Les organisations syndicales siégeant à la F3SCT du ministère de l'Éducation nationale organisent une conférence de presse sur la problématique de l'amiante.
Communiqué de presse intersyndical invitant les journalistes à une conférence de presse le jeudi 13 mars à 11h, 12 rue Cabanis à Paris dans le 14ième arrondissement.
Éducation nationale : il faut agir maintenant contre l’amiante !
En France, l’amiante, produit hautement cancérogène, a été largement utilisé pendant des décennies, sous différentes formes et mêlé à tous types de matériaux. Les organisations de salariés et les associations de victimes ont dû mener une bataille de longue haleine afin d’en faire reconnaître la dangerosité. Il n’a été interdit en France dans les constructions qu’à partir du 1er juillet 1997.
Tous les établissements scolaires, équipements sportifs et services construits avant cette date sont susceptibles de contenir de l’amiante. En vieillissant, en étant soumis à des sollicitations, les matériaux contenant de l’amiante peuvent libérer des fibres et provoquer des maladies graves. Les pathologies liées à l’amiante (maladies pulmonaires, cancers) se déclarent dix à quarante ans après l’exposition, nous ne sommes aujourd’hui qu’aux prémices de la catastrophe. Il est urgent d’agir pour éviter les mort·es de demain.
La réglementation concernant l’amiante a pourtant été renforcée ces dernières années. Elle est déclinée dans l’Éducation nationale dans différents supports (circulaire de 2015, orientations stratégiques ministérielles, guides amiante à l’attention des chef·fes d’établissement et des agent·es). Mais ces recommandations et obligations réglementaires ne sont pas ou rarement mises en œuvre, notamment dans les écoles.
Les personnels et leurs représentants font régulièrement usage de leur droit d’alerte pour signaler des situations de risque. Mais il est fréquent que l’administration nie la réalité du danger et refuse de reconnaître la légitimité du droit de retrait.
Malgré les textes et les obligations de l’employeur, l’information et le suivi médical des agents exposés à l’amiante n’existe quasiment pas en raison des carences des services de médecine de prévention.
La reconnaissance comme maladie professionnelle pour un agent atteint de pathologies relève du parcours du combattant. Le process de traçabilité d’exposition proposé par l’administration n’étant pas opérationnel, la responsabilité de l’employeur est ignorée.
Les organisations syndicales FSU, UNSA, FNEC-FP FO, CFDT-EFRP, CGT Educ’action et SUD éducation siégeant à la formation spécialisée en santé, sécurité et conditions de travail (FS-SSCT) du comité social d’administration du ministère de l’Éducation nationale (CSA-MEN) ont adressé, le 16 mai dernier, un courrier au Directeur général des ressources humaines pour lui faire part de leurs inquiétudes à ce sujet, et ont adopté lors de la réunion du 3 juillet 2024 une série d’avis.
Ces demandes n’ont, à ce jour, pas reçu de réponse.
Au printemps 2024, le ministère a lancé une nouvelle enquête sur la présence d’amiante dans le bâti scolaire dont les résultats ont été officiellement présentés à la réunion de la FS-SSCT du 11 décembre 2024. Elle confirme les alertes syndicales concernant la gravité et l’étendue des risques auxquels sont exposés personnels et élèves.
Cette enquête a donné lieu à un projet de plan d’action par le ministère actuellement en cours d’élaboration. Le premier volet a été présenté à la F3SCT le 3 mars dernier. Les organisations syndicales s’inquiètent d’un plan qui ne soit qu’un énième rappel à la réglementation sans effets concrets sur le terrain pour la protection des agents. Il est en effet censé reposer sur des acteurs de terrain soit virtuels, soit non opérationnels par manque de formation et d’accompagnement.
Parce que nous voulons que les personnels et les élèves travaillent en toute sécurité, l’intersyndicale organise une conférence de presse afin d’échanger sur cette problématique et vous donne rendez-vous le jeudi 13 mars à 11h dans les locaux du SNUipp-FSU, 12 rue Cabanis à Paris. dans le 14ième arrondissement.
Pour aller plus loin :
Amiante dans l’Éducation nationale : une situation alarmante
Enquête amiante 2024 : alerte dans les écoles !