La CFDT souhaite que l'administration apporte des réponses concrètes sur des questions de santé.
En raison du boycott de la réunion par 3 organisations syndicales, il faudra attendre la convocation d'un prochain CHSCT Ministériel...
CHSCT : la CFDT refuse la politique de la chaise vide
La sortie de la crise sanitaire au MAA doit se construire par la conduite d’un dialogue social riche et exigeant et dans le respect de toutes les parties prenantes.
Une fois de plus, le CHSCT-Ministériel du 27 mai a été boycotté par 3 organisations syndicales sur 5, ce qui a conduit, faute de quorum, à sa non tenue.
La CFDT (Sgen et Spagri) du ministère de l’agriculture n’a pas rejoint les promoteurs de cette initiative et souhaite plus que jamais, porter la parole des agents et leurs nombreuses inquiétudes dans les diverses instances nationales, régionales et locales. L’administration doit fournir des réponses aux questions légitimes que les personnels se posent pour qu’ils puissent se projeter dans la reprise de leurs activités professionnelles.
Dans ce contexte si singulier, la politique de la chaise vide ne sert personne mais surtout pas les agents.
Pour obtenir des réponses, encore faut-il donner l’occasion à l’administration de répondre aux organisations syndicales.
Pendant cette période de crise, la CFDT est consciente qu’une réunion hebdomadaire du CHSCTM, qu’elle soit formelle ou en format groupe de travail, ne peut se faire qu’en mode dégradé mais elle a le mérite d’aborder de nombreuses problématiques et de répondre à de nombreuses questions de terrain.
La CFDT regrette fortement ce nouveau report qui ne permet pas d’analyser efficacement et rapidement les sujets particulièrement sensibles prévus à l’ordre du jour, notamment celui lié aux abattoirs, celui de la perspective de reprise des cours dans l’enseignement agricole et enfin celui concernant les premières remontées des Plans de Reprises d’Activité (PRA) dans les différents services.
Depuis deux semaines, le déconfinement se met en place de façon progressive sur les territoires. Pour le moment l’émergence d’une seconde vague demeure hypothétique.
Face à ces résultats plutôt encourageants, la CFDT aurait aimé affirmer au CHSCT-M qu’il est indispensable de maintenir les mesures barrières et qu’il est impératif de veiller à la santé au travail des agents en présentiel, dont le nombre va régulièrement augmenter au fur et à mesure de l’assouplissement du déconfinement et de l’organisation des services.
Abattoirs : Une expertise est indispensable
Des informations alarmantes véhiculées par les médias indiquent qu’un certain nombre d’abattoirs implantés dans des régions différentes (Bretagne, Vendée, Centre…) comptent des cas confirmés de Covid-19.
La CFDT voulait et veut exprimer au ministère l’inquiétude et l’anxiété ressentie par les agents qui y interviennent.
La CFDT demande aux représentant.es de l’administration de tout mettre en œuvre pour expertiser l’origine de ces contaminations importantes afin de définir les mesures à mettre en œuvre et à faire respecter pour les endiguer.
Pour la CFDT, il est du devoir du ministère d’être réactif et exemplaire sur ce dossier plus que sensible.
Par ailleurs, lors du dernier CTM (comité technique ministériel), un ensemble de mesures et de préconisations (fiches techniques, plan de reprise d’activité) a été présenté pour encadrer la réouverture des établissements d’enseignement agricole et des services du MAA.
La CFDT a des questions à poser à ce niveau : par exemple, quel type de masque sera distribué aux agents en abattoir (FFPA ? FFP2 ?) et quelles raisons président à ce choix ? seront-ils dépistés systématiquement ? régulièrement ?
La CFDT est favorable à une reprise d’activité progressive et mesurée qui se fasse dans le respect des règles sanitaires sans tomber dans « l’hyper hygiénisme ».
Pour nous, les mois de mai et juin seront des mois test cruciaux. Il fallait et il faut en débattre, une occasion ratée avec le boycott de ce CHSCTM.
Télétravail : des enjeux substantiels
Les enjeux sont substantiels ! Une nouvelle organisation du travail va être expérimentée, celle de plus de télétravail.
La CFDT estime qu’il est nécessaire de disposer d’un cadre national qui permette une harmonisation des pratiques entre les structures afin de garantir une équité de traitement.
Des bonnes et des mauvaises pratiques vont être identifiées.
Pour la CFDT, en structurant et en animant dans chaque établissement et service un temps consacré à un retour d’expérience, les équipes et leur direction seront alors en mesure de mieux appréhender l’organisation de la rentrée de septembre.
Pour l’enseignement agricole, ce temps de dialogue social est essentiel pour garantir une rentrée 2020 sécurisée et organisée.
Personnes fragiles et garde d’enfant : les demandes de la CFDT
Enfin, la CFDT veut plus que jamais lancer une alerte sur deux mesures qui sont toujours en suspens (et donc sans réponse).
Nous demandons que deux catégories d’agents puisent pouvoir continuer de travailler à distance ou de bénéficier d’une Autorisation Spéciale d’absence (ASA) quand le travail à distance n’est pas possible.
- Les agents vivant avec une personne fragile et certifiée en tant que telle par la délivrance d’un certificat médical.
- Les personnes obligées d’assumer la charge de la garde d’enfants de moins de 16 ans, au motif de la fermeture (ou d’une réouverture partielle) des établissements d’enseignement dans lesquels ils sont scolarisés.
L’absence de modes de garde collectifs cet été est également problématique. Des solutions sont à trouver pour ces agents qui ont besoin d’être rassurés pour se projeter et s’organiser plus sereinement.
Lors du prochain CHSCT-M, la CFDT portera ces demandes et exigera des réponses pour l’intérêt des personnels.