAA soient victimes de tels faits. Il faut prévenir ce type d’évènements. Le MAA doit également former les agents exposés à la gestion et à l’anticipation de ces situations de crise.
Pour accompagner les victimes, une cellule de lutte contre les discriminations, le harcèlement et les agressions existe. 55 % des agents ne la connaissent toujours pas. Pour la CFDT, l’administration doit lancer une nouvelle campagne d’information portant sur l’existence de cette cellule. La CFDT souhaite que ce sujet soit abordé lors d’un prochain CHSCT ministériel.