Le Sgen-CFDT exprime sa satisfaction de voir enfin, à travers le «Plan d’action en faveur du travail social et du développement social» présenté en Conseil des Ministres et le travail social être à l’agenda des chantiers prioritaires de l'État.
Travail social : Le Sgen-CFDT s’associe au communiqué diffusé par la fédération Interco-CFDT le 29 octobre.
Les États Généraux du Travail Social : débat et prise de conscience
Les États Généraux du travail social, s’ils n’ont pas donné toute l’impulsion et la mobilisation espérées, auront tout de même permis un débat et l’émergence d’une prise de conscience par les plus hauts responsables politiques du pays d’une urgence, d’une exigence.
Fortement impliquée dans le travail de réflexion et la mobilisation positive du secteur, notamment lors de l’action « le travail social – et la santé – ne sont pas un coût mais un investissement et une richesse », la CFDT considère que son investissement n’a pas été vain et que le Plan gouvernemental donne une nouvelle perspective pour le travail social du XXIème siècle.
Après des craintes légitimes quant à la pérennité de certaines identités professionnelles, le débat a permis de les dépasser puis de proposer, pour ceux qui sont dans cette dynamique, des chemins permettant de tenter de sortir de la crise systémique actuelle du travail social.
Le chantier est vaste : formations initiale et continue, statuts et reconnaissance des professionnel-le-s, place des usagers mais aussi des bénévoles, gouvernance nationale et territoriale… la CFDT prendra toute sa part dans les travaux qui vont s’ouvrir.
Les réflexions et propositions de la CFDT
Beaucoup de réflexions et de propositions de la CFDT ont été entendues et prises en compte en partie (de la refonte du CSTS à une gouvernance territoriale plus forte et plus portée politiquement, en passant par une évolution des formations initiales et continues, une meilleure reconnaissance professionnelle et statutaire, l’usager remis dans une place d’acteur , la transversalité institutionnelle…).
La CFDT a pris le pari du dialogue ferme, de la participation et de la proposition plutôt que d’agiter des épouvantails et laisser la chaise vide lorsqu’il s’agit d’avancer par le débat ! Elle ne regrette pas cette démarche réformiste, même si elle avait proposé certaines pistes plus audacieuses notamment sur trois registres :
- Une prise de parole politique forte au niveau du premier ministre, voire du Président de la république. A l’instar de l’adresse de Nicole Questiaux de 1982, la société a besoin de comprendre le sens dans lequel s’inscrit l’esprit de solidarité qui anime les politiques sociales ; le travail social a, quant à lui, besoin d’une ligne directrice l’inscrivant comme l’un des piliers du pacte républicain du début du XXIème siècle et refondant sa légitimité.
- L’élaboration d’un « pacte de responsabilité » avec les Conseils Départementaux (CD) à travers lequel l’État s’engagerait à une meilleure compensation des charges liées aux aides sociales légales (RSA, APA, PCH, …) et les CD à consacrer une part significative de la marge financière retrouvée au travail social et à ses moyens.
- Un plus grand volontarisme en ce qui concerne la gouvernance locale du travail social en créant un Conseil Territorial des Politiques Publiques d’Action Sociale et de Travail Social, présidé par le Président du Conseil Départemental, dans lequel serait débattu le projet social départemental.
Les thèmes qui seront abordés :
Au moins quatre thématiques seraient travaillées : la protection de l’enfance, la polyvalence, l’insertion et les personnes âgées ou handicapées. Ce Conseil serait constitué de représentants des différents acteurs des politiques sociales : Département, Éducation Nationale, Protection Judiciaire de la Jeunesse, CAF, secteur associatif, Métropoles, Intercommunalités (CIAS/CCAS), représentants des usagers et représentants des personnels. Dans un souci de simplification et d’allègement des charges administratives, le projet social départemental pourrait rassembler/fusionner bon nombre de Plans et Schémas actuellement en vigueur. Il définirait les critères d’évaluation qualitative de la réalisation de ce projet.
Acteur constructif et restant critique, la CFDT poursuivra son travail dans l’intérêt collectif des professionnels et des citoyens-usagers.
Ne pas être dans le conservatisme stérile en regardant le train de l’histoire passer, mais proposer, argumenter et construire : la CFDT ne laissera pas la richesse du travail social dans un désert protestataire !