Bilan des réformes des lycées : Tout ça pour ça ?

Un espace d’échanges satisfaisant sur les réformes des lycées

Sept réunions d’échanges avec les différents acteurs des lycées (lycéens, enseignants, parents d’élèves, personnels de direction et inspecteurs) ont eu lieu. Le Sgen-CFDT a participé à l’ensemble des réunions, ce qui n’a pas été le cas certaines organisations syndicales (FSU, CGT, Sud et Snalc notamment). Il a toujours cherché à s’emparer de cet espace de concertation pour faire un bilan critique des réformes et avancer ses propositions. Le Sgen-CFDT a de même été la seule organisation à envoyer une contribution écrite.

Une note de synthèse a été tirée de ces débats par le ministère (constats, critiques, satisfactions, convergences et divergences d’analyses), présentée en juillet 2016 et que nous avons jugée fidèle aux discussions.

qui s’enlise en chemin…

Pour satisfaire sans doute les organisations qui sont revenues aux réunions en juillet, le ministère a proposé une dernière réunion  de « bilan du bilan » le 6 octobre, où chacune pouvait présenter ses propositions d’amélioration immédiates des lycées actuels. En effet, pour le ministère l’ouverture du chantier des lycées relevait de la prochaine législature.

Mais ces mêmes  organisations, ayant refusé le temps convenu des échanges, ont en réalité réussi à bloquer la dynamique, en revenant utiliser ces dernières réunions simplement comme tribune. Leurs « propositions », qui tenaient plus de déclarations de principe, se résument à revenir sur les mesures phares des réformes (accompagnement personnalisé, contrôle en cours de formation…) et à idéaliser un passé  (1990 ? 1960 ? 1930 ? ) où « tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible ». Ces longues réunions auront permis de constater qu’en refusant obstinément de s’engager certaines organisations syndicales risquent de laisser toute l’initiative au pouvoir politique issu des élections de 2017.

et n’aboutira concrètement à aucune avancée

Le Sgen-CFDT déplore aussi le manque de volonté réelle du ministère de faire évoluer les lycées. Les discussions se sont enlisées, et la possibilité offerte de faire des propositions  au bout d’un an seulement est un calendrier trop long, qui aboutira sans surprise à ne rien décider. D’autant que la règle énoncée dans cette réunion a été de ne vouloir retenir des propositions que si elles font consensus. Autant dire pratiquement aucune. Cela relève d’un vrai manque de courage politique à quelques mois de l’élection présidentielle, alors que pourtant le lycée doit changer pour affronter l’enjeu de la hausse de qualification nécessaire à notre pays.