Le 28 septembre 2020, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a présenté le Projet de Loi de Finances 2021 pour l’agriculture, aux organisations syndicales. Comme l'année dernière l'ensemble des organisations syndicales ont dénoncé un budget en régression.
Pour le Sgen-CFDT, Gisèle BAULAND a porté les sujets d’actualité.
Sont présentés ci-dessous, le budget de l’enseignement technique agricole puis, le budget global du ministère.
Programme 143 : Enseignement Technique Agricole
UN BUDGET en régression !
Après avoir créé 822 ETP entre 2013 et 2017 le ministère a supprimé 190 ETP dans l’enseignement technique agricole public depuis 2018. La régression s’accélère, – 50 en 2019, – 60 en 2020, – 80 en 2021. Le Sgen-CFDT regrette que la répartition de cette baisse entre enseignement privé et public ne soit pas connue.
Le ministre indique que la diminution des effectifs élèves globaux (public et privé) de l’enseignement technique est d’environ 3% (chiffres non consolidés). Par ailleurs, il annonce qu’aucune suppression nette de classe ne sera imposée.
La masse salariale de l’enseignement technique n’augmente pas d’un centime d’euro en 2021. Le ministre évoque le grenelle de l’enseignement, discussions se déroulant au niveau de l’Éducation nationaleen vue d’une revalorisation de la rémunération des enseignant.es. Le ministre annonce que les enseignant.es du MAA en bénéficieront, malheureusement, cela n’est pas visible pas dans le budget, aucune anticipation ! Faudra-il attendre 2022 ? Le Sgen-CFDT dénonce ce manque de prévision.
Rien n’est prévu au budget 2021 pour déprécariser, titulariser et revaloriser les très nombreux.ses contractuel.les.
Le ministre évoque un plan de CDIsation.
Le Sgen-CFDT prendra le ministre au mot et interviendra pour faciliter la CDIsation.
La Loi de transformation de la fonction publique indique qu’il n’est pas obligatoire d’attendre 6 ans pour une CDIsation.
Le ministre souhaite renforcer l’aspect inclusif de l’enseignement agricole.
Plus 17 millions d’Euros seront consacrés à cet objectif. Par ailleurs 25 ETP d’AESH seront CDIsés.
Le ministre souhaite continuer la campagne de communication en faveur de l’enseignement agricole. Dans le cadre du plan de relance gouvernementale, 10 millions d’euros supplémentaires serviront cet objectif.
Le Sgen-CFDT n’est pas enthousiaste, alors que le plan « l’aventure du vivant » n’a pas abouti et n’a pas été évalué, un nouveau plan de communication est annoncé.
Le ministre a réaffirmé son attachement à l’enseignement agricole, en insistant sur le fait que la baisse des effectifs apprenants de cette rentrée, ne lui avait pas facilité la tâche pour négocier avec « Bercy ». La qualité de l’accueil très inclusif de l’enseignement agricole n’est pas assez prise en compte. Il a rappelé que 18 ETP étaient créés pour l’enseignement supérieur pour la mise en œuvre de la réforme du cursus vétérinaire intégrants des classes préparatoires intégrées.
Budget global du ministère : des moyens humains en total décalage avec les enjeux du monde d’après
Alors que les enjeux des transitions sanitaires, alimentaires et écologique sont forts et les budgets à gérer en augmentation, le budget 2021 prévoit la suppression de 185 suppressions ETP pour l’ensemble du ministère.
Le ministre a souligné que le ministère de l’agriculture a obtenu un budget conséquent de 4,8 milliards d’Euros pour 2021, stable par rapport à l’année 2020. S’y ajoutent 9 milliards d’Euros de crédits européens et 7 milliards pour les dispositifs sociaux et fiscaux.
Ce sont donc plus de 20 milliards d’Euros qui seront consacrés à la mise en œuvre des politiques du ministère.
1,2 milliards d’Euros issus du plan de relance consacrés à l’agriculture et les mesures transversales du plan de relance et de soutien à l’économie viendront compléter le budget. Ils permettront notamment le financement des jeunes apprenti.e.s et des jeunes de moins de 25 ans. Au-delà du plan de relance dont 200 millions d’euros sont dédiés à la forêt, une hausse des crédits est allouée à la politique forestière, à la santé des forêts.
Pour la CFDT, le PLF 2021, est sans surprise, à la baisse sur les emplois et comme ces dernières années sous le signe des restrictions.
La CFDT attendait plus d’ambition sur les créations de postes, notamment pour rendre réellement efficace le Plan de relance dont elle approuve certains axes de dépenses bien qu’aucun changement de paradigme ne soit annoncé.
La CFDT attendait plus d’ambition sur les créations de postes alors que certaines missions peinent déjà à être couvertes.
Le ministre a indiqué avoir conscience que certains services étaient en tension, il a lié sa réponse à l’apport que fera le plan numérique pour la simplification et la sécurisation des procédures. Le plan de transformation numérique est un réel levier.
La CFDT s’inquiète des moyens humains qui seront nécessaires pour le mettre en œuvre alors que certaines missions peinent déjà à être couvertes. En effet ce Plan de relance ne va pas se mettre en œuvre comme par magie, pour accompagner les projets à répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux qu’appellent de leurs vœux nos concitoyennes et nos concitoyens.
Sur les emplois, le ministre a conscience que les organisations syndicales attendaient plus mais explique avoir obtenu un maintien de la trajectoire définie, sans aggravation.