À l'occasion de la conférence de presse du 18 octobre 2024 sur la rentrée dans l'enseignement supérieur et la recherche, la fédération CFDT Éducation Formation Recherche Publique fait le point sur le dossier en cours et les annonces budgétaires pour 2025.
Les deux secrétaires nationaux en charge du dossier, Caroline Brisedoux et Christophe Bonnet, accompagnés d’une partie des secrétaires fédéraux (Laurent Alexandre, Philippe Antoine, Youssef Ettaï et Thierry Fratti) ont présenté la conférence de presse de rentrée de l’enseignement supérieur et de la recherche de la fédération CFDT Éducation Formation recherche Publique.
Nous avons partagé nos inquiétudes sur le fonctionnement des instances de dialogue social, et du retard pris dans les contacts avec la nouvelle équipe au ministère. De fait, nous n’avons toujours aucun rendez-vous de prévu avec le ministre et son cabinet – les rendez-vous seraient « en cours de montage » !
Quelques extraits de la conférence de presse ci-dessous, mais vous pouvez aussi la visionner en intégralité ici.
Des dossiers « au milieu du gué » lors de cette rentrée universitaire 2024
Le déploiement de la LPR (loi programmation recherche) et du protocole RH est loin d’être fini. Notamment, il faudra continuer les efforts pour améliorer l’indemnitaire des enseignants du secondaire affectés dans le supérieur notamment. Certains dispositifs, les CPJ et CDI de mission scientifique que nous avons combattus sont aussi problématiques que nous le craignions. Évidemment, le déploiement budgétaire de la programmation est problématique dans le projet de budget actuel.
L’accélération des déploiements d’EPE, sans lignes directrices, avec des projets de qualité très variable et des problèmes de fond liés à la structure d’EPE nous interroge fortement. Qu’est-ce qui est si problématique dans le statut d’université défini par le Code de l’éducation pour qu’il faille le fuir comme cela ?
Quelles seront les suites des annonces du 7 décembre 2023 dont nous n’étions pas demandeurs ? Le déploiement des agences de programme ne fait pas sens. Il est déconnecté des besoins réels de la communauté qui a surtout besoin de sérénité pour mener à bien ces travaux. Il inquiète considérablement dans les organismes nationaux de recherche tant ceux qui n’en ont pas que ceux qui en ont.
Les prétendues mesures de simplification risquent fort de produire le résultat inverse. En effet, si on approche les difficultés de fonctionnement de structures intrinsèquement complexes par des questions d’outils, on risque fort de produire des logiciels qui vont empêcher le travail au lieu de le faciliter.
L’expérimentation de « l’acte II de l’autonomie » dans les EPSCP (établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel ) est le degré zéro du dialogue social, tant au niveau national que dans les établissements « candidats », sans compter que la dénomination et le concept lui-même sont très problématiques.
Sur le sujet du recrutement et de la formation des enseignants, après le suspens de juillet dernier, on repart dans une séquence dont on ne voit pas très bien où elle va nous mener, et dans laquelle on se borne à espérer que les agents seront enfin écoutés.
Inquiétudes sur le budget en préparation
Le programme 150 stagne. Il y a une très petite hausse en crédit de paiement, mais une baisse des autorisations d’engagement, en raison de la forte baisse du budget pour l’investissement immobilier.
Le programme 231 stagne également. Cela confirme que le projet de réforme structurelle des aides sociale aux étudiants est reporté sine die. De plus, le budget ne prévoit toujours rien pour permettre aux équipes de restauration de faire face à la hausse massive de la demande liée aux repas à 1€.
Le programme 172 est en très faible progression, mais sera immanquablement une baisse en euros constants. Elle est dans tous les cas très loin de la trajectoire budgétaire prévue par la LPR, dont les ambitions sont clairement abandonnées. Au sein de ce programme, seul le budget de l’ANR (agence nationale de la recherche) connait une hausse, bien inférieur aussi aux engagements de la LPR… Du coup, on ne voit pas bien ce qui reste pour que les EPST (établissement public à caractère scientifique et technologique) assurent à la foi le déploiement des agences de programmes et les suites du protocole carrières et rémunérations !
De plus, nous sommes très inquiets de la perspective d’une augmentation du « CAS pension » qui augmentera mécaniquement les dépenses liées au traitement indiciaire des fonctionnaires. Il n’est pas prévu au budget de compensation de ces nouvelles dépenses… Depuis, cette annonce se confirme, avec une augmentation dans la fourchette haute des chiffres qui circulaient c’est-à-dire +4 points. C’est une véritable catastrophe pour nos établissements qui se dessinent.
L’ensemble des informations que nous partageons avec vous ici n’incite pas à l’optimisme. Les propos du ministre dans la presse ne sont pas de nature à nous rassurer.