Depuis fin août, le Ministère a mis en place des groupes de travail pour réfléchir à l'ouverture des Modules d'Initiative Nationale mais aussi à la possibilité d'ouvrir une nouvelle voie pour l'obtention du CAPPEI : la Validation des Acquis et de l'Expérience. Une Avancée que le Sgen-CFDT réclamait.
Après un faux départ en juin, des discussions se sont ouvertes en cette rentrée sur la création d’une troisième voie pour obtenir la certification en passant par la Validation des Acquis et de l’Expérience (VAE) et ouvrir plus largement la possibilité de partir en Module d’Initiative Nationale (MIN).
Des attentes des personnels sur la formation
Initialement, le Ministère souhaitait supprimer les Modules d’Initiative Nationale. Devant l’opposition de l’ensemble des organisations syndicales présentes, il a fait marche arrière.
Pour le Sgen-CFDT, afin de répondre aux besoins de l’école inclusive, il était très important d’ouvrir la possibilité d’accéder à ces modules à un plus large public que les personnels sur des postes supports ou qui sortaient d’une formation longue (300 heures). Le Ministère est à ce titre sur la même longueur d’onde car il enregistre un nombre très important de demandes en ce sens et ce depuis le déploiement massif des dispositifs inclusifs, d’accueil d’enfants à besoins particuliers.
Le nombre de départs en MIN étant aujourd’hui limité, le Sgen-CFDT a demandé qu’il soit abondé de manière à pouvoir couvrir les demandes supplémentaires à venir. Ce sera chose faite avec l’annonce du Ministère de porter à plus de 7000 départs annuels en formation MIN à l’horizon 2024.
Ces départs en MIN pourront également concerner d’autres corps que les seul·es enseignant·es : personnel de direction, CPE, AESH. Bien qu’ils ne soient pas concernés par la certification, c’est une avancée pour ces personnels qui exprimaient depuis longtemps des besoins de formation lié à l’école inclusive.
L’apparition d’une troisième voie pour la certification : la Validation des Acquis et de l’Expérience
Si, sur la formation, il y avait une certaine unité syndicale, il n’en a rien été sur la certification par VAE. Ainsi, certaines organisations syndicales la rejettent en parlant ni plus ni moins que de certification au rabais. Pour le Sgen-CFDT, la VAE est une avancée importante qui va dans le sens d’une uniformisation entre les Ministères de l’accès à la certification. Elle doit permettre à des enseignant·es sur des postes spécialisés depuis de longues années principalement des professeur·es du second degré et plus spécifiquement des professeurs de Lycée Professionnel de présenter leur candidature sans avoir besoin de repasser par une formation longue.
Des modalités de validation de l’expérience qui doivent être conformes à ce qui existe dans d’autres Ministères
Basée sur un dossier présenté et soutenu devant un jury, la VAE permet de cerner si le candidat ou la candidate est apte à recevoir cette certification. Pourtant, pour certaines organisations syndicales, cela ne suffit pas. Il leur semble nécessaire d’observer le candidat, la candidate, au sein de la classe et de mener ce que ces mêmes organisations ne veulent pas appeler une inspection. Pour le Sgen-CFDT, cela n’est pas acceptable.
En effet, comment accepter que des candidat·es qui, pour certain·es, ont œuvré au sein de dispositifs divers et variés, qui ont été plusieurs fois inspecté·es et donc confirmé·es sur leur poste, puissent de nouveau être confronté·es à une inspection ? C’est bien au jury de cerner si le candidat, la candidate est apte à obtenir la certification en regardant s’il possède les compétences attendues.
Un dossier qui doit refléter les attendus de la certification
Avant de pouvoir présenter le dossier, les candidat·es devront justifier de 5 années de titularisation et de 3 années sur un poste relevant de l’enseignement spécialisé ou de l’école inclusive. Ils devront à ce titre poser acte de candidature via un CV à fournir et justifiant de leur parcours professionnel.
Ensuite, pour la validation de la VAE, le Sgen-CFDT considère que tout doit résider dans la constitution du dossier. Il devra contenir les éléments permettant de repérer les compétences du candidat, de la candidate, sur les différents blocs que constituent la certification CAPPEI :
- Exercer dans le contexte professionnel spécifique d’un dispositif d’éducation inclusive,
- Exercer une fonction d’expert de l’analyse des besoins éducatifs particuliers et des réponses à construire,
- Exercer une fonction de personne ressource pour l’éducation inclusive dans des situations diverses.
Une nécessité pour le Sgen-CFDT : accompagner le candidat dans la constitution de son dossier
Pas forcément facile pour un·e candidat·e de faire une introspection sur ses propres compétences. Pour l’aider en ce sens, le Sgen-CFDT a proposé de laisser la possibilité que le candidat, la candidate soit accompagné·e durant la constitution de son dossier par un tuteur de son choix. Cette pratique existe déjà sur la plupart des VAE existantes.
Cet accompagnateur, cette accompagnatrice pourrait être par exemple un·e enseignant·e spécialisé·e, un·e conseiller·e pédagogique ASH, un formateur ou une formatrice INSPE. La possibilité d’un regard extérieur permettra sans doute une meilleure pensée réflexive du candidat, de la candidate, sur ses pratiques et sur sa pédagogie permettant la prise en charge des enfants à besoins particuliers au sein de son établissement. En effet, mettre des mots sur ce que l’on fait n’est pas toujours aisé, l’aide d’un tiers sera la bienvenue.
La composition du jury : formateurs ou pas formateurs ?
L’un des autres éléments de clivage entre les organisations syndicales est la présence ou non des formateurs dans le jury de validation de la VAE.
Pour le Sgen-CFDT, dans la mesure où le candidat n’a pas suivi de formation, il n’y a aucune raison que le formateur fasse partie du jury. En effet, il ne s’agit pas de valider des compétences acquises dans une formation longue, suivie en amont.
Dès lors, ce jury ne serait composé que de 3 personnes (contre 4 dans la validation du CAPPEI en formation longue). Pour le Sgen-CFDT, si l’on veut assurer une certaine cohérence entre les modalités d’obtention de la certification, on pourrait prévoir la présence d’un accompagnateur de dossier dans ce jury. Cependant, cela ne pourrait être la personne qui a participé à la conception de celui du candidat, de la candidate, qui se présente.
Des arbitrages à venir
En tout état de cause, cette troisième voie de validation du CAPPEI sera une avancée pour les personnels.
Reste à connaître les arbitrages du Ministère sur les éléments qui ne faisaient pas consensus.
Le Sgen-CFDT a porté la voix des collègues comme il se doit de le faire, sans dogmatisme mais avec la volonté de reconnaître l’expérience acquise par de nombreux et nombreuses collègues. Réponses le 30 septembre lors du Comité Technique Ministériel.