Lundi 28 septembre, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a présenté aux organisations syndicales, les principaux éléments du Projet de Loi de Finances 2021 pour l’agriculture. Analyse et réactions du Sgen-CFDT.
Pour le Sgen-CFDT, Gisèle BAULAND a porté les sujets d’actualité.
Sont présentés ci-dessous, le budget de l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et du paysage puis, le budget global du ministère.
Programme 142 : Enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et du paysage
Après 4 ans de stabilité, l’enseignement agricole supérieur bénéficie de la création de 18 ETP. Dans le contexte des restrictions budgétaires, on pourrait s’en satisfaire… Il n’en est rien…
Tout d’abord, ces 18 postes sont nécessaires pour mettre en place une réforme des études vétérinaires avec des prépas intégrées, c’est-à-dire que les autres versants ne verront aucune création de poste.
Ensuite, le Sgen-CFDT aurait voulu que l’élan réel en faveur de la recherche (plus 25 milliards sur 10 ans) dans le cadre de la Loi de Programmation Pour la Recherche (LPR) se traduise dès cette année par des créations de postes et non par la multiplication de contrats précaires.
La masse salariale de l’enseignement supérieur agricole augmente de 2,5%. Le ministre explique que la revalorisation de la rémunération des personnels prévue dans le cadre de La Loi de Programmation Pluriannuelle pour la Recherche (LPPR) en cours de finalisation s’appliquera bien dans notre ministère. Cette augmentation sera indemnitaire, la CFDT aurait souhaité une augmentation indiciaire. Le Sgen-CFDT mettra toute son énergie que ces 2,5 % soit bien utilisés pour cet objectif et que cet effort modeste soit renouvelé chaque année.
La revalorisation de la rémunération des ACB relève de l’autonomie des Écoles, elle n’apparaît donc pas dans le budget du ministère.
Déprécarisation, Cdistaion et revalorisation.
Rien n’est prévu dans le budget 2021 pour déprécariser, titulariser et revaloriser les très nombreux contractuels.Le Sgen-CFDT dénonce cette lacune. Le ministre évoque la CDIsation. Le Sgen-CFDT prendra le ministre au mot et interviendra pour faciliter la CDISATION… La Loi de transformation de la fonction publique indique qu’il n’est pas obligatoire d’attendre 6 ans pour une CDis action.
Rien n’est prévu dans le budget 2021 pour titulariser et revaloriser les très nombreux contractuels…
Le Sgen-CFDT dénonce la pratique de certaines écoles, notamment des écoles vétérinaires, consistant à mettre fin aux contrats de contractuels après 5 ans de service. Cette pratique trop répandue, ne va pas dans le sens des paroles du ministre et pourra dans certains cas, être attaquée au tribunal administratif.
Budget global du ministère : des moyens humains en total décalage avec les enjeux du monde d’après
Pour l’ensemble du ministère, il y a 185 suppressions d’ETP, alors que les enjeux des transitions sanitaires, alimentaires et écologique sont forts et les budgets à gérer en augmentation.
Budget 2021 : 4,8 milliards d’Euros…
Le ministre a souligné que le ministère de l’agriculture a obtenu un budget conséquent de 4,8 milliards d’€ pour 2021, stable par rapport à l’année 2020.
S’y s’ajoutent 9 milliards d’Euros de crédits européens, 7 milliards pour les dispositifs sociaux et fiscaux et 1,2 milliards d’€ du plan de relance.
Ce sont donc plus de 20 milliards d’€ pour mettre en œuvre les politiques du ministère auxquels viennent s’ajouter 1,2 milliards d’€ du plan de relance consacrés à l’agriculture et les mesures transversales du plan de relance et de soutien à l’économie, dont notamment le financement des jeunes apprenti.e.s et des jeunes de moins de 25 ans. Au-delà du plan de relance dont 200 millions d’Euros sont dédiés à la forêt, une hausse des crédits est allouée à la politique forestière, à la santé des forêts.
Pour la CFDT, le PLF 2021, est sans surprise, à la baisse sur les emplois, comme ces dernières années sous le signe des restrictions.
La CFDT attendait plus d’ambition sur les créations de postes, notamment pour rendre réellement efficace le Plan de relance dont elle approuve en partie certains axes de dépenses malgré aucun changement de paradigme annoncé.
Le ministre a indiqué avoir conscience que certains services étaient en tension, il a lié sa réponse à l’apport que fera le plan numérique pour la simplification et la sécurisation des procédures. Le plan de transformation numérique est un réel levier.
Certaines missions peinent pourtant déjà à être couvertes…
La CFDT s’inquiète des moyens humains qui seront nécessaires pour le mettre en œuvre alors que certaines missions peinent déjà à être couvertes. En effet ce Plan de relance ne va pas se mettre en œuvre comme par magie, pour accompagner les projets destinés à répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux qu’appellent de leurs vœux nos concitoyennes et nos concitoyens.
Sur les emplois, le ministre a conscience que les organisations syndicales attendaient plus mais explique avoir obtenu un maintien de la trajectoire définie, sans aggravation.