La délégation était composée de Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la fédération Sgen-CFDT, Franck Loureiro, secrétaire général adjoint, Karima Boulhouchat, secrétaire nationale, et Françoise Lambert, secrétaire fédérale.
La nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ESRI), Frédérique Vidal, était accompagnée de son directeur adjoint de cabinet, Nicolas Castoldi.
« Nous avons eu 1h30 d’échanges très francs et riches. La ministre est très solide sur les dossiers. Elle a une vraie vision de l’ESRI, même si nous ne la partageons pas complètement », résume Franck Loureiro. Cependant, « nous attendons de voir quels seront les actes de la ministre. Le projet de campagne du candidat Macron suscitait beaucoup d’interrogations et quelques inquiétudes. Sa vision de l’autonomie par exemple n’est pas celle du Sgen-CFDT. D’un côté une autonomie dérégulée avec un chef omnipotent, de l’autre une autonomie des équipes universitaires avec un État stratège qui fixe les grandes orientations et en contrôle a posteriori la mesure en œuvre. »
Les sujets abordés ont été le dialogue social, les prérequis en Licence, le budget, la politique de site, les Espé , le bac-3/bac+3, la fonctionnarisation des CROUS et les dossiers ressources humaines.
Dialogue social: un élément important pour la CFDT.
Frédérique Vidal souhaite établir des rapports les plus étroits possible avec les organisations syndicales. Elle tient à ce que des échanges aient lieu tant sur l’esprit que sur la lettre des textes avant leur présentation dans les instances.
Budget 2018 : la revendication de la CFDT.
Le Sgen-CFDT a rappelé sa revendication de 1,5 milliards d’euros supplémentaires par an pour le budget de l’ESR. Cette augmentation est indispensable pour permettre un accueil de qualité pour les étudiants et des conditions de travail décentes pour tous les agents. La CFDT, première organisation du CNESER, assumera pleinement ses responsabilités, y compris en appelant les agents à se mobiliser.
Tirage au sort/prérequis : vigilance de la CFDT.
La ministre dit avoir entamé les discussions avec les établissements et les filières en tension. Elle souhaite qu’il y ait le moins possible d’étudiants tirés au sort. Ce sujet pose de fait celui de la sélection. Pour le Sgen-CFDT, il ne sera pas question de franchir la ligne rouge que constituerait une sélection malthusienne. Mais il faut ouvrir le dialogue car la hausse des effectifs amène les établissements à pratiquer une sélection déguisée. Frédérique Vidal nous a assuré qu’elle prendrait le temps de la concertation sur cette question importante et complexe des prérequis.
Protocole fonctionnarisation des personnels ouvriers des CROUS : un dossier prioritaire pour la CFDT.
Le Sgen-CFDT a rappelé son attachement à ce dossier qui acte une véritable mesure de justice sociale. Pour le Sgen-CFDT , les personnels des CROUS sont membres à part entière de la communauté universitaire. Ils concourent au même titre que les autres agents (enseignants, enseignants-chercheurs, BIATSS) à la réussite étudiante. Afin de traiter plus en profondeur ce dossier complexe, nous avons demandé une audience spécifique. Il est en effet important qu’avant la première réunion du comité de suivi, mis en place par le protocole d’accord du 5 mai 2017, un cadrage politique ait lieu sur la présidence, le calendrier, les points à traiter… La CFDT sera vigilante sur la conduite du comité de suivi auquel participeront les seuls signataires du protocole.
PPCR et RIFSEEP : le droit de suivi de la CFDT.
La ministre a confirmé la mise en oeuvre de ces deux chantiers hérités de la mandature précédente. L’arrêté d’adhésion au RIFSEEP des ITA et ITRF est en cours de finalisation. Il ne manque plus qu’une signature. Les discussions pour la filière des agents des bibliothèques ont débuté.
Nous avons alerté la ministre sur la garantie d’un déroulé de carrière pour tous les agents sur au moins deux grades. La mise en oeuvre s’avère en effet plus complexe que dans l’Éducation Nationale. La situation est particulièrement complexe pour les enseignants-chercheurs dont la carrière est administrée par le CNU. Elle l’est également pour les assistants ingénieurs dont le corps ne comporte qu’un grade.