BYOD : l’École d’ AVAN

« L’évolution historique du couple support-message est une bonne variable de la fonction d’enseignement. » Michel Serres, Petite Poucette (2012).

BYOD OU AVAN

L’acronyme BYOD (Bring your own device) est d’abord né dans les entreprises qui ont autorisé, voire encouragé, les employés à utiliser leur propre matériel. La transposition française la plus utilisée est AVAN (Apportez votre appareil numérique). Notons que la Commission nationale de terminologie, souvent en retard d’une révolution, préconise AVEC (Apportez votre équipement de communication).

C’est cet oubli du passage
 du téléphone portable au smartphone (ordiphone, en 
français réglementaire) qui a 
freiné, et freine encore, la pratique dans l’éducation. En 2010, la loi
 sur l’environnement a interdit le téléphone portable dans les écoles 
et collèges pour respecter le principe de précaution lié aux dangers des ondes électromagnétiques, mais seulement « durant les activités d’enseignement » (article L511-5 du Code de l’éducation).

Plus récemment, un candidat à la présidentielle de 2017 a inscrit cette interdiction dans ses promesses de campagne en expliquant que c’était pour que les élèves ne soient pas distraits dans l’écoute du professeur…

UNE PROHIBITION D’ARRIÈRE GARDE

Les nombreuses expérimentations menées ces dernières années ont montré que ces dangers supposés étaient faciles à éviter et qu’il était plus profitable de développer les usages scolaires des smartphones plutôt que de tenter de les interdire. À vrai dire, ces expérimentations s’inscrivent dans une démarche pédagogique, centrée sur l’élève, qui facilite le cadrage par des chartes d’usages plus que par le règlement, et rend naturel pour les enseignants comme pour les élèves, l’idée que l’ordinateur qu’ils ont dans la poche peut et doit servir aux apprentissages.

UN USAGE FAVORABLE AUX APPRENTISSAGES

Pour l’élève, l’utilisation de l’appareil personnel est sécurisant et les pertes de temps liées à la prise en main technique sont réduites. Il entre ainsi plus vite et plus naturellement dans les apprentissages pédagogiques. Les échanges avec ses pairs sont aussi facilités par cette démarche. Plus généralement, les projets AVAN modifient les relations élèves-enseigants et élèves-élèves, obligent à questionner les espaces d’apprentissage et font évoluer la forme scolaire.