Dans le cadre de ce sixième round, le Ministère souhaite interroger les organisations syndicales sur le continuum bac -3 / bac + 3, en particulier sur les questions suivantes :
- L’information en vue de l’orientation vers l’enseignement supérieur (parcours Avenir au lycée)
- Les poursuites d’études des bacheliers
- Les relations enseignement scolaire/enseignement supérieur
- L’insertion professionnelle post bac pro.
La question cruciale de l’orientation des lycéens vers l’enseignement supérieur
Le Sgen-CFDT souligne l’intérêt crucial de la question de l’orientation des lycéens vers l’enseignement supérieur.
La question de l’orientation pose inévitablement celle du bac qui n’est d’ores et déjà plus considéré comme un diplôme du supérieur, ni par les établissements sélectifs qui recrutent essentiellement sur la base du livret scolaire, ni par les universités qui le considèrent souvent comme une obligation pesante – celle d’accueillir tous les bacheliers, sans considération des capacités de réussite ni du projet d’orientation.
Le bac doit être un véritable outil d’orientation dans la perspective de la poursuite d’études de l’élève plus que la sanction des années qui le précèdent. Se pose aussi la question de l’auto-censure des élèves ou des familles. Par ailleurs, APB doit mieux répondre aux besoins des bacheliers et les personnels qui les accompagnent doivent être formés à son utilisation.
Seul un bachelier sur deux est titulaire d’un bac général
En matière de poursuites d’études des bacheliers, le Sgen-CFDT rappelle que seul un bachelier sur deux est titulaire d’un bac général, le nombre de bacheliers professionnels étant supérieur à celui des bacheliers technologiques dans la seconde moitié, que la proportion d’une classe d’âge ayant un bac général atteint à peine en 2013 ce qu’elle était en 1995, que la proportion d’une classe d’âge ayant un bac technologique est en baisse depuis la même période, que seule la proportion d’une classe d’âge ayant le bac professionnel a augmenté sur ces 20 dernières années.
Relancer l’AP comme outil de développement de l’autonomie des élèves
L’AP dans sa dimension orientation est relativement peu développée et peu efficiente faute de formation des personnels et peut-être du cloisonnement des spécialités (spécialités disciplinaires, spécialités orientation). Il conviendrait de relancer l’AP comme outil de développement de l’autonomie des élèves dans la perspective de leur poursuite d’études notamment. Le Ministère annonce qu’un identifiant unique des élèves va être mis en place à partir de la rentrée 2016. Cet identifiant sera conservé après le bac et permettra de suivre des générations d’élèves du pré-bac au post-bac.
Faciliter les relations enseignement scolaire / enseignement supérieur
Pour le Sgen-CFDT, les relations enseignement scolaire/enseignement supérieur doivent être facilitées sur le plan réglementaire notamment en matière d’échanges de service entre enseignants du secondaire et du supérieur. Les statuts et autres cadres réglementaires ne doivent pas être un frein pour des échanges plus importants entre le lycée et le supérieur : information et orientation des lycéen·ne·s, partage de plate-formes technologiques, partenariat sur les diplômes… Pour autant, on ne peut se satisfaire que bon nombre de projets ne dépendent finalement que de bonnes volontés locales et inter-personnelles au détriment d’une équité en la matière entre les élèves des différents territoires et voies.
Le taux d’échec massif des bacheliers professionnels ne peux laisser indifférent
Bien que le système français d’enseignement supérieur et sa diversité de filières soit un des plus performants de l’OCDE (seuls 19% des entrants sortent sans diplôme), cette proportion de sortants sans diplôme varie entre 9% pour les bacheliers généraux et 55% pour les bacheliers professionnels dont pourtant seulement un peu moins de la moitié poursuit à ce jour des études. Ce taux massif d’échec des bacheliers professionnels ne peut laisser indifférent et les seules mesures de quotas ne résoudront ni la question de la réussite, ni l’injustice sociale qu’il constitue, ni le recul d’une réelle démocratisation que traduisent ces constats et les analyses plus fines qu’il faut poursuivre. Pour augmenter la proportion de diplômés de l’enseignement supérieur il est impératif de donner des objectifs au niveau pré-bac.
Pour aller plus loin