Une réunion du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire (CNESERAAV) s'est tenue le 15/12/22 sous la présidence de Mr Benoit BONAIME (DGER). La CFDT était représentée par I. CHAMPION, A.COFFIN, JF LE CLANCHE, C.THORIN.
La CFDT a interpellé Mr Benoit BONAIME (directeur général de l’enseignement et de la recherche –DGER) durant ce CNESERAAV sur plusieurs points d’actualité :
Moyens pour l’enseignement supérieur agricole et vétérinaire (ESAAV)
Depuis plusieurs mois, la question du financement des surcoûts liés à l’inflation et à la hausse du prix de l’énergie dans nos établissements est posée et interrogent nos collègues. Ainsi, le budget de l’Institut Agro (IA) en déficit, n’a pas pu être voté en CA début décembre, du fait de demandes d’explications. Les établissements ont de vrais « murs » à franchir : factures d’énergie bien sûr, mais aussi nécessaire rattrapage des salaires des agents contractuels dans les écoles qui étaient « en retard » sur ce sujet. Ça se chiffre en plusieurs millions d’euros. Les agents sont très inquiets.
La LPR portait une ambition pour l’enseignement et la recherche et ses agents. Un des objectifs visés était de rendre les métiers de l’enseignement et de la recherche plus attractifs. Notamment sur le plan des rémunérations, des primes, par des revalorisations. L’augmentation du point d’indice de 3,5% aurait pu être un vrai plus. Le niveau actuel de l’inflation (7%) remet hélas tout en question. Tous ces efforts fondent comme neige au soleil à cause de la spirale inflationniste actuelle. Fin 2022, il y a une vraie urgence à revaloriser les rémunérations des titulaires comme les contractuels, notamment les catégories les plus modestes. La CFDT rappelle au CNESERAAV que l’augmentation des primes n’est pas un bon choix, ce sont les revalorisations des salaires qui comptent et qu’il faut privilégier car elles ont un impact sur le niveau des retraites.
Comment dans ces conditions est-il prévu une accélération éventuelle de la LPR, un nouveau volet ? Quel message peut-on donner aux agents, qui sont dubitatifs, suite à ce CNESERAAV ? Pour la CFDT, tout ne peut pas être réglé avec des enveloppes de fin de gestion et les fonds de roulement ne sont pas extensibles.
Ce qu’en dit le DGER:
En réponse, Benoit BONAIME (DGER) a indiqué que « la convergence de la rémunération des contractuels de l’IA est engagée. Sujet important, sujet d’équité. Le nombre d’étudiant.es agro et véto est en hausse. Il faut plus de compétences pour faire face aux enjeux de transition et de souveraineté. Il faut former plus de vétos, d’agros au sens large ». « La revalorisation du point d’indice ne couvre pas l’inflation. LPR : oui, c’est intégré. Oui la subvention pour les établissements du sup a augmenté +9 % et c’est lié à l’augmentation des effectifs d’étudiants. Sur l’augmentation des charges des fluides, les écoles ont été aidées. Un plan de sobriété dans les écoles est aussi en oeuvre »
Contractuels: CDI et titularisation
Le second point porte sur les agents contractuels sur budget. Leur nombre est élevé. Pour leur permettre de se projeter, il faut selon la CFDT augmenter le nombre de places ouvertes aux concours et envisager des procédés de « titularisation » des contractuels en CDI. Il faut par ailleurs, comme le droit européen le permet, permettre le CDI dès l’embauche. Ainsi, certaines pratiques consistant à changer sur le papier les missions d’un agent en CDD, pour ne pas à avoir à signer un CDI à l’issue des six années de CCD, ces pratiques donc, ne pourront plus avoir cours. Elles n’honorent certes pas nos écoles.
Benoit BONAIME a précisé que « le chantier de revalorisation de la rémunération des contractuels est engagé. Il faut poser les termes d’un débat et factualiser les choses. Le DGER sera aux côtés des organisations syndicales. Les réponses à apporter à ce problème ne sont pas toutes faites.
Des élections mal organisées
Le troisième point porte sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections professionnelles. La CFDT veut que les élections se fassent désormais avec des moyens bas carbones (y compris data-center). Par contre, les procédures de votes surtout au niveau des ministères ont été rendues complexes au point de décourager nombre de votants. La CFDT demande à l’occasion de ce CNESERAAV des procédures sécures mais plus simples :
- Une seule plateforme de vote pour tous les scrutins,
- Des instructions claires dès le début de la période de vote et renouvelées,
- L’abandon des lettres papiers qui arrivent trop tôt et qu’on perd pour des codes à recevoir sur sa messagerie…
En effet, l’envoi des codes, des mots de passe, la multiplication des plateformes de vote ont désorienté les agents et nombre d’entre eux se sont abstenus par découragement.
En réponse, le DGER note que « le taux participation en 2022 est inférieur à celui de 2018 ». Il reconnait la « très grande difficulté de la DGER pour mettre en place ce vote, 10 % des effectifs de la DGER ont été en accompagnement du vote. Ceci ne relève cependant pas de sa responsabilité directe (NDLA: mais du service des ressources humaines du ministère). Le taux de participation est en baisse dans toutes les élections, le process de vote n’explique pas tout. Il y a un RETEX (retour d’expérience) à faire. Il faut repenser les processus et l’organisation du vote ».
COVID
Le quatrième point porte sur la situation sanitaire. La Covid rebondit fortement et ne semble pas être une préoccupation sur le terrain. La remontée des cas est-elle toujours active, qu’en est-il de la situation et quelle information la DGER va faire suite à ce CNESERAAV ?
La DGER va envoyer un message de rappel portant sur le respect des gestes barrières.