Comité technique ministériel de l'Éducation nationale du 17 mars 2021 - Dans un contexte de reprise épidémique, le Sgen-CFDT rappelle ses revendications concernant le recrutement, les aménagements pédagogiques, la rémunération des agents et l'application d'avancées actées pour les personnels.
CTMEN : DÉCLARATION LIMINAIRE
Quelles conditions pour maintenir les établissements scolaires ouverts et comment anticiper la reprise ?
La reprise épidémique à laquelle notre pays est confronté, particulièrement forte dans quelques régions, n’épargne évidemment pas le système éducatif.
Les cas contacts et cas confirmés chez les personnels comme les élèves sont plus nombreux.
Il semble qu’en plusieurs endroits, les moyens humains dont disposent le système éducatif ne permettent pas de faire face.
Dans ce contexte, la volonté de certains cadres territoriaux de maintenir ouverte des écoles dans lesquelles tous les professeur.e.s sont cas confirmés ou cas contacts, des communications parfois culpabilisantes sont inacceptables.
Les modes de transmission du virus, plus encore avec les variants désormais, l’augmentation du taux d’incidence dans toutes les tranches d’âges de 0 à 70 ans, l’absence de protection plus forte pour les personnels qui travaillent avec des élèves ne portant pas le masque ou sans distanciation possible exposent à la contagion que ce soit dans le cadre professionnel ou dans le cadre général de leur vie même celles et ceux qui appliquent le plus drastiquement les gestes barrières.
Nous le redisons ici, les moyens en emplois contractuels déployés depuis novembre doivent être prolongés jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Mais il faut prendre acte qu’ils ne permettront pas de faire face à des absences (et non à de l’absentéisme) plus nombreuses et plus longues liées à l’épidémie.
Les fermetures d’écoles et établissements ne peuvent seulement dépendre des cas confirmés observés chez les élèves mais doivent aussi être décidées lorsqu’il est impossible d’assurer dans de bonnes conditions le remplacement des personnels.
Le schéma d’emploi pour 2021, nous l’avons déjà dit, dégradera les conditions d’exercice des personnels, ne permettra pas d’améliorer l’accompagnement éducatif, social et sanitaire des élèves alors que nous en aurons encore plus besoin.
Nous demandons que soient engagés des recrutements (ce qui suppose un collectif budgétaire) pour revoir la trajectoire d’emplois dès 2021 et pour 2022. Cela doit permettre de disposer de plus de personnels d’enseignement, de personnels de vie scolaire, de personnels sociaux et de santé pour mieux encadrer et accompagner tous les élèves. Il faut aussi renforcer les équipes administratives qui assurent toutes les opérations de recrutement et de gestion des ressources humaines dans le système d’éducation et de formation.
Pour le Sgen-CFDT adapter le système d’éducation à la crise du Covid et à la sortie de crise quand elle sera possible ne pourra pas reposer uniquement sur ces indispensables moyens supplémentaires.
Aussi nous actons positivement l’ouverture d’un cycle de discussions sur les aménagements pédagogiques nécessaires pour adapter le système éducatif à la crise du Covid. Nous serons force de propositions dans ces discussions, mais nous souhaitons profiter de ce CTMEN pour en dire quelques mots.
Il convient, face à la crise sanitaire et pour en préparer la sortie, d’investir et de conduire un travail d’ingénierie pédagogique et de formation pour permettre aux établissements d’enseignement scolaire et supérieur de mieux accueillir les élèves dans le respect des préconisations sanitaires et de mieux les accompagner dans leurs parcours d’étude, dans leurs apprentissages. C’est nécessaire pour réduire l’impact de la crise sanitaire sur leur parcours de vie.
Il faut aussi renforcer les capacités d’accompagnement sanitaire et social pour que tous les élèves et étudiant.e.s dont la précarité s’accroît ne renoncent pas à leur formation.
C’est à la fois un enjeu d’égalité des chances, mais aussi de capacité de notre société à construire l’avenir de la jeunesse et poursuivre la dynamique d’élévation du niveau de qualification.
Des avancées pour les personnels… qu’il convient de faire appliquer
En date du 15 mars, la Ministre de la transformation et de la Fonction Publiques a répondu favorablement à une exigence de la CFDT Fonction Publique concernant les agents de catégorie C dont l’indice est inférieur au salaire minimum. Nous demandons que ce chantier central touche aussi les personnels contractuels puisque par exemple, des AED Vie Scolaire et des AESH sont encore à un indice inférieur de 15 points par rapport à l’indice plancher de la Fonction Publique.
Le Sgen-CFDT reste et restera très exigeant sur ce sujet.
Pour finir, le Sgen-CFDT souhaite aborder la mise en oeuvre et le délai de certaines décisions votées ou évoquées en CTMEN:
concernant l’action sociale des AED et AESH : il y a eu des avancées positives ces dernières semaines en lien avec les travaux du Grenelle. Toutefois, malgré la diffusion d’une note DGRH sur ce sujet, des académies refusent d’appliquer les avancées pertinentes pour les personnels.
Le Sgen-CFDT reste encore très attaché à ce que la totalité de l’action sociale soit identique pour tous les personnels, nous pensons là à l’allocation aux parents d’enfants handicapés (APEH). Il sera nécessaire de gommer cette absence et donc d’augmenter le budget alloué aux académies.
concernant l’indemnité d’AESH référent mais aussi l’indemnité compensatrice de la CSG pour laquelle le Sgen-CFDT est intervenu durant 2 ans de suite en CTMEN, les académies persistent à nous répondre qu’un bug informatique ne permet pas de mettre en paiement tant l’indemnité d’AESH référent que l’indemnité compensatrice des AED et AESH. C’est étonnant puisque des académies ont réussi à passer outre cette difficulté technique.
Que pouvez-vous nous répondre à ce sujet ?