Conditions de travail, intervention du Sgen‑CFDT

Usure professionnelle, une fatalité?

En cette rentrée, bon nombre de collègues soulignent l’usure professionnelle qui pèse d’ores et déjà sur leurs épaules. Il est question de fatigue, de charge de travail qui ne fait que de s’alourdir, de postures hiérarchiques parfois inadaptées et de l’énergie colossale nécessaire aux métiers. Prenons l’administration centrale pour exemple. Nombre d’agents sont épuisés, démotivés avec des missions qui se multiplient, des moyens humains et financiers inappropriés et une pression importante de la hiérarchie. Dans ces conditions, la perte de sens au travail gagne et génère du mal être, des arrêts de travail, voire des burn-out. L’Enseignement agricole tout comme les services déconcentrés sont impactés par ces conditions de travail dégradées.

L’Incompréhension, le manque de reconnaissance et de moyens forment un cocktail qui devient délétère. Pour le Sgen-CFDT, il faut agir au niveau national pour identifier collectivement les moyens permettant une meilleure organisation du travail à tous les niveaux de ce ministère. Cette situation de mal être est également liée aux vacances de postes de plus en plus nombreuses et longues. Notre ministère n’arrive plus à recruter ! Les procédures de recrutement sont longues, fastidieuses et découragent les agents. Les problèmes sont multiples. Il faudrait collectivement les identifier en y apportant des réponses.

En réponse, Patrick SOLER, Président de la Formation spécialisée ministérielle « sante, sécurité et conditions de travail » (F3SCT du CSAM), a indiqué que ces points seront bien intégrés dans le plan national de prévention actuellement en construction. Ce plan sera présenté en 2024 aux représentant.es du personnel.

Qualité de vie au travail : un réel enjeu

Pour le Sgen-CFDT, il n’y a pas de fatalité. On peut agir et des leviers sont à notre disposition. La qualité de vie au travail peut faire la différence. Notre OS réitère sa demande d’engager un travail collectif, pour bâtir ensemble un accord cadre « qualité de vie au travail » qui ferait le plus grand bien à ce ministère et à ses agents. Quand-ouvrons nous ce chantier essentiel ?

Patrick SOLER a précisé que la qualité de travail constitue effectivement un élément d’attractivité pour recruter des agents au sein de ce ministère: « il y a un intérêt en commun sur ce sujet«  a-t-il précisé. L’administration va animer prochainement un groupe de travail « attractivité ». « La qualité de vie/ condition de travail y sera incluse ».

Fin de carrière

Autre point cher au Sgen-CFDT : l’aménagement des fins de carrière. Elle parait incontournable pour préserver la santé des agents et éviter les arrêts de travail à répétition jusqu’à 67 ans ! L’ouverture aux fonctionnaires du droit à la retraite progressive forme un premier acquis.

Le Sgen-CFDT souhaite que notre ministère publie le plus rapidement possible les textes réglementaires nécessaires à sa mise en œuvre en interne en lançant une vaste information vers l’ensemble des agents. Il faudrait également ouvrir un groupe de travail portant sur les secondes carrières, notamment pour les enseignants, souvent usés par leur quotidien et ceux qui ont bénéficié d’un statut d’emploi qui prend fin. Sur ce sujet, le Sgen-CFDT avec la CFDT demande également une prise en compte de la pénibilité pour les agents travaillant en abattoir et en SIVEP BREXIT. La pénibilité de ces missions travail n’est plus à démontrer. Des mesures sont attendues pour reconnaître cette pénibilité au travail et l’intégrer dans le calcul de l’âge légal de départ à la retraite, pour permettre aussi à ces agents de profiter d’un départ anticipé.

Le prochain comité social d’administration abordera ce point car il relève de sa compétence.

Endométriose, un sujet prioritaire

L’endométriose et les menstruations incapacitantes touchent 10 % des femmes. Dans nos champs professionnels (où elles représentent 60 % des personnels), ce sujet touche 2000 agentes. Maladie complexe, l’endométriose est responsable de douleurs parfois aiguës pouvant avoir des conséquences graves. Au travail, les symptômes peuvent être invalidants :

• fortes douleurs empêchant la station debout,
• fatigue,
• troubles intestinaux et urinaires, situation parfois difficile selon la configuration des locaux.

Le Sgen-CFDT pense ici particulièrement aux agentes travaillant en abattoir, en SIVEP ou devant assurer un face à face élèves. Notre organisation syndicale demande la réalisation d’une vaste une campagne de sensibilisation. Le Sgen-CFDT demande l’ouverture d’un groupe de travail sur ce sujet avec pour ligne d’horizon l’étude de la faisabilité de l’octroi d’un congé menstruel sans perte de salaire en cas d’endométriose ou de menstruations incapacitantes.

L’administration en réponse a indiqué que la santé des femmes était un sujet de premier importance. Il y a « un plan égalité homme-femme, des orientations interministérielles à venir. Le MASA peut se saisir de ce sujet« .

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