Le travail mené autour de la circulaire sur les Établissements Régionaux d’Enseignement Adapté (EREA) montre les difficultés à faire avancer partout l’école inclusive faute de définition partagée.
Après les travaux de ce printemps concernant les EREA avec le Ministère, la circulaire n° 2017-076 a été publiée au BO du 26 avril. La mise en œuvre des dispositions se fera à la rentrée 2018.
Ce que le Sgen-CFDT a obtenu pour les EREA
- les enseignants d’enseignement général pourront suivre également les élèves dans les périodes de stage avec les PLP. En effet, la circulaire n° 2016-053 du 29-3-2016 concernant les PFMP indique que tous les enseignants y compris ceux d’enseignement général peuvent et doivent suivre les stages. Le regard croisé des professeurs d’enseignement généraux et professionnels est intéressant à plusieurs titres. Ils peuvent d’abord avoir des analyses complémentaires. La rencontre d’un élève hors de la relation de classe peut aussi modifier positivement la relation. Le sentiment de suivi et d’encadrement s’en trouve confortée et renforcée pour des élèves qui ont souvent un fort besoin de cadre et de sécurité.
- les EPI sont clairement identifiés comme une possibilité d’adaptation de l’enseignement au collège. Le texte initial n’y faisait pas référence.
- des conventions entre les EREA et les établissements de milieu ordinaire vont pouvoir être établies en vue d’une inclusion des élèves. Nous regrettons malgré tout que cette possibilité ne soit pas une obligation, au moins pour le niveau 6ème, l’affectation en enseignement adapté ne devenant définitif qu’en 5ème.
Ce qu’il reste à obtenir pour les EREA
- la possibilité pour les enseignants qui ont tenu ces services en service d’internat depuis plusieurs années de gérer les nuitées de l’internat voire d’en organiser le fonctionnement avec le chef d’établissement et le CPE. Nous avons mis en avant que certains personnels ont acquis des compétences éducatives et pédagogiques précieuses dans ce domaine, y compris dans le cadre de leur formation spécifique. La circulaire dit uniquement « À titre transitoire, la surveillance des nuitées peut être prise en charge de manière exceptionnelle par des enseignants déjà engagés sur ces missions ». Ce terme de « à titre provisoire » nous parait flou et peut aboutir à des interprétations différentes d’une académie à l’autre.
- l’inscription des formations de CAP dans le guide Onisep post 3ème et non seulement dans les guides post Segpa.
- l’apport éducatif des PE sur la pause méridienne pour que les élèves demi-pensionnaires puissent également bénéficier des compétences des PE.
- les nuitées assurées par des éducateurs spécialisés et non des AED (dès lors que le Ministère a acté que les PE ne seront plus présents sur les nuitées).
- l’impossibilité de nommer sur ces postes des personnels non-volontaires ayant moins de 3 ans d’expérience. L’objectif est double : éviter à des personnels inexpérimentés d’être confronté à des postes qui dépassent le cadre de leur formation initiale, et garantir aux élèves l’accompagnement par des personnels qualifiés et/ou expérimentés.
- un 4ème élément de critère pour les conditions d’admission des élèves avec un critère géographique pour les élèves issus de milieux ruraux isolés ou défavorisés.
Dernières remarques : parmi les personnels, le-la DDFPT n’est pas du tout mentionné-e, ce qui est quand même plus que surprenant. De même pour l‘infirmier-ère qui a pourtant un rôle primordial concernant les temps d’internat.
Le parcours Avenir est mis en avant avec les objectifs d’insertion professionnelle. Cependant cette circulaire n’apporte de réelle reconnaissance de la nécessité de prise en charge éducative des élèves. La notion ambigüe de « handicap social » utilisée il y a peu encore pour le public des EREA reste latente dans cette circulaire. Nous avons au final le même ressenti d’un travail non achevé que lors de la parution de la circulaire régissant les enseignements adaptés circulaire n° 2015-176.