L’Éducation Nationale est le deuxième certificateur, en nombre de diplômes inscrits de droit au répertoire national des certifications professionnelles (736).
BLOCS DE COMPÉTENCES…
Les diplômes professionnels de l’Éducation nationale ciblent les compétences et des connaissances professionnelles et générales.
Les diplômes ont de la valeur pour l’insertion professionnelle : ils sont un passeport inter-branches et européen car ils sont reconnus partout en Europe. Le titulaire d’un diplôme de l’Éducation Nationale a plus de facilité dans son évolution professionnelle cela grâce à la formation générale qu’il a suivie.
Les diplômes professionnels de l’Éducation Nationale se composent :
- De compétences et connaissances professionnelles pour l’exercice du métier visé :
- savoirs techniques, technologiques, scientifiques ;
- savoir-faire : gestes, techniques, méthodes ;
- comportements professionnels.
- De compétences et des connaissances générales sous forme de savoirs et des savoir-faire relevant du droit, des sciences, des langues, des mathématiques, de la littérature, des arts…
Pour le Sgen-CFDT, l’équilibre entre ces deux champs de formation est indispensable à une formation professionnelle de qualité. La double dimension des diplômes permet l’exercice de la citoyenneté dans et en dehors de la profession.
Une architecture commune à tous les diplômes :
tous les diplômes professionnels, du CAP au BTS, sont construits suivant la même architecture: un référentiel d’activités professionnelles (RAP), un référentiel de certification (RC) et un règlement d’examen.
- Le RAP décrit les activités exercées par le titulaire du diplôme, précise leurs conditions de réalisation et les résultats attendus dans les milieux professionnels où elles s’exercent.
- Le RC définit les compétences professionnelles et générales dont le candidat doit faire la preuve en fin de cursus pour se voir attribuer le diplôme. Il décrit les compétences en précisant les savoir-faire et les savoirs qui les composent. Il précise les contextes de leur mise en œuvre et fixe les critères d’évaluation. Les compétences sont regroupées en unités de certification.
- Le règlement d’examen fixe les modalités de certification.
Vers la définition de blocs de compétences à l’intérieur des diplômes…
Le ministère travaille sur la définition des blocs de compétences à l’intérieur de ses diplômes, pour donner « une convergence et une reconnaissance entre les systèmes de formation et de certification (des différents ministères) et permettre une modularisation des formations ».
Pour le Sgen-CFDT, il faut différencier la grande majorité des élèves qui vont suivre leur scolarité sans interruption et les décrocheurs. Pour les jeunes décrocheurs, attester les compétences acquises est une nécessité. Comment garder ces compétences en mémoire pour pouvoir les faires valoir plus tard ?
Pour le Sgen-CFDT, il est donc important d’intégrer la notion de blocs de compétences dans la définition des diplômes du niveau V et au-delà.
Cette évolution doit viser deux objectifs :
- Lutter plus efficacement contre les sorties sans qualification. Pour les jeunes décrocheurs, attester les compétences acquises est une nécessité. Cependant pour le Sgen-CFDT, il faut différencier la grande majorité des élèves qui vont suivre leur scolarité sans interruption et les décrocheurs. Pour ceux-ci, il faudra construire un dispositif permettant de garder ces compétences en mémoire pour pouvoir les faire valoir plus tard.
- Permettre aux GRETA de positionner les diplômes de l’Education Nationale dans les réponses aux appels d’offres de la formation continue d’adulte.
Pour le Sgen-CFDT, il convient que cette démarche évite plusieurs écueils :
- rompre l’équilibre entre les champs de formation générale et professionnelle qui constitue tout diplôme de l’EN. Cet équilibre est indispensable à une formation professionnelle de qualité. Cette double dimension des diplômes permet l’exercice de la citoyenneté dans et en dehors de la profession.
- un diplôme professionnel est constitué de blocs de compétences, mais un bloc ne saurait correspondre à une unité actuelle des diplômes existants. Il ne doit pas y avoir des blocs de compétences uniquement professionnelles (intégrant éventuellement des connaissances générales) et des blocs de compétences uniquement générales.
Les blocs de compétences ne doivent en aucune façon remettre en cause l’intégrité des diplômes, ni conduire à dissocier diplômes de la formation initiale et diplômes de la formation continue d’adulte.
ET ÉVALUATION PAR COMPÉTENCES…
Des expérimentations existent dans certaines académies.
Aucune généralisation sous quelque forme que ce soit n’a été demandée par le ministère. Au niveau du ministère, un travail sera conduit sur l’évaluation en général.
Pour le Sgen-CFDT, une telle évaluation même si elle est au service des apprentissages et motivante pour les élèves ne peut se faire sans :
- la reconnaissance du travail en équipe par l’attribution de décharges horaires permettant la concertation ;
- l’accompagnement des équipes dans la mise en place de cette évaluation par compétences. Les IEN n’ayant qu’une mission de conseil sans être formateurs.
Pour le Sgen-CFDT, contrairement à ce qu’affirment certains, l’approche et les certifications par compétences généralisées à l’ensemble des disciplines ne vident pas les contenus de formation des savoirs professionnels et généraux indispensables.
Pour le Sgen-CFDT, l’évaluation par compétences, permet :
- à chaque élève d’avoir la visibilité de ses résultats et acquisitions.
- dans le cadre des objectifs de formation, d’encourager les plus faibles dans leur parcours de réussite et de donner aux élèves les plus avancés la possibilité de continuer au-delà du seuil attendu.
- de supprimer l’évaluation chiffrée pour s’affranchir de l’effet négatif et quasi définitif de la note scolaire au profit de l’évaluation de l’état d’acquisition des compétences. Bien souvent de nombreux élèves se retranchent derrière un « 10 » juste suffisant, ou sont démotivés par un « 2 », ou s’arrêtent de travailler avec un « 17 ». Il s’agit de porter un regard positif sur chaque élève afin de créer une ambiance de classe apaisée propice aux apprentissages.
Le Sgen-CFDT revendique :
- la suppression des contingences réglementaires obligeant les enseignants à attribuer des notes aux élèves ;
- la suppression des bilans trimestriels ou semestriels chiffrés ;
- des bilans sous forme d’une synthèse des compétences acquises ou non, lisible pour les élèves et leurs parents.
Le fonctionnement des équipes pédagogiques volontaire doit être facilité.
Le Sgen-CFDT revendique une formation des enseignants à cette pratique pédagogique.
Pour le Sgen-CFDT, la mise en place de cette nouvelle pratique d’évaluation ne doit concerner que les équipes pédagogiques volontaires, dont le projet a été validé par le conseil pédagogique.
Pour le Sgen-CFDT, toute généralisation ou expérimentation forcée et contrainte ne peut que condamner la réussite de toute évolution du système d’évaluation, et à plus forte raison l’évaluation par compétences.
Pour le Sgen-CFDT, l’évaluation des compétences demande au professeur un travail supplémentaire qui doit être reconnu et valorisé. Ce travail concerne également l’adaptation des cours à ce type d’évaluation.
La difficulté réside essentiellement dans la définition des compétences, dans leur intégration dans nos modules d’enseignement et dans l’élaboration des supports d’évaluation. Il est nécessaire de créer une banque académique ou nationale de ceux-ci pour faciliter le travail des enseignants.
Pour le Sgen-CFDT, il ne pourra y avoir réussite des élèves sans une réelle amélioration des conditions de travail des personnels, et sans la reconnaissance du conseil pédagogique en tant qu’instance de concertation et de proposition.