Le Sgen-CFDT dénonce la chute inquiétante du recrutement des Psychologues de l'EN pour 2019. Quels sont les projets réels du MEN pour ce nouveau corps créé en 2017 ?
La baisse des recrutements de Psy-EN pour 2019 est très inquiétante
Les chiffres communiqués au JO du 29 novembre 2018 montrent une baisse de 130 recrutements par rapport à 2017 ! Cela ne peut qu’interroger sur les intentions réelles du ministère pour ce nouveau corps de Psy-EN.
Les promesses d’augmentation de recrutements faites lors des discussions sur le corps unique sont passées à la trappe.
Psy-EN EDA du 1er degré : un manque critique de personnels
La baisse de 10 postes par rapport à 2017 prouve que le ministère n’a pas pris la mesure du déficit abyssal de titulaires au moment de la création du corps : ce sont quelques 900 postes qui restent vacants au niveau national ; le recrutement prévu de 125 postes est totalement sous dimensionné par rapport aux besoins réels.
Cette situation critique ne permet pas aux personnels de faire face à leurs missions, d’autant qu’il y a très peu de recrutements de non titulaires EDA par les rectorats, contrairement à ce qui se pratique pour les EDCO.
Les interventions « hors secteurs » sur demande de l’inspection se multiplient pour pallier les manques. Les Psy-EN EDA se trouvent de plus en plus sur des situations de crise, d’urgence et de très grande difficulté au détriment de leurs missions de prévention et d’accompagnement des équipes et des familles.
Ce déficit met les collègues en grande difficulté professionnelle et en grande tension personnelle : nombre élevé d’écoles par secteur, dispersion des lieux d’activité, problématique lourde des publics suivis, mise à mal des RASED et des structures extérieures de soin, sont autant de facteurs cumulés qui détériorent les conditions de travail et dégradent le service rendu aux publics.
Ce chiffre est un très mauvais signal pour les EDA !
Psy-EN EDCO du 2nd degré : un climat d’incertitude
La baisse vertigineuse de 120 recrutements par rapport à 2017 pose la question des projets ministériels pour les CIO et leurs personnels. Cette spécialité cumule également quelques 900 postes vacants, pourvus par des non titulaires. Aucune création de postes depuis 2006 et, plus inacceptable encore, le nombre de titulaires a chuté de 1500 en 10 ans entre 2006 et 2016 !
Quels projets ministériels se cachent derrière ces chiffres ?
Anticipation du transfert des missions de conseil en orientation aux régions (en plus du transfert de leurs missions d’information déjà prévu par la loi Liberté de Choisir son Avenir Professionnel au 1er janvier 2019) ?
Anticipation de la fermeture des CIO et de l’affectation des EDCO en établissements scolaires ?
Projet de garder un corps plus réduit de Psy-EN EDCO en établissements, essentiellement dédiés à la grande difficulté sur le schéma du 1er degré, en renforçant les missions des profs principaux pour le suivi en orientation de leurs élèves ?
Projet d’élargir le champ d’activité des EDA aux collégiens pour recentrer les EDCO en lycée et dans le supérieur ?
Le besoin de services publics de proximité pour la jeunesse émerge dans le climat de tensions sociales actuelles.
De fortes exigences sociales s’expriment actuellement quant au niveau de vie en lien avec la formation et l’insertion des jeunes sur leur territoire.
Les lycéens et les étudiants expriment également de vives inquiétudes pour leur avenir lié à leur parcours de formation (réforme du lycée et du sup). Ce contexte de tensions pointe le besoin de services publics de proximité qui répondent aux différentes problématiques de la jeunesse et des familles.
Les CIO ont un rôle majeur à jouer à l’interface de l’École, en partenariat avec les autres acteurs du champ de l’orientation, pilotés par les régions.