La semestrialisation des enseignements en BTSA est enfin possible, quel est l'objectif? Comment s'organisera t-elle?
Semestrialisation, approcher les BTS-A des autres formations de l’enseignement supérieur
La semestrialisation des BTSA est une évolution importante qui répond à la mise en œuvre du processus de Bologne (décret 2002-482 du 8 avril 2002). Elle permet de mieux inscrire les diplômes de l’enseignement supérieur court dans l’architecture européenne L/M/D.
L’organisation des enseignements et des évaluations des prochains BTSA rénovés va être différente.
Possibilité est désormais offerte de conduire cette formation de façon dite « semestrialisée ». Les évaluations se feront en mode « tout CCF ». Les équipes pédagogiques construiront des « unités d’enseignements » en se basant sur le référentiel (voir infra).
Semestrialisation, une démarche volontaire et des étapes…
La semestrialisation est une démarche volontaire pour les établissements candidats. Elle se fera en respectant plusieurs étapes.
- consultation et mobilisation (sur la base du volontariat) de l’équipe pédagogique.
- construction du dossier d’habilitation puis habilitation par le DRAAF après avis de l’inspection (valable 5 ans).
- vote en Conseil d’administration – CA.
Pour le Sgen-CFDT, les équipes pédagogiques qui s’engagent dans ce projet doivent être volontaires. C’est un préalable. La direction de l’établissement candidat devra consulter les enseignant·es et tenir compte de leurs avis. Ce projet va demander aux équipes de faire évoluer leur pratique professionnelle et pédagogiques. Elles auront à se former (c’est souhaitable). Le fait de donner cette liberté de choix est positif. Par contre, un éventuel passage en force n’est pas acceptable. Enfin, la DGER a affirmé à plusieurs reprises ne pas vouloir imposer cette nouvelle organisation aux établissements.
Un nouveau dispositif issu d’une expérimentation
La possibilité de semestrialiser les enseignements en BTSA a fait l’objet de nombreux groupes de travail. La concertation a été nourrie et le Sgen-CFDT a été force de propositions.
Une expérimentation avait été conduite avec des établissements pilotes volontaires, pour tester la mise en œuvre d’une telle architecture. 17 établissements (publics et privés) ont participé à cette expérimentation. Le bilan issu de cette expérimentation met en avant de nombreux points positifs mais aussi quelques difficultés. Ces dernières ont été identifiées. Le dispositif retenu par la DGER en tient compte.
Pour le Sgen-CFDT, il était temps de réorganiser les enseignements en BTSA en les rapprochant de la structure des autres formations de l’enseignement supérieur. Ces diplômes seront mieux reconnus au niveau européen. Ils répondront plus justement aux exigences des politiques publiques actuelles et aux attentes du monde professionnel et des usagers.
Un diplôme avec deux organisations possibles au choix !
Pour rappel : l’organisation par trimestre des enseignements et de leur évaluation par le biais d’épreuves terminales et de CCF (contrôles en cours de formation) est toujours possible.
Pour la semestrialisation, l’organisation des enseignements se fera par semestre. Leur évaluation par le biais de CCF. Cette organisation se fonde sur un référentiel construit par blocs de compétences. Ces blocs seront capitalisables par les apprenants. Ce dispositif s’inspire de celui en œuvre dans d’autres établissements de l’enseignement supérieur (université, IUT
Pour le Sgen-CFDT, ce projet renouvelle l’offre de formation. Il permet également d’assurer la mise en œuvre des lois de 2014 et de 2018, relatives à la formation professionnelle. Il permet la délivrance de blocs de compétences. On peut aussi espérer que cette formule attire plus d’étudiant.es.
La semestrialisation et l’habilitation des équipes
Pour être habilité à conduire la semestrialisation, un établissement devra construire un dossier complet. Les enseignant·es pourront suivre une ou plusieurs formations. La DRAAF émettra un avis et accordera, en fonction de la qualité du dossier, l’habilitation après avis de l’inspection de l’enseignement agricole.
Le Sgen-CFDT a demandé à l’administration un plan de formation ambitieux pour accompagner les équipes volontaires.
Cet accompagnement doit être complet :
- séances d’information, séances d’échange d’expérience (pour monter le projet, pour conduire le BTSA rénové),
- capitalisation des bonnes pratiques observées et diffusion (par le dispositif national d’appui),
- les équipes doivent (en fonction de leurs besoins) pouvoir travailler en réseau, échanger leurs pratiques, leurs expériences, leurs questions, leur succès et leurs difficultés. Enfin, un guide méthodologique va bientôt être diffusé.
Une fenêtre pour l’innovation et la créativité pédagogique ?
L’entrée par unité d’enseignement (UE) va permettre aux équipes de travailler par capacité ce qui facilitera l’enseignement.
Le référentiel s’appuie sur des blocs de compétences (ensemble homogène et cohérent de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées) et de capacités.
Le tronc commun ne correspond pas strictement à des capacités générales. La scission entre matières générales et matières technologiques est moins nette. La mise en œuvre de la pluridisciplinarité en sera facilitée. Les enseignements feront l’objet de capacités évaluées et participeront de façon équivalente à la certification.
Pour le Sgen-CFDT, la semestrialisation de la formation et le système de validation des acquis pourront donner plus de sens aux cours et aux examens. L’approche intégrée (pluri) retenue va également dans le bon sens.
Une mise en œuvre progressive
La semestrialisation des BTS-A se fera au fur et à mesure de la rénovation de ces diplômes. Le calendrier retenu est :
Pour le Sgen-CFDT, ce calendrier étalé dans le temps permettra aux équipes qui le désirent de s’approprier progressivement cette réforme.
Ce que veut le Sgen-CFDT…
La semestrialisation va demander aux équipes de fournir un travail conséquent d’ingénierie pédagogique. Ce chantier va permettre aux équipes de renforcer leur culture commune, de partager leur réflexion pédagogique, de mettre en commun des ressources et des idées.
Pour le Sgen-CFDT :
- cet investissement doit être reconnu par les équipes de direction et l’administration,
- les enseignant.es qui le souhaitent doivent pouvoir se former.
Le Sgen-CFDT a demandé qu’un bilan régulier soit fait pour suivre la mise en œuvre de cette réforme au niveau ministériel.