Malgré les alertes du Sgen-CFDT, nous constatons que les postes mis au concours de recrutement des psyEN de 2022 ne permettront pas de pallier les difficultés rencontrées sur le terrain. Pire, le nombre de candidats EDA admis est inférieur au nombre de places offertes au concours.
Un recrutement psyEN insuffisant qui continue de se dégrader.
Un nombre de psyEN largement insuffisant
Depuis 4 ans, le Sgen-CFDT alerte le Ministère de l’Éducation nationale : la surcharge de travail des psyEN est de plus en plus manifeste et le nombre de postes vacants occupés par des contractuels, voire de postes non pourvus, s’accroît.
Nous avons, lors de réunions avec la DGRH ou la DGESCO, souligné le fait que dans le 1er et le 2nd degré, les conditions de travail se dégradent chaque année.
Dans l’ensemble des académies, les EDA évoquent une surcharge de travail entraînant un mal-être généralisé et une perte de sens du travail de psychologue.
Or, si la charge de travail augmente, les moyens humains n’augmentent pas.
Rappelons qu’en France, la moyenne est d‘1 psyEN EDA pour 1500 enfants (chiffres 2018/2019 dans un rapport de la Cour des Comptes sur les médecins et les personnels de santé scolaire) alors qu’en Europe ce chiffre est de 800.
Il en est de même de la charge de travail dans le second degré. La baisse des recrutements depuis 2017 est très inquiétante: nous sommes passés de 195 EDCO admis en 2017 à seulement 104 en 2022.
Dans le 1er et le 2nd degré, le nombre de places proposées au concours est insuffisant et ne permet même pas de pallier les départs en retraite.
Des embauches insuffisantes de contractuels
Dans le 1er degré, des DASEN refusent d’embaucher des contractuel.les car les enveloppes budgétaires ont déjà été utilisées à d’autres fins et les postes restent ainsi vacants.
Par ailleurs, les offres d’emploi d’EDA n’apparaissent pas clairement sur le site de certains Rectorats. S’observe également un manque de candidats pour les postes de contractuels dans les deux spécialités.
Dans le 1er et le 2nd degré, des postes restent non pourvus, des congés longs ne sont plus remplacés. Ceci entraîne une absence de prise en charge de certains enfants et adolescents en difficultés.
L’embauche de contractuels n’est pas une solution pérenne mais permet à très court terme d’occuper des postes restés vacants. Mais comment se satisfaire d’avoir dans certaines académies 25 % de psyEN en situation précaire ?
Depuis 2018, le Sgen-CFDT revendique une hausse substantielle du nombre de places au concours de recrutement des psy EN afin de pallier les départs à la retraite et de diminuer les secteurs d’intervention des psyEN ; ceci afin de pouvoir exercer pleinement les missions, et notamment celles en lien avec l’accompagnement des jeunes en souffrance.
Or, force est de constater que le compte n’y est pas !
Une session 2022 du concours de recrutement des psyEN décevante
Le nombre de places au concours de psy EN diminue depuis 2017, année de création du corps unique. Nous sommes ainsi passés de 330 psyEN admis en 2017 à 230 admis en 2022 (126 EDA et 104 EDCO).
Pire encore, cette année au concours externe EDA, 106 candidats ont été admis alors que 130 postes étaient proposés. Au 3ème concours EDA, aucun admis alors que 5 postes étaient offerts.
Pour l’instant, le MEN ne communique pas le nombre de candidats présents au concours 2022. Mais les premiers éléments dont nous disposons feraient état d’un manque de candidats chez les EDA.
Par conséquent, se pose le problème de l’attractivité du métier de psyEN. Quelles sont les raisons qui pourraient expliquer ce manque d’attractivité ? De nombreux psychologues (notamment des contractuels EDA/EDCO) ne souhaitent pas passer le concours. En effet, ils ne veulent pas partir en stage un an et ensuite être mutés dans des académies souvent éloignées de leur domicile. S’ajoute la faible rémunération des psyEN en début de carrière notamment.
L’insuffisance du recrutement de psyEN aura des conséquences sur le terrain alors que les postes vacants, non pourvus, sont déjà très nombreux et les départs en retraite non compensés par de nouveaux titulaires.
Ce que demande le Sgen-CFDT
Une nouvelle fois, le Sgen-CFDT a alerté le Ministère de l’Éducation nationale sur cette situation qui met les psyEN de plus en plus sous tension, alors que la souffrance des élèves et des enseignants dans les écoles et les établissements est manifeste.
Nous demandons au nouveau/à la nouvelle Ministre une politique volontariste de recrutement de psyEN.
Par ailleurs, il est indispensable de mener une réflexion sur le manque d’attractivité du métier de psyEN. La question de la rémunération et de la mobilité sera à interroger. Un des leviers à actionner rapidement serait de permettre à tous les stagiaires de pouvoir effectuer leur stage de terrain dans l’académie de leur choix.
Sans politique volontariste, le corps de psyEN semble voué à s’amenuiser. Or, nous voyons bien au quotidien, sur le terrain, que les psyEN EDCO et EDA sont des acteurs incontournables d’un système éducatif bienveillant et soucieux du bien-être des élèves.