Comité technique ministériel de l'Éducation nationale du 5 mai 2020 : déclaration liminaire du Sgen-CFDT.
CTMEN du 5 mai 2020
Déclaration liminaire du Sgen-CFDT
des questions demeurent sans réponse, ou sans réponse satisfaisante, ou sans réponse visible…
Pour ce CTMEN exceptionnel, le Sgen-CFDT n’a pas une déclaration préalable classique… les échanges ont été nombreux avec vous Monsieur le ministre, avec Monsieur Geffray, Monsieur Soetemont, Madame Lévêque. Notre propos n’est pas tenu depuis un talus, il ne vise pas à dire qu’aucune reprise de l’enseignement en présentiel ne serait possible nulle par avant l’été.
Il ne s’agit pas non plus de dire que rien n’aurait été fait pour préparer l’après 11 mai. Nos échanges l’ont montré, beaucoup a été fait. Cependant, il reste encore beaucoup à faire, et notamment par les équipes localement. Par ailleurs, malgré ces échanges des questions demeurent sans réponse, ou sans réponse satisfaisante, ou sans réponse visible par les personnels pour le moment. Des questions que se posent des milliers de personnels de l’Éducation Nationale.
Définir un protocole sanitaire spécifique pour les personnels AESH, administratifs et de laboratoire.
Il manque encore une communication claire et la production d’un protocole sanitaire spécifique pour les personnels AESH et personnels administratifs et de laboratoire. Les publications actuelles ne parlent pas de leur travail, ne disent rien de leurs missions aujourd’hui. Pour les AESH nous vous l’avons dit, le protocole sanitaire en l’état est inapplicable, leurs modalités d’intervention ne sont pas identiques à celles des enseignants. Aussi nous renouvelons notre proposition d’élaboration de guides et fiches métiers couvrant toutes les situations professionnelles et missions, comme le fait le Ministère du Travail, en lien avec le Ministère de la Santé et avec les partenaires sociaux pour les salarié.e.s.
Préparer par le dialogue social des plans de reprise pour les service déconcentrés.
Nous vous demandons une nouvelle fois de ne pas oublier ces personnels qui se sentent aujourd’hui invisibles, qui sont en perte de sens professionnel. Certain·es sont en attente de réponses sur les attendus de leurs missions depuis de nombreuses semaines. Il ne s’agira pas d’un message direct de votre part, mais bien de leur intégration dans les protocoles de reprise, dans le travail conduit au niveau académique et départemental.
Nous demandons la plus grande clarté en ce qui concerne la responsabilité de chacun·e (administrative, civile et pénale)… y compris la responsabilité de chaque mairie, et bientôt des conseils départementaux et régionaux.
D’un point de vue pédagogique, nous demandons que des directives encore plus claires soient envoyées pour proscrire la double journée de travail, c’est dit et écrit clairement au niveau ministériel, pas toujours localement.
Il est temps aussi de tenir un discours clair sur le temps scolaire dans les mois à venir et d’organiser la vie économique et sociale en tenant compte du réel : tous les enfants ne seront pas accueillis en présentiel sur le temps scolaire et périscolaire habituel. Sinon on place une bonne partie de la population face à des injonctions paradoxales.
La circulaire de rentrée, est en décalage avec la réalité professionnelle que vivent nos collègues.
La circulaire de rentrée, publiée hier, outre qu’elle ne répond pas aux questions déjà posées plus haut et depuis longtemps, est en décalage avec la réalité professionnelle que vivent nos collègues. Pour partie, elle nie le travail qu’ils et elles mènent depuis le 16 mars (demander de faire passer des bilans aux élèves laisse penser que les enseignants ne savent pas où en sont leurs élèves). Les enjeux clés d’une éventuelle reprise en présentiel sont minorés au profit de recommandations et de ressources décalées avec les besoins des personnels et des élèves.
Enfin, une fois de plus les recommandations sont plus précises pour le premier degré, comme si de nouveau on considérait que les personnels du premier degré étaient moins experts que ceux du second degré. Ce n’est pas correct, ni respectueux des personnels du premier degré. Tous les collègues sont des professionnels qui réalisent leurs missions au mieux.
Nous demandons que ces recommandations, ces ressources ne deviennent ni des injonctions, ni des passages obligés.
Nous attirons votre attention sur l’hygiène inquiétante de la très grande majorité des sanitaires des établissements en France : la marche est haute pour permettre le respect du cadre sanitaire dans bien des établissements et l’hygiène des mains par exemple prendra un temps conséquent chaque jour.
Il est plus qu’urgent d’avoir un focus sur les conditions d’accueil et de scolarisation en maternelle ainsi que l’accueil d’élèves en situation de handicap.
Le Sgen-CFDT demande de maintenir les ASA et le travail à distance.
Concernant la prise en compte des risques psychiques pour des collègues qui ont de fortes craintes vis-à-vis de cette reprise ainsi que les difficultés de pouvoir faire accueillir ou scolariser ses enfants (jusqu’à 16 ans), vous avez tenu des propos clairs sur le sujet Monsieur le ministre qu’il convient désormais de traduire en procédure connue des personnels et appliquée dans les différentes académies et départements. Le Sgen-CFDT demande de maintenir les ASA et le travail à distance. La bienveillance doit être de mise, et ce partout, pour que la reprise se fasse progressivement.
La réouverture des écoles et des établissements ne doit pas être possible dans les départements classés « rouge ».
Nous notons quelques évolutions positives autour du dialogue social au plus près du terrain pour la construction du protocole sanitaire des établissements, avec cependant des variations importantes d’un territoire à l’autre. Nous l’avons dit, il reste beaucoup de travail à faire dans les écoles. Aussi nous demandons une période plus longue de pré-rentrée doit être actée et prendre en compte cet énorme investissement par un évident allègement de l’enseignement à distance. Il s’agit de reporter un peu le retour des élèves, pour les accueillir mieux.