Le Sgen-CFDT prend acte de la mise en œuvre du second confinement et regrette que les enseignements du premier n'ai pas été tirés afin de préparer les agents du ministère de l'agriculture et de l'enseignement agricole public à cette nouvelle période qui s'annonce difficile et éprouvante.
Plus de missions et de stress avec moins de moyens
Une seconde période de confinement partiel démarre, la CFDT regrette que nous n’ayons pas pris le temps de tirer tous les enseignements du premier confinement. Dans ce contexte, nous devons rester pragmatique, faire preuve de bon sens et anticiper les problèmes qui vont découler de cette situation à court terme comme à long terme.
Rester pragmatique, faire preuve de bon sens et anticiper les problèmes…
Le ministère doit faire à des menaces, sanitaires, économiques, sociales et terroristes qui pèsent sur notre pays. Il prévoit d’y répondre par une continuité de l’ensemble des activités, un soutien aux filières, la mise en œuvre du plan de relance, un enseignement agricole à toute épreuve, la poursuite des réformes (transformation de la fonction publique, OTE, SGC…), la mise en œuvre du BREXIT, la continuité d’activité dans les abattoirs et des contrôles aux frontières, le maintien des objectifs d’inspections sanitaires.
Derrière ces objectifs ambitieux, ce sont des agents qui vont être une nouvelle fois fortement mobilisés en mode dégradé et ce, sans perspective d’augmentation des effectifs, bien au contraire et avec peu de reconnaissance. Toujours plus de missions, une crise multifactorielle à gérer, sans moyens supplémentaires et avec des équipes fortement impliquées depuis la 1ère vague.
Un ministère qui doit être pragmatique
Pour la CFDT ceci n’est ni réaliste, ni pragmatique. Le bon sens dicterait de redéfinir les priorités en tenant compte des contraintes et de leurs évolutions afin d’éviter de dégrader les conditions de travail et la santé des agents. La frontière est mince pour que soit reproduit la situation des SEA à l’échelle du MAA, d’autant que certains services sont réduits du fait d’agents malades du Covid-19, ajoutant une charge supplémentaire à ceux qui travaillent.
La CFDT souhaite alerter sur la situation des équipes logistiques et informatiques, qui depuis le début doivent mettre en œuvre les protocoles et les nouvelles consignes dans des temps records parfois le vendredi pour le lundi ! Ces équipes, font preuve de réactivité et d’adaptation et nous leur faisons part de notre reconnaissance. Un tel engagement sur la durée n’est pas sans risque sur la santé
Le télétravail n’est pas une option !
Dans le contexte sanitaire actuel, il est primordial de limiter efficacement la propagation du virus. Les consignes du gouvernement et de la ministre de la transformation et de la fonction publiques sont claires, limiter les déplacements en privilégiant le télétravail pour toutes les missions télétravaillables « le télétravail n’est pas une option ». Certaines injonctions pour assurer en présentiel la continuité des missions apparaissent contradictoires, voire incompréhensibles pour de nombreux agents. Cette confusion se retrouve sur le terrain avec une application très hétérogène du télétravail selon les structures et selon les chef.fes de service.
La fin du jour de carence !
Pour la CFDT, limiter la propagation du virus implique aussi la suppression du jour de carence. Trop d’agents hésitent et viennent travailler alors qu’ils sont contagieux afin de ne pas perdre ce jour de carence, ce qui traduit aussi la détresse de certains en cette période de crise économique. L’État doit être exemplaire et en tenir compte.
Application des protocoles : les disparités entre établissements peuvent être importantes…
Il reste enfin des sujets sur l’application des protocoles, où des disparités entre établissements peuvent être importantes. La gestion des internats et de la restauration est un sujet qui fait encore l’objet de nombreuses questions. Localement, les ajustements à opérer se feront en fonction des configurations et des possibilités propres à chaque établissement. Un accompagnement de ces structures est sur ces points nécessaire. Le matériel informatique et le déploiement de VPN permettant le travail à distance fait aussi défaut par endroit et c’est une dépense supplémentaire sur le budget fragilisé des établissements qui est opéré.
Ce que veut la CFDT
La CFDT attend de l’administration de prévoir la continuité d’activité dans le cas d’un durcissement du confinement, en particulier dans l’enseignement. Dans ce secteur, les outils de visioconférence, l’accès à toutes et à tous d’un équipement et d’une connexion sont indispensables pour le maintien du lien social entre enseignants et apprenants.
Tous ces sujets d’actualités s’ajoutent à de nombreux autres sur l’hygiène, la santé et les conditions de vie au travail, le quotidien est toujours là. Les accidents de service ou de trajet, les RPS, les TMS, le harcèlement, les discriminations, agressions, la mise à jour des DUERP, la médecine préventive et scolaire sont autant de sujets qui sont souvent oubliés pour ne se concentrer que sur la crise sanitaire, un vrai risque pour l’après crise !
La CFDT demande que tous ces sujets soient abordés lors des nombreux CHSCT et CoHS.